Dans quoi investir pendant l’inflation ?

Une combinaison d’actifs portés par le contexte inflationniste

Nous avons décidé de nous pencher sur les actifs à détenir ou à mettre en portefeuille dès lors que la croissance ralentit et que l’inflation accélère, ce qui nous positionne sur le schéma ci-dessus dans le quadrant nord-ouest.
Nous trouvons, d’abord, deux actifs qui tirent traditionnellement parti des situations critiques, comme l’inflation ou la récession, et donc a fortiori des deux : l’or et les matières premières ou les produits de base (comme le pétrole, les métaux, etc.). Le document liste ensuite deux actifs plus techniques : les obligations des pays émergents et les obligations indexées sur l’inflation. Nous leur ajoutons les actions, et il y en a, qui bénéficient d’une situation inflationniste et le bitcoin. Reprenons l’un après
l’autre ces six actifs stratégiques :

L’or

L’or (1) : ce n’est pas une surprise, dès lors que l’inflation repart, par définition, du fait de la création monétaire, la valeur des monnaies tend à baisser, ce qui favorise l’actif refuge par excellence ; tout ce qui peut constituer une alternative crédible à l’effondrement des monnaies fiat (€, $ en tête) est donc favorisé en période inflationniste, jugement qui n’est pas invalidé en
cas de récession ; c’est ce même raisonnement qui plaide en faveur du bitcoin (6), dont nous avons souligné l’intérêt dans la Lettre de mai dernier. Mettez donc en portefeuille, en investissant au fil de l’eau comme nous vous l’avons recommandé, du BTC et de l’or (au
gramme).

Les matières premières

Les matières premières (2) : là encore portées par l’inflation qu’elles contribuent par ailleurs à entretenir, jouer la carte du pétrole ou de tous les produits de base comme le cuivre, l’acier, le bois de construction, le gaz, etc. n’est pas une mauvaise idée, soit en acquérant des actions de sociétés minières ou pétrolières, soit en misant sur des futures (contrats à terme) vous permettant d’acheter certains actifs plus tard à un prix déterminé aujourd’hui, mais dont vous faites le pari qu’il va augmenter entre-temps.

Les obligations des pays émergents

Les obligations des pays émergents (3) : je serais prudent avec cette catégorie, car les émergents ont beaucoup souffert aussi de la pandémie Covid et ils ne se trouvent pas, sauf exception, dans une situation excellente ; il faut se donner les moyens de savoir si
le pays en question a monétisé (créé de la monnaie) la crise sanitaire ou non et passer son chemin s’il l’a fait, ce qui, vous le savez, n’a pas été le cas de la Chine (mais est-ce encore un émergent ? probablement pas), dont le rendement de l’obligation souveraine depuis 1 an a été (nous en avons en portefeuille) de près de 12% (graphique ci-contre) !

Les obligations indexées sur l’inflation

Les obligations indexées sur l’inflation (4) : elles ont bien sûr le mérite de servir un coupon (rendement) et d’avoir une valeur de remboursement indexés sur l’inflation, ce qui est favorable au rendement de cet actif en période inflationniste, mais il ne faut jamais oublier, et c’est là que le bât blesse, que le cours d’une obligation est inversement proportionnel au taux réel (qui se
trouve au dénominateur) ; donc, si l’inflation est trop rapide et qu’elle contraint les banques centrales à augmenter le taux d’intérêt nominal, le bon rendement d’une obligation indexée sur l’inflation sera dégradée par la baisse du cours de cette même obligation ; le bilan pourrait être négatif. Produit complexe donc, à manier avec précaution.

Les actions

Enfin, nous avons recherché quelques actions (5) que l’inflation, ou plus exactement la hausse des taux qu’elle finit toujours par engendrer fatalement, favoriserait : il y a les actions des sociétés cycliques (a), celles des valeurs de rendement (b) et celles des entreprises à fort pricing power (c) :
(a) Au sein des valeurs cycliques, on peut penser, comme nous l’avons déjà vu, aux secteurs de la construction, de la technologie, de l’énergie, des banques, ou encore de l’automobile ; prudence avec les médias et les loisirs dans le contexte sanitaire dégradé que nous connaissons ;
(b) Au sein des valeurs décotées (de rendement), nous avons identifié Danone (qui a bien prospéré depuis notre dernier conseil : +19%), 3M (sécurité au travail), Exxon (pétrole), SGS (certification), Sodexo (restauration collective) ou Swatch (horlogerie) ;
(c) Au sein des valeurs à fort pouvoir de fixation des prix, nous pouvons penser, bien sûr aux valeurs du luxe (KHOL : Kering, Hermès, L’Oréal, LVMH) ou aux GAFAM, notre préférence allant bien sûr aux premières, qui en plus sont françaises.

Notons au passage que dès que la baisse du cours des obligations est terminée, il faudra à nouveau se concentrer sur des actions peu sensibles à l’inflation.

Ecrit par Florent LY-MACHABERT