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Sell in May and go away ?

Ainsi donc deux des trois plus grandes agences de notation internationales, Fitch Ratings et Moody’s, n’ont pas estimé nécessaire de dégrader la note de la dette française, et ce en dépit de la situation dramatique dans laquelle se trouvent nos finances publiques.
Les raisons en sont simples.
D’abord, ces agences savent que le seul service public qui compte pour elles, c’est-à-dire le Trésor public (Bercy), est aussi le seul à fonctionner encore très bien : dit autrement, la capacité de la France à lever l’impôt est intacte ! Tout baigne donc !
Ensuite, ces agences savent aussi que le patrimoine financier des Français est très conséquent, supérieur à 6 000 Mds €, soit une manne considérable dans laquelle l’État n’hésitera pas, le cas échéant, à piocher pour rembourser sa dette.
G Attal, vous le savez, a d’ailleurs confié au député Jean-René Cazeneuve une mission pour savoir, en juin prochain, quels produits financiers cibler prioritairement…
Après avoir lancé un ballon d’essai autour du livret A et de l’assurance-vie, G Attal a finalement reculé devant la levée de boucliers observée et a, dans un premier temps, écarté ces produits du viseur du fisc.

Il faut à présent s’attendre à ce que les plus-values et les dividendes (taxés aujourd’hui à 30%), mais aussi les revenus locatifs soient à l’avenir davantage fiscalisés. La taxation d’un « loyer imputé » (fictif) pour les propriétaires, net des éventuelles charges de remboursement d’un crédit immobilier toutefois, est aussi à l’étude, même s’il s’agit d’un très vieux serpent de mer.
Quoi qu’il arrive, et avec le degré d’autosatisfaction dont fait preuve la petite caste au pouvoir des hommes gris, vous devez rester vigilant, pour protéger vos droits de propriété, votre patrimoine, vos proches et vous-même.

Florent Ly-Machabert


Crise agricole : où en est-on sur les “prix-planchers” ?

En marge de son déplacement houleux au Salon de l’agriculture en mars dernier, E Macron a annoncé vouloir instaurer des « prix planchers » : il s’agit de prix en-dessous desquels l’industrie agro-alimentaire ne pourra pas négocier avec les agriculteurs, définis en fonction de l’IPAMPA, l’indice des prix d’achat des moyens de production agricoles.

Comme toujours en économie, à l’école de F Bastiat, grand penseur injustement oublié en France, il ne faut pas regarder que “ce que l’on voit”, c’est-à-dire la hausse potentielle, ponctuelle et en trompe-l’œil du revenu agricole ; il faut aussi déceler “ce que l’on ne voit pas”, c’est-à-dire les effets pervers, bien connus, de toute intervention étatique de ce type sur un marché, à savoir, pour commencer, une pénurie de la demande, c’est-à-dire des industriels qui trouveront le prix-plancher trop élevé, ce qui conduira éventuellement les centrales d’achat européennes de la grande distribution, par ricochet, à se détourner des produits français, déjà très chers, rendus encore moins compétitifs du fait de cette mesure. Les agriculteurs français, eux, seront rationnés et perdront des marchés à l’exportation… sauf à imposer un prix-plancher dans toute l’UE !

Mais il y a aussi la tentation contraire, pour les industriels, de tirer un prix d’achat qui serait supérieur au prix-plancher vers ce dernier… au détriment, à nouveau, des producteurs agricoles. Cette mesure socialiste – qui rappelait même « Cuba ou l’Union soviétique avec les succès que nous leur connaissons » à Olivia Grégoire, alors ministre déléguée à la Consommation – est en général suivie de l’instauration d’un prix-plafond, tout aussi délétère, pour essayer de conjurer les dégâts du prix-plancher, et ainsi, de fil en aiguille, d’une mise en coupe réglée de tout le secteur concerné… Il en est allé ainsi du salaire minimum, un prix-plancher qui a créé du chômage, ou de la loi Duflot d’encadrement des loyers, un prix-plafond qui a créé des pénuries de logements sur le marché de la location.

Voilà à quoi s’attendre. Ni plus, ni moins.   

Florent Ly-Machabert


Faut-il jouer l’IA ?

L’impact considérable de l’IA

L’avènement de l’intelligence artificielle (IA) générative est sur le point de marquer un tournant dans l’histoire technologique, comparable à l’invention de l’imprimerie.

Comme première approche, nous vous présentons les industries les plus concernées…

1. Technologie et informatique (NTIC)

L’IA générative stimulera une demande accrue pour des puces spécialisées et des infrastructures de données avancées. Les hyperscalers[1] et les fournisseurs d’infrastructure numérique joueront un rôle crucial, tandis que les logiciels de toutes sortes, de la gestion de la relation client à la cybersécurité, verront leurs capacités décuplées grâce à l’IA.

2. Services financiers et fintech

L’IA promet de démocratiser l’accès aux marchés financiers, d’améliorer le trading algorithmique, et de renforcer la détection et la prévention de la fraude. Cependant, elle soulève également des risques de fraude et des défis réglementaires liés à son utilisation inappropriée.

3. Consommation

De l’innovation plus rapide dans les biens de consommation courante à une gestion plus efficace de la chaîne d’approvisionnement, l’IA ouvre la voie à une consommation plus durable et personnalisée. Les marques de luxe et de détail explorent également l’IA pour la conception, la gestion des stocks et la lutte contre la contrefaçon.

4. Santé

L’IA pourrait révolutionner la découverte de médicaments et optimiser les essais cliniques, promettant des avancées dans le traitement de maladies comme le cancer et la maladie d’Alzheimer. Elle aide également à améliorer la communication avec les patients et à rationaliser les tâches administratives pour les professionnels de santé.

5. Industrie et mobilité

L’IA générative pourrait largement contribuer à l’automatisation des processus industriels et à l’optimisation des plateformes IoT (Internet des objets) industrielles. Dans le secteur automobile et de la mobilité, elle soutient le développement des véhicules autonomes et améliore la prise de décision dans les systèmes de défense.

6. Immobilier

Bien que moins exposé initialement, le secteur immobilier bénéficiera de l’IA dans la gestion intelligente des bâtiments et l’automatisation des services aux consommateurs, comme les chatbots pour les propriétés hôtelières et résidentielles.

7. Ressources naturelles et technologies climatiques

L’IA est prête à apporter des gains de productivité dans les industries lourdes, grâce à une meilleure gestion des données pour l’utilisation des plantes et une utilisation plus efficiente de l’énergie, même si les impacts directs seront progressifs.


[1] Ce sont d’importants fournisseurs de services cloud capables de proposer des services tels que le calcul et le stockage à l’échelle de l’entreprise. Bien qu’il n’existe pas de norme universelle qui permette de définir précisément la catégorie des hyperscalers, les principaux fournisseurs de cloud tels que Amazon Web Services, Google Cloud, Microsoft Azure, IBM Cloud et Alibaba Cloud en font partie.

Florent Ly-Machabert


Vers une grave crise bancaire outre-Atlantique ?

Effondrement du ratio pertes latentes sur fonds propres aux USA…

Une phrase a récemment retenu mon attention : « Les pertes non réalisées représentent environ 33% de l’ensemble des fonds propres des banques aux Etats-Unis. » En retravaillant les statistiques en question, on s’aperçoit donc, dans l’indifférence quasi générale, que les banques US, dont plusieurs ont fait faillite courant 2023 (dont l’emblématique Silicon Valley Bank, la SVB), détiennent près de 700 Mds $ de pertes non encore réalisées, puisque leurs fonds propres avoisinent les 2 150 Mds $.

A titre de comparaison, durant la précédente grave crise bancaire et financière, celle des subprimes en 2007-2008, ces mêmes pertes étaient de l’ordre de 5% des fonds propres, soit moins de 110 Mds $ constants ! Autant dire que si ces pertes sont prises, le krach risque d’être dantesque.

Avant la faillite en cascade (ou en domino, comme vous préférez) des banques régionales aux USA l’an passé, cette part des pertes non réalisées (à provisionner donc) sur les fonds propres s’était bien améliorée puisqu’elle avait été « ramenée » à 22% (environ 475 Mds $). La tendance haussière de ce ratio est donc à surveiller comme le lait sur le feu, de même que l’indice des banques européennes (voir ci-dessous le SX7E) cette fois, qui poursuit, sur le temps long, sa descente aux enfers malgré la remontée des taux, laquelle était censée leur redonner de l’oxygène.

Concrètement, les banques US sont passées depuis 2020 d’environ 100 Mds $ de gains non réalisés à 700 Mds $ de pertes latentes. Le « Bank Term Funding Program » (BTFP) inauguré en 2023 constitue bien une caisse de secours de la FED à destination des banques en difficulté, mais ce dispositif est normalement en train de prendre fin. Donc ?

Florent Ly-Machabert


Qui sont les “aristos” de la cote américaine ?

Les dividendes aristocrates du S&P 500

Au sein de l’indice américain S&P 500 (« Standard and Poor’s 500 »), une soixantaine d’entreprises cotées en bourse ont réduit ou supprimé leurs dividendes en 2020. Si certaines d’entre elles ont réduit leurs dividendes, un groupe de sociétés du S&P 500, connues sous le nom des aristocrates du dividendes, ont augmenté leurs dividendes comme à leur habitude, et ce chaque année depuis au moins 25 ans : elles sont regroupées depuis 2005 dans un indice appelé « S&P 500 Dividend Aristocrats » rassemblant actuellement 65 sociétés US qui satisfont quatre critères précis :

  • Faire partie de l’indice S&P 500 ;
  • Avoir augmenté consécutivement le montant total du dividende par action sur les 25 dernières années ;
  • Avoir une capitalisation boursière (ajustée du flottant) supérieure ou égale à 3 Mds $ ;
  • Avoir un volume d’échange moyen quotidien supérieur ou égal à 5 M$, et ce durant les trois mois précédant la date du rééquilibrage de la pondération de l’indice.

En pleine pandémie, voici les 5 premiers aristocrates US :

Au-delà de la confondante ressemblance des logos (voir supra), les secteurs représentés sont eux plutôt diversifiés (dans l’ordre de la liste ci-dessus) : boissons non alcoolisées (58 ans de hausse du dividende), pétrole (37 ans), télécoms (35 ans), industrie & sécurité (62 ans), Big Pharma (58 ans).

Florent Ly-Machabert


Quid de la Chine ?

Ce mois-ci, pour changer un peu d’horizon, je vous propose de faire un état des lieux de la situation économique de l’Empire du Milieu.

Tout d’abord, très loin de l’inflation européenne, c’est la déflation qui y sévit, avec un recul des prix en janvier 2024 de 0,8% en glissement annuel. Point commun en revanche avec la zone euro : la Chine traverse actuellement une grave crise immobilière « schumpétérienne » (la fameuse « destruction créatrice ») ; or, ce qu’on a du mal à réaliser en Occident, c’est que le secteur immobilier représente environ le quart de l’économie chinoise, le cinquième des emplois et… 7 yuans sur 10 du patrimoine des ménages ! Avec sa croissance ricardienne (fondée sur le développement de ses infrastructures) depuis 2000, la Chine a en réalité produit trop de logements et plusieurs grands promoteurs ont fait faillite (ou presque), à l’instar d’Evergrande, qui a « brûlé » la bagatelle de 80 Mds $ ces deux dernières années… Pour noircir le tableau, la Chine est désormais en déclin démographique (ce qui a permis à l’Inde de la devancer), avec une perte de près de 3 M d’habitants l’an passé. La population active recule également. Le chômage des jeunes (16-24 ans) y est élevé (21%). Pire encore, des multinationales comme Apple, Hewlett Packard ou encore Stellantis délocalisent leurs usines chinoises en Inde ou au Vietnam. Son électricité est faite à base de charbon et le pays représente à lui tout seul un tiers des émissions de CO2, sa stratégie consistant, non sans bon sens, à faire une énergie « sûre » avant de faire une énergie « verte ».

Au plan géopolitique, la Chine a vu ses relations se tendre d’abord avec les USA (ères Trump puis Biden), puis avec l’UE (via l’OTAN), si bien que les acteurs économiques chinois sont plutôt pessimistes. La croissance, certes encore à près de 5%, ralentit, et le rebond post-covid tant attendu n’a pas eu lieu. On dirait finalement le Japon des années 90…

Comble de malchance – ou pas – les grandes places boursières chinoises ont baissé, ce qui ouvre de nouvelles fenêtres d’opportunité pour rentrer sur le marché actions chinois, après avoir investi, vous le savez, dans les obligations libellées en renminbi.  

Faudrait-il donc enterrer la Chine ? Pas si vite.

En effet, elle a pour elle ce que l’Occident n’a plus : une vision politique de long terme, celle d’être la première économie du monde à horizon 2030, doubler son PIB d’ici 2035 et faire converger son PIB /hab., encore faible (environ 12 800 $), avec celui des (ex-)pays développés à économie de marché.

Quel est, pendant ce temps-là, notre horizon en France ? L’uniforme à l’école ? La voiture électrique en leasing ? Dix milliards d’euros d’économies sur les stylos de Bercy et de Beauvau ? Aider Kiev ?

La Chine, elle, en plus grande difficulté que prévu, n’a pourtant pas prévu de recourir aux méthodes qui ont précipité les USA ou encore la France dans une trappe à dettes : pas de relance monétaire prévue, pas de relance budgétaire non plus, ce qui est un comble pour une puissance politique où le parti communiste est si fort. Bien sûr le modèle économique de l’Empire du Milieu a eu des ratés : la consommation des ménages reste faible, la productivité s’est érodée, la dette, surtout privée, a explosé, la démographie a patiné et l’environnement est la cadet de ses soucis. Mais il reste un gisement auprès du demi-milliard de Chinois de la classe moyenne. Plus que toute la population des États-Unis. Six fois la France. Six fois…      

Florent Ly-Machabert


Growth or value, that is the question ?

Définitions

Sur le compartiment actions de la bourse, on distingue en général les titres « growth », portés par une dynamique de croissance économique (donc des profits et du résultat net) des titres « value » de fond de portefeuille, dont la plus-value latente réside dans la décote actuelle de leur cours (que Samarie & Cie peut déterminer ici grâce à nos outils statistiques permettant de situer pour n’importe quelle valeur le niveau de cotation actuel par rapport à la moyenne historique).

L’exemple emblématique des valeurs de croissance est LVMH, tandis que Saint-Gobain illustre les valeurs décotées dont l’épargnant attend le « retour à la moyenne ».

Approche comparée

Les graphiques ci-dessous reflètent le match entre ces deux types de valeurs, la 3ème courbe étant l’indice phare US S&P500 qui les agglomère.

Ainsi, de 2010 à 2020, la « Value » a doublé, contre une multiplication par 3,5 pour la « Growth », tandis que l’indice était multiplié par un peu plus de 2,5. En termes de taux de croissance annuel moyen, cela donne la comparaison édifiante suivante :

  • Value : +7,2% par an
  • Growth : +13,9% par an
  • Indice global : +10% par an

Les valeurs de croissance ont donc fait en moyenne annuelle 2 fois mieux que les valeurs décotées !
Et pendant le Covid ?

Entre janvier et mai 2020 (ci-dessus), la « Growth » est quasiment revenue au niveau pré-crise, tandis que la « Value » baissait de plus de 20% et l’indice composite de 10%.

Entre octobre 2020 et mars 2021 en revanche (ci-dessus), la « Growth » a rebondi de 25% pendant que la « Value » ne s’est revalorisée que de 12%.

Globalement, la courbe montrant l’évolution du ratio Value / Growth est claire :

  • De 1999 à la crise des subprimes (2008), il valait mieux détenir des actions décotées (+60% de surperformance en 9 ans des valeurs décotées par rapport aux valeurs de croissance, soit +5,4% annuel) ;
  • De 2008 à 2021, c’est l’inverse : il valait mieux détenir des actions de croissance (+53% de surperformance en 13 ans des valeurs de croissance par rapport aux valeurs décotées, soit +3,3% annuel).

En 2008, il fallait donc vendre la « Value » pour acheter la « Growth ».

Florent Ly-Machabert


Quels enseignements économiques retenir du Covid ?

Malgré une crise économique qui ne peut être comparée dans son ampleur à la Grande Dépression, les risques pour la stabilité financière à court terme ont été maîtrisés grâce à l’assouplissement des politiques monétaires et aux appuis budgétaires apportés dans le monde entier.

Mais qu’en est-il à long terme ?

De nombreux pays, dont la France, présentaient déjà des facteurs de vulnérabilité importants avant cette crise, et sont aujourd’hui sous la lumière des projecteurs… Si les États ont d’abord pris des mesures exceptionnelles qui ont stabilisé les marchés, rassuré les investisseurs et préservé les flux monétaires, en évitant que le ralentissement de l’activité économique et le décrochage des marchés financiers ne déclenchent un cercle vicieux, l’augmentation des prix et l’assouplissement des conditions financières mondiales ont surtout profité aux pays émergents. Ainsi, contrairement à ce qui s’est passé lors des crises précédentes, les pays émergents ont su tirer leur épingle du jeu, ce qui n’était a priori pas dans les intentions premières du Forum de Davos…

Décalage entre économie réelle et marchés financiers

L’amélioration des conditions financières a d’abord permis de maintenir le flux de crédit en faveur de l’activité économique, mais les perspectives restent aujourd’hui très incertaines.
Un décalage persiste, par exemple, entre d’une part les marchés financiers (où les valorisations boursières ont recommencer à augmenter à la faveur de la remontée des taux), et d’autre part la mollesse de l’activité économique et l’incertitude des perspectives. Cet écart peut se résorber progressivement si l’économie se redresse rapidement. Cependant, si la récession s’installe, comme c’est déjà le cas en Allemagne et incessamment en France, la confiance des investisseurs pourrait à nouveau s’effondrer.
Tant que certains investisseurs pensent que les pouvoirs publics continueront de soutenir les marchés, la valeur des actifs pourrait rester élevée. Mais, et surtout en cas d’inflation, on pourrait assister à un ajustement brutal des prix des actifs ou à des périodes de volatilité…

La vulnérabilité des entreprises s’est aggravée avec la pandémie

Si les mesures prises par les États ont en apparence permis aux entreprises de faire face aux pénuries de liquidités qu’elles ont connues quand l’économie s’est arrêtée en leur permettant de s’endetter davantage, réalisons tout de même que la solution a consisté à substituer de la dette à du chiffre d’affaires ! Si ces emprunts ont permis d’éviter une vague de faillites en 2020-2021, ils ont surtout contribué à alourdir le poids de la dette des entreprises, ce qui se traduit aujourd’hui par des faillites en cascade dans des proportions alarmantes.

La résilience des banques ?

Lorsque la crise de la COVID-19 a éclaté, le secteur bancaire disposait des fonds propres et de liquidités plus importantes qu’au début de la crise financière mondiale. Les différentes réformes menées au cours des dix dernières années leur avaient en effet, en apparence là encore, permis de se refaire une santé. Mais dans les faits, des taux nuls sont dévastateurs pour le secteur financier qui a besoin de prêter à peu près deux points au-dessus des taux auxquels il rémunère l’épargne ! Une analyse du FMI montre que, dans un scénario défavorable, certains systèmes bancaires pourraient enregistrer un important déficit de fonds propres parce qu’un grand nombre d’entreprises et de ménages ne seraient pas en mesure de rembourser leurs prêts (même en tenant compte des mesures actuellement mises en place par les pouvoirs publics) et que la rentabilité serait de moins en moins stable. Avis de tempête maintenu, donc, sur les banques.

Des politiques pour assurer le redressement

Les politiques ont soigneusement mis en place une politique économique afin d’assurer une transition vers la reprise. Ils ont dû faire face à des arbitrages difficiles entre le soutien à court terme et les risques pour la stabilité à moyen terme, et ils doivent à présent surveiller de près les éventuelles conséquences involontaires de leur soutien sans précédent. Au fur et à mesure que les économies ont redémarré, la politique monétaire a dû rester accommodante pour soutenir la reprise. L’État a également dû continuer à apporter une aide, même si son prix a dû être progressivement ajusté pour encourager le retour à un financement normal par le marché. Il sera essentiel de mettre en place un solide mécanisme de restructuration de la dette pour réduire le surendettement à terme.

Florent Ly-Machabert


Plaidoyer pour le climato-réalisme (2/2)

COMME VOUS LE SAVEZ, CHEZ SAMARIE & CIE, NOUS SOMMES GÊNÉS PAR LE DISCOURS APOCALYPTIQUE AUTOUR DU « RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE », DISCOURS SCIENTISTE QUI REMONTE AU MOINS A 1972 (RAPPORT MEADOWS, CLUB DE ROME). BIEN QU’AUCUNE DE SES PRÉDICTIONS NE SE SOIENT RÉALISÉES EN UN DEMI-SIÈCLE, CETTE IDÉOLOGIE, QUI COMBINE ALLÈGREMENT DIAGNOSTIC MALTHUSIEN ET SOLUTIONS MARXISTES, CONTINUE DE PROSPÉRER. NOUS TENTONS ICI RÉFLÉCHIR PLUS AVANT, DANS CE SECOND VOLET, SUR CETTE THÉMATIQUE EN POURSUIVANT L’EXAMEN DU DERNIER RAPPORT DE L’ASSOCIATION DES CLIMATO-RÉALISTES.

Rompre avec l’idéologie catastrophiste de l’Éducation nationale
Il convient de réécrire complètement le programme scientifique de terminale, en particulier :

  • Science, Climat et Société. Ce thème incite les élèves à faire des choix politiques sans rapport avec la science. D’autre part, il noie sous la complexité des élèves qui ne se destinent pas à des études scientifiques.
  • Le Futur des Énergies. Ce thème est une sous-partie du précédent, avec ses proclamations de «changements inéluctables». On y trouve une absence très discutable de hiérarchie dans l’efficacité des différents modes de production énergétique, une insistance pour le moins suspecte sur le stockage de l’énergie.
  • Une Histoire du Vivant. La démographie est abordée avec le modèle exponentiel de Malthus, dont les limites ne tiendraient qu’à « l’insuffisance des ressources disponibles », validant ainsi sans le moindre recul la thèse du pasteur anglican du XIXe siècle.
    L’élaboration d’un nouveau programme pourrait s’appuyer sur l’esprit de celui de Première, dont les quatre thèmes (matière, Soleil, Terre, son) forment un ensemble à la fois varié et pertinent. Un autre exemple de thème est celui de l’espace, que l’on peut décliner dans ses aspects cosmologique, astronomique, historique et exploratoire.

Ouvrir les yeux sur la voiture électrique

  • Avantages ressentis
    Les émissions de CO2 d’une voiture électrique pendant sa vie représentent 34% de celles d’un véhicule diesel lorsque l’électricité utilisée pour recharger les batteries est produite par des sources entièrement décarbonées. En revanche, lorsque l’électricité utilisée est uniquement fournie par des centrales à charbon, ce qui est le cas dans la majeure partie du monde, les émissions de CO2 d’une voiture électrique pendant sa vie atteignent 136% de celles d’un véhicule à motorisation diesel… Certes, l’Union européenne s’est fixée comme objectif officiel de disposer très vite d’une électricité décarbonée. Mais personne n’y croit, car si cet objectif peut être atteint en Norvège et approché en France, ce sont deux exceptions. Il en va autrement de l’Allemagne qui ferme ses centrales nucléaires et compte bien sur le gaz russe pour continuer à fonctionner quand il n’y a ni vent, ni soleil… Sauf que, depuis, l’opération spéciale en Ukraine a radicalement changé la donne. Les émissions de CO2 imputables à la circulation automobile européenne n’excèdent pas, actuellement, 0,3 milliard de tonnes par an, soit 1/10000ème du phénomène sur lequel on affirme vouloir agir. Et comme le reste du monde ne suit pas la même voie, le passage au « tout électrique » ne sert à rien, alors que c’est l’argument majeur mis en avant en sa faveur. D’après plusieurs sondages, seulement 1% de la population française pense que la pollution en ville « diminue beaucoup », contre 63% qui estiment qu’elle « augmente beaucoup » (25% « augmente peu », 9% « stagne » et 2% « diminue peu »), ce qui donne du crédit à la voiture électrique. Or, 99% de nos compatriotes sont dans l’erreur, et des sondages analogues donneraient les mêmes résultats dans tous les pays d’Europe : cela montre une désinformation officielle sans limite. Il suffit de se reporter aux chiffres qui figurent en France dans les rapports officiels, tels que celui d’Airparif. L’une des désinformations les plus outrancières concerne les « particules fines » qui seraient chaque année à l’origine de dizaines de milliers de morts au niveau national, et de centaines de milliers à celui de l’Europe, alors qu’elles ont pratiquement disparu. Un autre témoignage de la disparition de la pollution nous est fourni par la blancheur désormais permanente des façades de nos immeubles comme le confirme celle de Notre-Dame de Paris, pourtant ravalée il y a plus qu’un quart de siècle, et malgré l’incendie de sa nef que chacun connaît.
  • Les inconvénients réels
    • Une très faible densité d’énergie : Les véhicules électriques mis aujourd’hui sur le marché sont équipés de batteries pesant en général de 350 à 700 kg, ce qui implique évidemment un véhicule plus lourd et une consommation d’énergie plus grande. L’autonomie reste très limitée, à tel point que les spécialistes parlent d’une règle simple : chaque kilogramme de batterie, lorsqu’elle est pleinement chargée, ne produit qu’une autonomie d’un kilomètre. Avec une batterie de 350 kg, pour les véhicules les plus répandus, il n’est donc possible de parcourir que 350 km au plus. Or, avec une voiture moyenne moderne à essence, il ne faut qu’environ 15 kg de carburant pour parcourir la même distance.
    • Un temps de recharge très long : Le temps nécessaire à une recharge complète à partir d’une prise analogue à celles qui équipent tous les bâtiments excède une dizaine d’heures. Selon un sondage de l’IFOP, 90% des possesseurs d’automobiles déclarent effectuer des trajets de plus de 300 kilomètres, dont 62% plusieurs fois par an. Certes, le réseau des bornes de recharge est appelé à se multiplier (à des prix, pour Paris, dépassant déjà celui du carburant, même à 2€/L), mais il n’en existe pour l’instant que peu, et il faut donc planifier avec précaution son itinéraire pour les repérer… Lorsqu’on remplit un réservoir d’essence, le débit est le même à la fin du remplissage qu’au début. Pour une voiture électrique, ce n’est pas du tout le cas. En pratique, si l’on ne veut pas passer plus d’une demi-heure ou une heure à attendre, il est conseillé de ne pas dépasser un taux de recharge de 80%. Il faut noter à ce sujet que l’autonomie du véhicule n’est pas celle qu’affichent les constructeurs, mais lui est inférieure de l’ordre de 20% car il faut évidemment conserver une marge de sécurité. Autrement dit, une autonomie affichée de 400 kilomètres correspond à une autonomie réelle de 240 kilomètres environ, contre 500 à 1000 km pour des véhicules à moteur thermique.
    • Le développement irréaliste de la voiture électrique : Une voiture électrique circulant à 130 km/h consomme 60% d’électricité de plus que lorsqu’elle roule à 80 km/h, réduisant encore son autonomie. En cas d’électrification notable du parc, il faudra réduire à 100 km/h la vitesse autorisée. Lorsque l’on sait que la distance correspondante moyenne s’élève à 600 km aujourd’hui pour les voitures à essence ou diesel, et que la durée moyenne de ce plein est de 5 minutes, il apparaît que le nombre de bornes de recharge devrait être, en cas d’électrification totale du parc, 10 fois plus important que celui des pompes à essence ou diesel existant aujourd’hui. Au lieu d’une vingtaine de pompes par exemple, chacune des aires autoroutières devrait compter largement plus de 100 bornes de recharge ! La nécessité de recharger tous les 200 km au plus leurs véhicules, et de rouler à 100 km/h rendrait presque impossible aux résidents de Belgique, de Hollande, de Grande-Bretagne, etc., de traverser la France. Quid du tourisme ? Le prix catalogue affiché pour une Peugeot 208 s’établit à 16 550 € pour la version à essence la moins chère, et à 30 150 € pour l’électrique, sachant que celle-ci bénéficie alors d’une réduction de 6 000 € sur ce tarif du fait d’une prime gouvernementale.
    • « L’après » voiture électrique : La capacité des batteries diminue avec l’âge. Les constructeurs automobiles les garantissent pour une durée de huit ans. Mais que faire ensuite ? Racheter une nouvelle batterie, qui représente de l’ordre du tiers du coût de la voiture ou doubler son prix pour le mettre en occasion ? Les véhicules électriques ayant véritablement commencé leur essor il y a moins de huit ans, le problème ne s’est pas encore véritablement posé. Mais il arrive. Enfin, comment l’État va-t-il récupérer les sommes qu’il perçoit sur les usagers de l’automobile par les taxes spécifiques notamment sur les carburants, sachant que la somme s’élève à 35 Mds € par an, hors véhicules utilitaires et lourds ? Que les États européens aient pu décider qu’il n’y aurait plus en 2035 que des véhicules électriques mis sur le marché sans avoir seulement abordé la question en dit long sur leur aveuglement idéologique face à la pensée écologique. Le mythe du passage obligatoire du véhicule électrique en 2035 devra être abandonné et le plus tôt sera le mieux.

Florent Ly-Machabert


Plaidoyer pour le climato-réalisme (1/2)

COMME VOUS LE SAVEZ, CHEZ SAMARIE & CIE, NOUS SOMMES GÊNÉS PAR LE DISCOURS APOCALYPTIQUE AUTOUR DU « RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE », DISCOURS SCIENTISTE QUI REMONTE AU MOINS A 1972 (RAPPORT MEADOWS, CLUB DE ROME). BIEN QU’AUCUNE DE SES PRÉDICTIONS NE SE SOIENT RÉALISÉES EN UN DEMI-SIÈCLE, CETTE IDÉOLOGIE, QUI COMBINE ALLÈGREMENT DIAGNOSTIC MALTHUSIEN ET SOLUTIONS MARXISTES, CONTINUE DE PROSPÉRER. NOUS TENTONS ICI RÉFLÉCHIR PLUS AVANT SUR CETTE THÉMATIQUE EN EXAMINANT LE DERNIER RAPPORT DE L’ASSOCIATION DES CLIMATO-RÉALISTES.

Les objectifs du rapport de l’Association des Climato-Réalistes sont de dissiper les peurs irrationnelles et formuler des propositions concrètes.

Mettre fin aux subventions prétendument écologiques
Les subventions écologistes se comptent par centaines ou par milliers. Plus nombreux encore sont les dispositifs d’aide. Pour le seul « Plan de Relance », un document officiel en dénombre 132. La mise en œuvre de toutes ces subventions occupe à plein temps des dizaines de milliers de fonctionnaires. Combien ces subventions coûtent-elles annuellement aux contribuables ? On se limitera à 3 d’entre elles : les énergies renouvelables, les transports verts et les véhicules électriques.
A titre de comparaison, rappelons que le budget de la Justice, dont tout le monde reconnaît l’importance stratégique, est d’environ 9 Mds €…

1) Énergies renouvelables
L’électricité renouvelable est en 2018 directement subventionnée à hauteur de 6 Mds €/an. L’électricité produite est obligatoirement achetée par EDF à un prix fixé par les pouvoirs publics et qui est supérieur de ce montant aux prix de marché. En réalité, les renouvelables bénéficient de bien d’autres privilèges qui peuvent être considérés comme des subventions, ce qui augmente le montant des subventions dont bénéficient les renouvelables.

2) Transports verts
Le chemin de fer et les transports publics fonctionnent à un coût bien supérieur à ce que payent les usagers. La différence (subvention payée par les contribuables) s’élève à plus de 22 Mds €/an.

3) Véhicules électriques
Un véhicule électrique, qui coûte au moins 10 000 € de plus qu’un véhicule thermique, ne peut être vendu que lorsqu’il bénéficie de la part de l’État ou des collectivités territoriales d’une subvention. L’État offre en général :

  • Un bonus écologique jusqu’à 6 000 € ;
  • Une prime à la conversion qui peut atteindre 5 000 € ;
  • Des subventions versées par certaines collectivités locales pouvant atteindre 6 000 €.

Retenons un très prudent total de 12 000 € par véhicule, soit, pour les 160 000 véhicules vendus en 2021, 1,9 Md € de subventions. S’ajoute à cela la perte des taxes spécifiques sur les carburants (-500€ /an/véhicule)
Pour ces seuls trois exemples, la facture s’élève déjà à plus de 30 Mds € par an et augmente régulièrement. La prise en compte des subventions à l’agriculture biologique et de l’isolation thermique porterait certainement ce total au-delà de 40 Mds €/an. Beaucoup d’entre elles pourraient être réduites ou supprimées. À peu près toutes les propositions « écologiques » ont d’ailleurs deux caractéristiques : d’un côté, elles sont présentées comme des innovations majeures ; d’un autre côté, elles ne peuvent pas se développer sans subventions… L’expérience des siècles passés suggère que ces deux caractéristiques sont contradictoires : la machine à vapeur, l’avion, etc. ont toutes contribué à améliorer notre niveau de vie. Certaines d’entre elles ont bénéficié d’un petit coup de pouce protectionniste. Mais aucune d’entre elles ne s’est développée grâce à un système aussi massif et durable de subventions !

Sortir de la politique énergétique de Bruxelles et de Berlin
Bruxelles avait besoin d’un nouveau métarécit : ce fut le changement climatique. François Mitterrand ne voulait pas que la politique de l’énergie soit décidée à Bruxelles : il craignait que les fonctionnaires européens ne s’opposent au choix nucléaire français. Le traité de Lisbonne l’a permis, en accordant à l’Union une « responsabilité partagée » avec les États membres sur les infrastructures et les énergies renouvelables (le traité précise toutefois que le choix des énergies, y compris le droit d’exploiter ses ressources est de la responsabilité exclusive des États membres ; pour combien de temps encore ?).
L’UE est aujourd’hui dominée par l’Allemagne, laquelle ne possède pas de grande entreprise pétrolière et gazière comparable à TotalEnergies, donc elle a peu à perdre. En réaction à son passé, elle est devenue pacifiste et donc antinucléaire. L’Energiewende (la transition énergétique) s’est donc imposée à Bruxelles comme une nouvelle stratégie et l’UE est aujourd’hui la championne incontestée de la lutte pour la décarbonation… que personne ne cherche pourtant dans le monde à imiter. Étrange, non ? Si ses émissions de CO2 ont chuté de 20% depuis 1990, c’est avant tout parce qu’elle a externalisé son industrie lourde.

Des politiques d’économie d’énergie ont eu aussi un certain effet. Ce ne sont toutefois pas les nouvelles énergies renouvelables qui ont permis cette diminution, car elles ne représentent en 2019 que 2,9% de la demande d’énergie.
Depuis le Sommet de la Terre de 1992, les émissions mondiales de CO2 ont augmenté de 58% et les besoins de croissance économique dans le monde sont si criants que la tendance n’est pas près de s’inverser. Les populations dans le besoin ne demanderont l’autorisation de personne pour utiliser l’énergie abondante et bon marché que sont les énergies fossiles.
La France a les moyens de prendre la tête de ce front du refus que l’Allemagne abandonne l’énergie nucléaire, filière où, en se dépêchant, la France peut redevenir un pays qui compte. Les énergies éoliennes et solaires ne sont pas une solution. La production électrique restera donc durablement dépendante du pétrole et du nucléaire.
Les pays en développement qui n’ont même pas assez d’électricité pour leurs besoins élémentaires n’ont pas les moyens de penser à l’électromobilité. En conséquence, le moteur diesel a encore une longue vie devant lui. Les constructeurs automobiles devront continuer à en améliorer les performances énergétiques et environnementales. Il faut relancer un vaste programme de recherche et développement nucléaire, que permet le traité Euratom. Pendant que la Chine, la Russie et les États-Unis investissent dans les réacteurs de génération 3 et 4, l’UE en était encore à se demander s’il fallait considérer l’électricité nucléaire comme durable… ce qui, heureusement, fut fait. Cette attitude est sur le point d’anéantir un demi-siècle de savoir-faire.

Concevoir une agriculture unie et diverse
Chacun connaît les dangers de l’amiante ou du tabac. Si des dangers comparables concernaient les aliments non « bio », les autorités sanitaires en auraient depuis longtemps interdit la production. Certains projets témoignent d’une ignorance des réalités naturelles. Par exemple, on envisage dans le mouvement « écologiste » de réduire la consommation de bœuf et de sanctuariser les prairies. Problème : sans pâturage des bœufs, on ne sait pas empêcher les prairies de se transformer en taillis, puis en forêts…
Depuis 40 ans, la glyphosate a rendu d’immenses services à l’agriculture mondiale, en ne posant de problème ni sanitaire ni environnemental. Il s’agit d’un herbicide aux performances exceptionnelles ; rappelons que les mauvaises herbes sont les pires gaspilleurs d’eau. En 2015, le Centre international de recherche sur le cancer a soudain décidé de classer le glyphosate « cancérogène probable ». Cet avis a été immédiatement contesté par les agences de sécurité sanitaire française, européenne et mondiale.
Tous ces éléments rassurants n’ont pas empêché le ministre de l’époque, Nicolas Hulot, de s’opposer au renouvellement de l’autorisation du glyphosate. Une période de « transition » a tout de même été accordée aux agriculteurs français dans l’attente d’une solution de substitution… toujours non trouvée à ce jour.
Il faut également sortir de l’approche “décroissantiste” de la production agricole face aux besoins toujours grandissants, eux, de la population. Nous devons fonder une agriculture unie mais diverse, à l’écoute des avancées de la science et respectueuse de la nature. Ni créer un voile paralysant le progrès pour sauver une planète « polluée », ni promouvoir une agriculture repeinte en vert qui proposerait viandes de laboratoire et insectes ne sont pas un avenir souhaitable.

Ajoutons que les critiques faites aux éleveurs en matière de bien-être animal sont largement infondées. Comme le savent bien tous les professionnels du secteur, un animal maltraité est évidemment moins performant pour produire œufs, lait ou viande.
Il convient donc de se positionner contre le projet de réforme de la Politique agricole commune (PAC), parce qu’il répète et aggrave les erreurs passées.
Nous avons besoin d’une autre politique, qui vise à une agriculture à l’écoute de la science, respectueuse de la nature et soucieuse d’en obtenir le meilleur en qualité et quantité. Il est tout aussi urgent d’en finir avec la surtransposition française des normes européennes.

Florent Ly-Machabert


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