Pourquoi votre taxe foncière augmente-t-elle ?

La taxe foncière va grimper d’au moins 3,4% en 2022 

Aujourd’hui, 25% des Français qui ne possèdent pas de logement ne souhaitent pas en acquérir. Selon une étude menée par l’institut de sondage OpinionWay, à la question « Quelles sont les raisons qui vous empêchent de devenir propriétaire ? », 43% des Français ont répondu que les prix de l’immobilier sont trop élevés et 30% que l’apport personnel exigé par les banques est excessif.

Avec la guerre en Ukraine et l’élection présidentielle, les Français n’ont pas forcément la tête à l’immobilier. Ce contexte anxiogène n’incite pas à acquérir un logement. Pourtant, ces dernières années ont prouvé que le secteur pouvait résister à la crise. En 2021, malgré le Covid, le marché a battu un record de ventes : près d’1,2 million. Mais cette année, la liste des points négatifs s’allonge…

D’abord, la hausse des taux de crédit. Il est désormais très rare, voire impossible, d’emprunter à moins de 1,5% sur 20 ans. Les taux moyens avoisinent les 2,2%. Et ce n’est pas fini. Cela équivaut, pour un emprunt de 200 000 €, à une augmentation de plus de 100€ par mois. Un surplus qui vient s’ajouter à une hausse des prix de l’électricité et de l’essence notamment et à une hausse prévue des frais de notaire au 1er janvier 2023…

Côté fiscalité, certes, 80% des Français ne paient plus de taxe d’habitation. Mais, en contrepartie, la taxe foncière augmente. Gelée en 2020, année des élections municipales, les maires ne pouvant pas se faire élire sur des hausses fiscales, la taxe foncière grimpe en 2022. Cette augmentation des prix vient de la nouvelle méthode de calcul de cet impôt local (qui a rapporté plus de 35 Mds € en 2021). Jusqu’en 2017, les valeurs locatives, revalorisées chaque année et servant de base au calcul de la taxe foncière, étaient fixées par le Parlement. Depuis 2018, elles sont indexées sur l’évolution des prix à la consommation qui ne cessent de grimper. Dit autrement, plus l’inflation augmente, plus la taxe foncière s’alourdit.

Pour la seule année 2022, les valeurs locatives ont été revalorisées de 3,4%, a confirmé Jérôme Fournel (Directeur général des finances publiques). Cependant, rien n’interdit les villes, qui fixent ces taux, d’imposer à leurs habitants une hausse encore plus importante. C’est notamment le cas à Strasbourg où la taxe foncière est passée de 1,15% à 4,6%, pour financer des travaux coûteux de rénovation énergétique.

On estime, aujourd’hui, que la taxe foncière peut représenter jusqu’à deux mois de crédit.

Des projets revus à la baisse

Les villes de taille moyenne sont les plus touchées par cette hausse, car elles ont la cote depuis la crise sanitaire. Par exemple, à Angers, elle pesait, avant la hausse des taux de crédit, l’équivalent de 1,5 mois de crédit immobilier (1495 € par an) dans le cas de l’achat d’un bien de 70 m² financé sur 20 ans à 1,1%. Soit un surplus de 125 € à rembourser chaque mois à votre banque !

Pareil à Dijon (119 € en plus) ou à Reims et au Mans (+98 €) où la taxe foncière varie entre 1174 et 1428 € par an. En revanche, l’impact est plus faible à Paris (+62 €), à Lille (+72 €) ou à Lyon (+74 €) où la taxe est plus faible (entre 745 et 892 € par an). Mais les prix immobiliers y sont bien plus élevés…

On ne peut toujours gagner sur tous les tableaux.


Florent Ly-Machabert