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Quels pays contribuent le plus aux mouvements sur l’or ?

Un rapport du FMI très instructif…

Un récent document publié par le Fonds Monétaire International répond à cette lancinante question des achats et des ventes d’or entre 1999 et 2021. Il liste tout bonnement les 10 plus gros acheteurs d’or au monde et les 10 plus gros liquidateurs. Analysons ce document.

  1. Un top-10 des acheteurs très « BRICS+ »

Le constat est saisissant : sur les 10 plus gros acheteurs d’or sur les 20 dernières années, 9 sont tous des pays membres des BRICS historiques (Russie, Inde, Chine, Mexique), des BRICS+, de futurs ou de potentiels candidats (Arabie saoudite, Thaïlande, Turquie) ou d’anciens satellites de l’URSS (Kazakhstan, Ouzbékistan).

A elles seules, la Russie et la Chine totalisent 51% des transactions d’or depuis 1999 !

Mais quatre autres pays méritent notre attention :

  • Le Kazakhstan et l’Ouzbékistan qui ont accru, de, respectivement, 42% et 21% la part de l’or dans les réserves officielles de leur banque centrale.
  • La Turquie, médaille de bronze des échanges (achats) d’or depuis 20 ans, dont la part d’or dans ses réserves a augmenté de 31% !
  • La Pologne, parce que c’est le seul membre de l’UE à apparaître dans le top-10 des acheteurs (au 9ème rang, juste devant le Mexique). 

Cet état de fait ne peut que confirmer le vaste mouvement de dédollarisation à l’œuvre « à l’Est » qui promet de substituer un panier de devises indexé sur un nouvel étalon monétaire (l’or ? une matière première ? les deux ?) au dollar américain.

  • Un top-10 des vendeurs très « UE »

Le constat n’est pas moins saisissant : hormis le FMI qui a vendu pour 13 M d’onces d’or en 20 ans, les 9 autres vendeurs d’or depuis 1999 sont tous, sans exception, des pays européens, voire de l’UE, voire de la zone euro !

Ainsi :

  • La Suisse est le plus grand liquidateur d’or depuis fin 1999 : près de 50 M d’onces ont été vendues, ce qui a fait baisser d’un tiers la part d’or dans les réserves de la BNS.
  • La France détient la médaille d’argent des ventes d’or, avec presque 19 M d’onces cédées (soit plus de 400 tonnes : merci, notamment, Sarkozy).
  • Suivent les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la BCE elle-même qui a attendu 2023 pour procéder à un rachat d’or (+2 tonnes) dont nous vous avons déjà parlé dans nos colonnes. 

Florent Ly-Machabert


Automne 2023 : bilan économique et financier

Les mois passent et la situation générale se tend. Le prix du gaz a bondi (Israël est un gros exportateur de GNL), de même que le pétrole (avant de revenir à ce qu’il était avant les attaques du Hamas le 7 octobre dernier).

L’or, surtout, surperforme (presque) toutes les classes d’actifs, évoluant à nouveau au-dessus de 2 000 $ l’once.

Presque, car Bitcoin écrase tout : +108,53% depuis le début de l’année, dont un rebond de 27% depuis le 12 octobre dernier.   

Le PIB de l’Allemagne poursuit sa descente aux enfers, entraînant peu à peu toute la zone euro dans la récession. Grâce à la profondeur du dollar, les USA s’en sortent à peu près bien (à court terme). 

Mais une autre menace guette la zone euro : celle d’une implosion – façon puzzle – de ladite zone, au fur et à mesure que se tend le « spread » dont vous retrouvez ci-dessus  l’évolution sur les six derniers mois : l’écart entre le taux auquel l’Italie emprunte sur 10 ans et le taux auquel l’Allemagne emprunte sur la même maturité a augmenté de quelque 14% en un peu plus d’un mois : c’est toujours le signe de tensions fortes entre les PIGS (Portugal, Italie, Grèce, Espagne) – l’acronyme désigne les pays du Sud de l’Europe qui ont des comptes publics dans le rouge – et les « frugaux » (Allemagne, Pays-Bas, Autriche, Danemark), réputés pour leur orthodoxie budgétaire (déficit public maîtrisé voire excédent primaire).

Nous n’avons de cesse dans nos colonnes d’attirer votre attention sur le danger (croissant) qu’il y a à détenir des produits financiers autres que des actions sur le marché européen (donc libellés en €) : liquidez une bonne fois pour toutes vos contrats (donc vos obligations, c’est-à-dire vos assurances-vie placées en fonds euros) et, une fois bien garnis vos livrets d’épargne réglementée (et garantie), diversifiez en suivant les conseils que nous vous prodiguons à longueur de colonnes : abonnez-vous à Finance & Tic, mais aussi à nos dossiers bimensuels dont Samarie & Cie donne l’exclusivité de la diffusion au Courrier des Stratèges, ou encore via notre chaîne YouTube premium commune lancée au début de l’été.

Florent Ly-Machabert


Great Reset : où en est la voiture électrique ?

Mirage ou réalité ?

J’ai appris au cours d’une récente discussion que le véhicule neuf, toutes motorisations confondues, le plus vendu au monde au premier trimestre 2023 était désormais… la Tesla Model Y, ce que la Une du Figaro en juin dernier allait rapidement confirmer !

Avec 267 000 Model Y vendus, Tesla détrône ainsi le véhicule, pourtant thermique, d’un autre pionnier de l’électrique (avec la Prius) : la Toyota Corolla, dont il ne s’est vendu entre le 01/01/2023 et le 31/03/2023 « que » 256 400 exemplaires dans le monde. Si l’on peut incontestablement saluer un succès pour la firme du milliardaire Elon Musk, doit-on cependant en déduire qu’une « révolution électrique » est vraiment en route ? C’est ce à quoi nous allons tenter de répondre à présent.

Perspectives de la filière électrique dans l’automobile

Mise sur le marché en 2020, la Model Y a pratiquement doublé ses ventes entre 2021 et 2022 (+91%), pour faire encore +67% entre le 1er trimestre 2022 et le 1er trimestre 2023, avec des performances marquées en Chine, aux USA et en Europe (sauf en France où les constructeurs nationaux sont encore préférés par les consommateurs). En nombre de véhicules vendus dans le top-5, c’est cependant Toyota qui s’impose, l’un de ses modèles occupant respectivement la 2e (Corolla donc), la 3e (Hilux), la 4e (RAV4) et la 5e (Camry) place, les pays émergents appréciant particulièrement ces différents modèles, fiables et moins onéreux qu’une Tesla.

Quand on regarde les ambitions des grands constructeurs mondiaux (voir graphique ci-dessous), les plus désireux de développer leurs ventes en électrique sont l’Américain Ford (qui veut atteindre 100% de ses ventes en Europe dès 2026 !) et le Suédois Volvo (50% dans le monde en 2025 et 100% en Europe en 2030).

D’autres sont plus modestes (à moins qu’ils ne soient plus réalistes…), à l’instar d’Honda (40% d’électriques et d’hybrides en 2030), Mercedes (50% en 2030), le chinois BAIC qui produit la low cost Seagull by BYD[1] (50% en 2030), Stellantis (70% en Europe et 35% en Chine et aux USA à horizon 2030) ou encore Volkswagen (70% en Europe et 50% en Chine et aux USA à horizon 2030).

D’autres, enfin, semblent vouloir faire sans, comme Mazda qui n’a présentement qu’un seul modèle électrique et compte n’atteindre 5% de ses ventes en électrique qu’en 2030.

On rappelle que le développement de véhicules électriques ne répond en rien aux enjeux climatiques, car, si, une fois construite, un EV n’émet en effet plus de CO2, sa production en rejette au moins autant (voire plus selon les modèles) que celle d’un véhicule thermique, sans compter les problématiques liées aux terres rares (comme le lithium) nécessaires à la fabrication des batteries. L’actuel PDG de Stellantis, Carlos Tavares, n’a de cesse d’ailleurs de fustiger le « tout électrique », qui ne peut correspondre aux besoins de tous les consommateurs et qui, il le dit clairement, ne peut en rien constituer une baguette magique pour « sauver la planète ».  L’Union européenne, toujours prompte au suicide économique, s’est d’ailleurs déjà logé une balle dans chaque jambe, avec, d’une part, l’interdiction de vendre des véhicules légers thermiques neufs à compter de 2035 et, d’autre part, les sanctions économiques contre la Russie qui ont privé des pays comme l’Allemagne d’une énergie (gaz, pétrole) bon marché pour sa production industrielle, et notamment automobile.   


[1] Qui pourrait prochainement inonder l’UE et les USA à 11 000 $ pièce…

Florent Ly-Machabert


Quelle thérapie de choc pour remonter la pente ?

Nul besoin de revenir ici sur la litanie des maux économiques dont souffre la France. Envisageons en revanche les 7 réformes prioritaires que le prochain Chef de l’État devra mettre en œuvre :

Œ1) Baisser les impôts pour tous les Français

A défaut d’avoir une ambitieuse réforme fiscale qui passerait pas une réduction drastique de la TVA (qui opère une redistribution à l’envers, des plus modestes vers les plus riches, mais qui constitue, et de loin, la principale ressource fiscale de l’État), il faut en finir avec les baisses d’impôts inégales ou en trompe-l’œil : inégales quand elles ne concernent que les ménages les « plus modestes » et jamais ni les classes moyennes, ni les classes aisées, ni les entrepreneurs ; en trompe-l’œil quand elles consistent en la disparition d’un impôt (taxe d’habitation sur la résidence principale par exemple), compensée par l’explosion d’un autre (taxe foncière), quand il ne s’agit pas de la création d’une nouvelle contribution.

2) Réduire les dépenses publiques

Avec l’équivalent de près de 57% du PIB, les dépenses publiques sont très largement excessives en France. Il faut les réduire assez drastiquement, d’autant que le point 1)Œ induit une baisse des recettes fiscales, qui pourra créer un choc positif sur la demande (consommation des ménages et investissement des entreprises). La baisse des dépenses publiques ne doit pas aboutir à une dégradation de la qualité (déjà faible) des services publics : elle doit en revanche permettre leur rationalisation via l’inversion de la pyramide de la masse salariale : dégraisser les administrations centrales (c’est-à-dire les bureaux des ministères) et les services déconcentrés (préfectures, rectorats, etc.), par le non renouvellement sec des départs à la retraite, pour redistribuer l’enveloppe salariale en direction des personnels de terrain qu’on rémunèrera mieux et dont on augmentera les embauches : gendarmes, policiers, enseignants, personnels soignants, magistrats, etc.     

Ž3) Diminuer le coût du travail

Le coût du travail est exorbitant en France, eu égard à l’existence même et au niveau du salaire minimum, qui génère à lui seul une partie tout à fait substantielle du chômage structurel français. Il faudrait idéalement réduire voire supprimer le SMIC et surtout, ce qui est moins explosif, réduire les charges salariales et patronales, qui pèsent, pour les  premières, sur le pouvoir d’achat des salariés et, pour les secondes, sur la capacité des employeurs à embaucher. 

4) Moderniser notre marché du travail

Notre code du travail fait plus de 3000 pages, celui de la Suisse une trentaine ! Il faut considérablement assouplir et simplifier la législation protectrice de l’emploi (LPE) qui fixe les conditions d’embauche et surtout de licenciement des salariés. Autre priorité : supprimer le caractère obligatoire des 35 heures qui, avec l’euro, ont plombé la compétitivité-prix des produits français, en particulier dans l’industrie.

5) Innover massivement tous secteurs confondus

Si le poids du déficit public et de la dette publique dans le PIB est colossal en France, il n’en est rien des dépenses en R&D, qui ne pèsent que 2,3% du PIB. C’est insuffisant pour un pays développé à économie de marché (PDEM), même si nous sommes devant le Canada (1,84%), le Royaume-Uni (1,71%), l’Italie (1,51%) et l’Espagne (1,41%). En revanche, la Suède et la Finlande caracolent en tête avec respectivement 3,49% et 2,91%. Hors Europe, c’est, sans surprise, la Corée du Sud qui décroche la médaille d’or (4,3%), Israël l’argent (4,1%) et le Japon le bronze (3,4%). La Suisse, l’Autriche, le Danemark sont également bien classés. La France n’est que 13ème !

‘6) Faciliter le financement de l’économie

Dans un contexte, plutôt sain, de relèvement des taux d’intérêt par la BCE qui redonne du prix au risque, l’accès au crédit des entreprises pour financer leurs investissements se complique. Le point positif est que seuls les projets vraiment rentables – le contraire des « entreprises zombies » – c’est-à-dire ceux qui actuellement rapporteront plus de 3,3% à échéance 10 ans, sont finançables. Cette situation fait éclater les bulles et assainit un tissu économique drogué à l’argent gratuit (taux zéro voire taux réel négatif) depuis 15 ans. Il faut donc diversifier les voies d’accès au financement, en étendant les réseaux de private equity (non coté) et plus largement le capital-risque.

7) Développer la culture économique des Français

C’est la raison d’être de Samarie & Cie ! La culture économique et financière des Français est mauvaise et l’Etat n’est que trop rarement leur ami. Ils doivent se prendre en mains, se former, se reformer et parfois même se réformer. Il n’est jamais trop tard. Abonnez-vous par exemple à Finance & Tic.

Florent Ly-Machabert


L’infiltration en France du Parti Communiste Chinois (PCC)

Alors que la France a vécu sous « passe » sanitaire et que les institutions européennes nous préparent un « passe » carbone, nous voyons fleurir dans la presse des articles sur la généralisation en Occident d’un crédit social du type de celui qui sévit en Chine. Dans cet article, sur la base des travaux d’investigation d’Epoch Times, nous passons en revue les domaines où la France, bon gré, mal gré, s’est fait infiltrer, avec un succès parfois presque total, par le régime chinois.    

Des « rapprochements » scientifiques et hospitaliers

La Direction Générale de la Santé décrit « une coopération ancienne, en renouvellement et extension constants, qui est aussi la plus importante coopération de la France à l’étranger, dans le champ de la santé » et se félicite du fait que « la quasi-totalité de nos CHU ont été jumelés avec 17 grandes villes chinoises »… dont nous rajoutons qu’elles sont très souvent impliquées dans un trafic d’organes prélevés la plupart du temps sur des Ouïghours, par des médecins que nous accueillons ensuite potentiellement sur le territoire français ! L’ambassadeur de France en Chine préfère évoquer, on le comprend, les « près de 3000 chercheurs des deux pays, issus de plus de 600 unités de recherche, [qui] coopèrent aujourd’hui au sein d’une cinquantaine de structures publiques conjointes présentes dans une quarantaine de villes en France et une trentaine de villes en Chine ». C’est ce même ambassadeur qui avait salué l’essor des technologies de clonage à Shenzhen, ville où les premiers bébés génétiquement modifiés sont nés…     

Les instituts Confucius

Laissons la parole au Secrétaire général du ministère de l’éducation chinois : « L’Institut Confucius est une nouvelle cause. Après dix ans de développement rapide, nous avons ouvert 1500 Instituts Confucius et Classes Confucius dans plus de 130 pays. […] Nous avons planté des drapeaux rouges partout dans le monde. » Le message est transparent ! Ou encore le Directeur de recherche sur l’Es-prit révolutionnaire de l’École Normale du Sud de la province de Jiangxi et formateur d’enseignants des Instituts Confucius : « Il faut intégrer l’ADN rouge dans le sang et le transmettre de génération en génération. […] Cela relève de notre responsabilité en tant qu’enseignants. » On compte en France 17 instituts de ce type, dont à Pau dont le maire n’est autre que François Bayrou, un très proche de Macron qui l’a nommé Commissaire au Plan, en charge de penser la France de 2050…   

La France-China Foundation

Managée par un ancien conseiller d’Edouard Philippe, cette fondation est un nid d’anciens premiers ministres : Fabius, Philippe bien sûr, mais aussi Raffarin de très longue date. Sans compter l’ancien ministre des affaires étrangères, Védrine, ou encore quantité de grands patrons, d’Engie, Axa ou encore Mérieux (lequel est à l’origine du célébrissime laboratoire P4 de Wuhan dont s’est très vraisemblablement échappé le Sars-Cov-2). Cette fondation distingue chaque année des « personnalités », parmi lesquels O Véran, des hauts-gradés, des Rothschild, mais aussi, de façon plus surprenante, la compagne d’O Véran, la présidente de Radio France, le rédacteur en chef des Echos, des managers de TF1, de Free, d’Eutelsat, de la SNCF ou encore de Biomérieux ! Politiques français, business, big pharma, médias et Chine, main dans la main ! Sans compter Macron, évidemment.

Des investissements immobiliers massifs ainsi qu’en terres agricoles

Bénéficiant légalement d’aides européennes, des Chinois ont ainsi investi dans notre meilleur foncier agricole et viticole : 1700 ha de terres céréalières dans le Berry, 900 ha dans le nord-est de l’Allier, 165 châteaux et domaines (dont Saint-Emilion et Pomerol), 14% des transactions immobilières parisiennes, etc.     

Un cas emblématique : Huawei

Par ailleurs « partenaire » de l’Opéra de Paris, Huawei, allié étroit de l’armée chinoise, s’est installée en Alsace, pour tenter de vaincre Nokia et Ericsson. Mais la firme, soupçonnée de vouloir installer des relais d’espionnage partout où elle s’implante, a été frappée par de nombreuses sanctions financières, aux USA, au Royaume-Uni, ou encore en Inde. Dossier chaud à suivre…    

Le Paris Santé Campus

En mars 2021, M. Tesnière, qui a été le monsieur Covid du ministère de la Santé en France, a été nommé directeur du projet « Paris Santé Campus », qui, sur 70 000 m², doit devenir le lieu le plus stratégique pour la protection des données de santé françaises et pour l’indépendance stratégique de la France dans le domaine de la santé numérique. Problème, M. Tesnière copilote la France-China Foundation évoquée plus haut et dirige une plateforme de formation médicale dont le Gouvernement chinois est client ! Bienvenue au pays des conflits d’intérêt majeurs !

L’infiltration des écoles d’ingénieurs et le lien avec l’armée

Les « hirondelles[1] » sont nombreuses à Brest, ville qui concentre l’escadre de l’Atlantique, la Force océanique stratégique et, avec la base de l’île Longue, la composante sous-marine de la dissuasion nucléaire stratégique française. Il en va de même d’autres territoires stratégiques français.    

La prise de contrôle de certaines entreprises 

Enfin, depuis 10 ans, l’actionnariat chinois en France s’accroît nettement, avec des prises de contrôle total le plus souvent : l’aéroport de Toulouse-Blagnac, la charcuterie française (Aoste, Justin Bridou, Cochonou), la cristallerie Baccarat, de grandes chaînes hôtelières (Kyriad, Campanile, Première Classe, Golden Tulip), des enseignes de prêt-à-porter pour adultes (Naf Naf, Maje) ou enfants (Z, Catimini, Absorba, Chipie, Lili Gaufrette), le Club Med, quelques marques plus haut-de-gamme (Sandro, Claudie Pierlot, Sonia Rykiel, Lanvin), le parfumeur Marionnaud, les skis Salomon ou encore l’industriel agroalimentaire Saint-Hubert.


[1] Jeunes étudiantes chinoises venues espionner pour le compte du PCC, en jouant de leur charme évidemment ; un rapport confidentiel fait d’ailleurs état d’un « nombre accru de mariages entre militaires basés en Bretagne et d’étudiantes chinoises ».

Florent Ly-Machabert


Vers un boom de la zone indo-océanique ?

Dix jours après le Sommet des BRICS à Johannesburg, nous pouvons affirmer qu’un nouveau monde est incontestablement en train de se lever, né, d’abord, des bouleversements de l’après-guerre et du nouveau système international, incluant une importante composante monétaire, reposant sur l’hégémonie du dollar (Accords de Bretton Woods, 1944).
Le premier caillou dans la chaussure des États-Unis date, paradoxalement, du 15/08/1971, date à laquelle le Président Nixon « suspend temporairement » la convertibilité en or du dollar américain. S’ensuit un demi-siècle d’« argent magique », combinant baisse de taux, injections massives de liquidités (le fameux « Quantitative Easing » ou « QE »), le tout pour financer une débauche d’endettement public. L’un des clous du cercueil de la devise internationale réputée « as good as gold » a consisté en la promotion de l’extraterritorialité du droit américain, ce qui signifie que la CIA a obtenu un droit de regard (et de sanction) sur toutes les transactions qui se soldent en USD, même entre non Américains ! C’est ainsi qu’elle a condamné la Société Générale en 2018 à verser 1,2 Md € pour « non respect des sanctions économiques des USA à l’encontre de Cuba, du Soudan et de l’Iran » et 300 M$ pour l’usage du dollar dans une affaire de corruption en Libye (en lien avec N Sarkozy ?) ; mais aussi le Crédit Agricole en 2015, BNP Paribas en 2014, etc.

Un effet “Opération Spéciale ” ?

Enfin, le gel en 2022 des réserves de change détenues par la Banque Centrale russe auprès des banquiers centraux du monde entier dans le cadre des sanctions infligées par l’OTAN à V Poutine suite au lancement de son “Opération spéciale” en Ukraine a fini de convaincre n’importe quel pays, et notamment les émergents et les BRICS, que, tôt ou tard, cela pouvait très bien leur arriver.
Le principal atout des BRICS a toujours été d’afficher une croissance économique vigoureuse, et rapide, en capacité de corriger un PIB par habitant – c’est singulièrement vrai des six nouveaux membres : Argentine, Arabie saoudite, Égypte, Éthiopie, EAU, Iran – plus faible que celui des « pays développés ».

Un point commun : les dividendes de la mondialisation

Dans le grand tumulte de ce début de XXIe siècle, les émergents sont venus installer une transversalité qui ne visait pas, historiquement, à élaborer un quelconque système : qu’est-ce qui, en effet, pouvait rapprocher, d’une part, la Chine et la Russie, anciens piliers du monde communiste, et, d’autre part, le Brésil, l’Afrique du Sud, le Mexique (sorti depuis du club) ou encore l’Argentine (nouvelle entrante), tous issus de dictatures pro-américaines ? Sans parler de l’Inde, où se tient actuellement le G20, qui a toujours été un parangon de non-alignement… Une réponse s’impose, aussi déplaisante soit-elle pour les idéologues : la mondialisation, et ses marchés aptes à engendrer des ressources nouvelles et à offrir un niveau de confiance interindividuelle que leur avait ôté un régime autoritaire, voire totalitaire.
Car, ne nous y trompons pas, les émergents présentent de nos jours un niveau de stabilité institutionnelle qui leur permet de jouir d’un État solide, en capacité, notamment, de réguler les affaires économiques. Leur vraie valeur ajoutée, c’est leur « énergie vitale », leur volonté de puissance, qui consiste tout à la fois à refermer la parenthèse coloniale, à renouer avec un passé souvent noble et à s’imposer comme puissance militaire, parfois même nucléaire comme la Chine ou l’Inde, ou encore spatiale (voir le récent succès indien en la matière).

Les BRICS+ sur tous les fronts

Concrètement, les BRICS+ sont à présent de toutes les batailles : 1) celle des parts de marché (de la conception indienne à la production chinoise, en passant par l’agriculture brésilienne et les « rentes naturelles » et autres ressources énergétiques russes ou sud-africaines) ; 2) celle des investissements directs à l’étranger (comme l’a bien compris la Chine vis-à-vis de son terrain de chasse favori, le continent africain) ; 3) celle du facteur démographique et humain, qui revêt une importance (géo)politique de tout premier plan ; 4) celle du rayonnement culturel (soft power) que ces pays refusent de laisser dominer, désormais, par le wokisme qui menace de tout déconstruire ; et 5) celle du « pari de l’intelligence et de l’innovation » (R&D, brevets).

Les défis des BRICS+

Des défis, souvent colossaux, les attendent aussi. Retenons-en deux : celui de la sécurité alimentaire, en passe d’être gagné compte tenu de la physionomie des élargissements en cours ; celui de l’environnement, plus sujet à caution, les BRICS adoptant le plus souvent une posture, compréhensible, de « passager clandestin » en matière de coopération climatique.
Une chose est certaine : comme nous l’expliquons dans le numéro de rentrée de Signal & Tic et comme nous l’expliquerons dans plusieurs de nos dossiers bimensuels à venir pour Le Courrier des Stratèges, la zone indo-océanique sera le théâtre d’un boom économique sans précédent, et ce d’autant plus que l’Éthiopie, qui est dans cette zone, mais aussi plusieurs pays moyen-orientaux (Iran, Arabie saoudite, EAU) s’apprêtent à devenir les nouveaux géants de demain.

Florent Ly-Machabert


Or ou bitcoin en 2023 ?

Au début du XXIe siècle, l’or se négociait à moins de 300 $ l’once. L’or a atteint son plus récent sommet, à près de 2 080 $ l’once, en mars 2022, niveau dont il n’est pas très loin à l’heure où nous écrivons ces lignes.
En 2010, un Bitcoin valait 500 $. En novembre 2021, le prix d’un seul Bitcoin a presque atteint 69 000 $, pour évoluer aujourd’hui autour de 30 000 $.
Lorsque l’or était inférieur à 300 $, le bitcoin n’existait même pas. L’inflation monétaire, les tensions géopolitiques et d’autres facteurs ont fait grimper la valeur de l’or et de la crypto-monnaie au cours des dernières années. L’or est de la « vieille école », tandis que le bitcoin est un actif de la « nouvelle école », une espèce d’« or numérique », auquel nous avons consacré non seulement de précédentes rubriques mais aussi les dossiers N°9 et N°17 pour le Courrier des stratèges.
En tant qu’alternatives à d’autres investissements et moyens d’échange complémentaires, l’or et le bitcoin se disputent le statut de « valeur refuge ». Qu’en est-il ?


L’or
Les arguments en faveur de l’or sont importants : les banques centrales et les gouvernements valident le rôle de l’or dans le système financier mondial en détenant le métal comme partie intégrante de leurs réserves de devises étrangères. C’est une valeur refuge depuis près de 5000 ans, un record historique ; il a un cinquième environ de la volatilité du bitcoin et ne fait pas face au même risque de concurrence. La sensibilité de l’or à l’inflation devrait également se poursuivre comme « filtre protecteur ». Alors que l’indice américain des prix à la consommation atteignait déjà 7,9% en glissement annuel en février 2022, la guerre en Ukraine a fini de pousser l’indicateur d’inflation à des niveaux bien plus élevés tout au long de 2022. La remontée des taux, forte et rapide, a pris le relais pour tenter d’éviter une inflation généralisée à 2 chiffres ; et force est de constater qu’une certaine désinflation (ralentissement de la hausse) se fait à présent sentir, qui laissait même présager un arrêt de la hausse des taux (d’autant que plusieurs banques US ont déjà fait les frais de ce brutal, mais nécessaire, bien que tardif, resserrement monétaire), jusqu’à ce que le dernier symposium de Jackson Hole en août 2023 ne douche cet espoir !
L’or a toutefois tendance à baisser lorsque les taux d’intérêt augmentent. Mais, en dépit de sa politique, la Fed est encore loin de réussir à imposer des taux réels positifs, si bien que l’or devrait encore très largement profiter du contexte inflationniste/stagflationniste.
Les sanctions contre l’or russe limitent par ailleurs l’offre, la Russie étant le 3e producteur mondial, ce qui soutient évidemment la tendance haussière, elle-même nourrie par les achats massifs et réguliers de certaines banques centrales, plutôt issues des BRICS ou de pays candidats à les intégrer (Chine, Inde, Turquie, Thaïlande, etc.).
Enfin, il est possible que le bitcoin cesse un jour d’exister en raison d’une législation hostile (même s’il nous paraît désormais impossible de le stopper net). Certains dérivés du bitcoin ont déjà été interdits. Des entreprises comme Facebook/Meta qui ont tenté de lancer une cryptomonnaie ont également été empêchées de le faire (épisode « Libra »).


Le Bitcoin
Le bitcoin est la principale crypto-monnaie. Au niveau des 30 000 $, sa capitalisation boursière s’élève à près de 900 Mds $, soit plus du double d’Ethereum, la deuxième crypto, laquelle est en revanche beaucoup plus centralisée, ce qui laisse supposer qu’elle est peut-être le cheval de Troie des monnaies numériques (CBDC/MNBC). Les arguments en faveur de nouveaux sommets pour le bitcoin sont nombreux : il compte notamment de nombreux partisans qui ont fait de la principale crypto-monnaie un actif d’investissement et de négociation plus courant (effet de réseau). L’idéologie qui sous-tend le bitcoin et toutes les crypto-monnaies n’est en fait que le rejet des banques centrales et du contrôle gouvernemental de la masse monétaire. À mesure que les monnaies perdent de la valeur, davantage de capitaux sont susceptibles d’affluer vers cette classe d’actifs en plein essor. C’est ce qui se produit par paliers successifs.
L’ascension des cryptomonnaies a attiré l’attention de millions de personnes qui n’avaient jamais considéré auparavant les cryptomonnaies comme un actif alternatif. Si l’or et le bitcoin sont tous deux parfois utilisés comme moyen de diversification et de détention d’une série d’actifs de valeur, ils sont au final très différents.
Le bitcoin et les autres devises numériques peuvent être facilement échangés sur des plateformes (exchanges). Nous avons vu des entreprises mondiales proposer de recevoir des paiements en bitcoin mais également des défenseurs des cryptos, tels que Tesla, mettre une partie de leur trésorerie dans cette « monnaie », même si E Musk semble s’en être récemment quelque peu délesté. Cette liquidité, la facilité d’échange et une utilisation plus large dans l’économie moderne sont quelques-uns des principaux facteurs de différenciation. L’or a un objectif relativement plus défensif (conserver la valeur), tandis que le bitcoin et les autres devises sont destinés à plusieurs usages, notamment la facilité d’échange, d’achat et de liquidité.


En résumé, il est possible que l’or et le bitcoin s’apprécient conjointement. Le bitcoin a beaucoup plus de marge de manœuvre compte tenu du passage à près de 69 000 $ par jeton à la mi-novembre 2021 et de son niveau de prix actuel. Dans le même temps, l’or, à environ 2000 $, se rapproche de son pic historique. Cependant, la trajectoire de l’or reste plus haussière et un mouvement vers 2500 $ voire 3000 $ par once en 2024 n’est pas du tout impossible, surtout si une “monnaie commune” des BRICS+ adossée sur le métal jaune voit le jour. La volatilité du bitcoin en fait un actif beaucoup plus risqué, tandis que la volatilité de l’or, plus faible, n’est guère problématique. Il faut néanmoins détenir ces deux classes d’actifs simultanément dans vos portefeuilles. Le débat peut se poursuivre, mais il y a de fortes chances que nous voyions la crypto-monnaie et le métal jaune évoluer beaucoup plus haut dans les semaines et les mois à venir.

Florent Ly-Machabert


Krach, pas krach ?

La période estivale des congés n’est pas encore achevée mais force est de constater que la prophétie de Jacques-a-dit d’une grave crise financière ne s’est pas vérifiée. Pas encore ? Certes, Evergrande, le géant de l’immobilier chinois, est tombé, mais le régime de l’Empire du Milieu est complice de cette « opération » qui n’est que le commencement d’un grand apurement comptable et financier destiné à sacrifier un peu de croissance économique pour une plus grande stabilité du renminbi.

Cette considération nous conduit immédiatement à évoquer le Sommet des BRICS de Johannesburg qui vient d’officialiser l’entrée de 6 nouveaux membres, dont nous décortiquons les fondamentaux économiques dans le numéro 33 de Finance & Tic à paraître le 01/09 prochain. Il s’agit de l’Argentine, de l’Arabie saoudite, de l’Egypte, des Emirats arabes unis, de l’Iran et, de façon quelque peu surprenante, de l’Éthiopie, ce qui porte à 11 le nombre total de membres de ce club des « nouveaux géants », qui incluait déjà le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. Exit donc le Mexique qui en a jadis fait partie, conduisant même le club des émergents à se rebaptiser un temps les BRICSAM.    

Nous notons au passage que les 6 nouveaux membres couvrent bien les 5 continents, puisque s’adjoignent aux BRICS (qui les couvraient déjà…) un second pays d’Amérique du Sud, un deuxième et un troisième pays africains et trois nouveaux pays moyen-orientaux. Par-delà la géopolitique, des renforcements commerciaux, économiques et financiers sont donc à attendre rapidement entre ces 11, mais en particulier, au sein de grandes aires géographiques : d’une part, entre l’Argentine et le Brésil, la première devant bénéficier de l’attractivité latino-américaine et internationale (selon les productions) de la seconde et, d’autre part, au sein des pays arabes, jadis ennemis géopolitiques et religieux : c’est le cas de l’Arabie saoudite (sunnite), qui tourne ainsi définitivement le dos aux États-Unis (et aux accords de protection de Quincy) et de l’Iran (chiite), allié des Russes. Enfin, le continent africain fait, d’une certaine façon, son entrée dans la cour des grands, en accrochant à la locomotive sud-africaine le wagon, cahoteux, égyptien et celui, à la trajectoire un peu plus incertaine à ce stade sans que cette situation n’en ressorte pour autant infondée, de l’Éthiopie. Pour lors, rien n’a encore filtré du projet de « monnaie commune », même s’il semble difficilement imaginable que l’or n’ait pas un rôle actif à jouer dans le nouveau système monétaire international dédollarisé à l’avènement duquel œuvrent les BRICS, ou plus exactement les BRICSAAEEEI !  

Côté français, seul le débat du budget 2024 semble tirer l’Exécutif de la torpeur estivale, propice cependant pour acter des hausses d’impôts censées éloigner les mâchoires de l’étau entre lesquelles le Gouvernement s’est lui-même piégé : celle, d’une part, de la dette publique qui continue de flamber (+1000 Mds € depuis que Macron est aux affaires), et celle, d’autre part, des besoins d’investissements, notamment en matière environnementale et de services publics, que l’État devra financer dans un contexte de remontée en flèche des taux d’intérêt. Ironie du sort, 36 mois après le début de la psychose Covid, pour dégager en 2024 les « 10 à 12 Mds € » que Bruno Le Maire avait évoqués dès la fin juin, ce sont les dépenses de santé qui devraient d’abord être réduites : contrôle accru des arrêts maladie, hausse de la franchise à 1€, etc. Sait-on dans l’équipe Borne qu’additionner des bouts de chandelle ne fait pas une bougie ?      

Dans contexte qui demeure troublé et où un krach n’est toujours pas à exclure, rechercher un rendement au moins égal au taux d’inflation annuel de long terme, que nous estimons à près de 5%, demeure un impératif catégorique, en direction duquel les équipes de Samarie & Cie et du Courrier des Stratèges continuent de vous accompagner, notamment en vous proposant notre nouvelle chaîne YouTube premium commune lancée au début de l’été.

Florent Ly-Machabert


Faut-il redouter l’intelligence artificielle ?

L’IA accompagne et renforce l’expertise de l’humain

Nous vivons actuellement un âge d’or en matière de données et de technologies qui ne montre aucun signe de ralentissement. Les technologies d’intelligence artificielle continuent de s’améliorer : les modèles de machine learning traitent des milliards de lignes de données, les avancées en matière de traitement du langage naturel permettent de comprendre l’intention de l’utilisateur et les algorithmes deviennent de plus en plus rapides. Nous assistons à l’automatisation de tâches simples et répétitives, permettant aux utilisateurs de se concentrer sur ce qu’ils savent faire de mieux : appliquer un raisonnement critique et comprendre les données en contexte, ce qu’aucune IA n’atteindra jamais. Cette accélération de l’innovation s’accompagne d’une augmentation des investissements en matière d’IA et de l’adoption de ces technologies. Si l’IA crée des opportunités nouvelles, la plupart des investissements réalisés n’a pas encore généré de valeur. Les sociétés investissant dans ce changement sont 60% plus susceptibles d’indiquer que l’IA dépasse leurs attentes, et 40% plus susceptibles que les autres d’obtenir des résultats positifs. Les responsables métier ont la possibilité de mener des stratégies data et IA de manière contextualisée. Pour que l’IA soit pertinente, gérable et transparente, elle doit impérativement responsabiliser les utilisateurs. Nous allons assister à un basculement des solutions IA, d’une approche d’étude de faisabilité vers un déploiement à grande échelle avec des métiers spécifiques. Différents secteurs développent et utilisent l’IA de manière innovante. Une étude de KPMG a analysé le déploiement de l’IA dans cinq secteurs (retail, transports, santé, services financiers et technologies), et montre que 91% des participants du secteur de la santé considèrent que l’IA facilite l’accès aux soins pour les patients. Et même si la plupart des entreprises gèrent elles-mêmes leur chaîne d’approvisionnement, celles qui adopteront l’IA au cours des mois et des années à venir se démarqueront nettement de la concurrence, selon la prestigieuse Harvard Business Review. Sam Altman, le créateur de ChatGPT, a indiqué récemment qu’une trentaine de métiers, ceux réclamant bon sens, qualités manuelles et créativité notamment, ne seront jamais substitués.  

La formalisation d’une utilisation éthique des données et de l’IA

D’ici 2025, les réglementations devront se focaliser sur l’éthique, la transparence et la confidentialité de l’IA, afin de stimuler la confiance et la croissance, et de garantir un fonctionnement optimal. En raison de l’accélération de l’adoption de l’IA, les approches universelles ne sont plus adaptées. Les organisations peuvent définir la façon dont elles développent et utilisent les données et l’IA de manière responsable, dans un contexte qui évolue rapidement. Chaque entreprise a pour responsabilité civique de concevoir des solutions IA équitables et précises. Aujourd’hui, plus que jamais, l’innovation, la croissance et les relations avec les clients doivent s’appuyer sur une base de confiance et de transparence. Certains ingénieurs spécialisés en IA plaident même pour un moratoire en la matière. Les crises récentes liées aux données donnent par ailleurs un aperçu des usages nuisibles de la technologie, avec notamment les discriminations en matière de reconnaissance faciale ou de traitement des demandes de prêt. ChatGPT répond par ailleurs de façon très orientée à certaines requêtes, ce qui laisse planer le doute sur sa neutralité idéologique. Ces crises poussent notamment, le public à attendre des entreprises qu’elles adoptent une démarche sécurisée et responsable dans le développement et l’utilisation des données. Une étude menée par Cisco en 2021 montre que 72% des participants considèrent qu’il est de la responsabilité des organisations d’utiliser l’IA de manière strictement éthique.

Les entreprises ne doivent pas se limiter aux compétences analytiques et aux formations sur les outils

Le développement d’une réflexion statistique est devenu indispensable aujourd’hui. Chacun doit être en mesure de synthétiser des données pour faciliter la prise de décision, donner du sens au contexte qui nous entoure et préparer l’avenir. Les investissements en matière de technologie et d’IA augmentent, et il est indispensable de développer les compétences des employés pour tirer pleinement parti de ces investissements. Selon PwC, l’IA devrait contribuer à une croissance de l’économie mondiale de plus de 15 000 Mds $ dollars d’ici 2030. L’automatisation transforme les emplois plus rapidement que prévu, elle entraînera une transformation de 85 millions d’emplois d’ici 2025, 300 millions à terme. La moitié des employés devront mettre leurs compétences à niveau dans leur rôle actuel au cours des 5 prochaines années. La demande en matière de compétences analytiques explose, comme l’indiquent les responsables RH, les compétences analytiques, pour l’analyse et la data science, sont en tête des compétences les plus recherchées en 2021. Nos interactions générant de plus en plus de données, il devient nécessaire pour les employés de disposer de compétences data et analytiques de base, sans pour autant devenir nécessairement des data scientists. Pourtant, le chemin est encore long avant de pouvoir tirer parti des avantages d’un personnel formé à la data. En effet, le marché doit composer avec des lacunes en matière de compétences analytiques, mais aussi en matière de programmes de formation en data literacy, en entreprise comme dans l’enseignement supérieur. On estime que seuls 43% des « digital natives » considèrent qu’ils disposent des compétences adéquates. Selon Forrester, moins de la moitié des établissements d’enseignement supérieur ont lancé des initiatives de formation en data literacy. Bon nombre d’entreprises adoptent une approche à court terme en embauchant pour combler des besoins immédiats plutôt que d’investir dans le développement à long terme d’une culture des données et de la data literacy. Un long chemin reste à parcourir.

Florent Ly-Machabert


Vers une « hausse de misère » des actions dans les pays qui détruisent leur monnaie ?

Au sein de l’OCDE, à l’évidence, la mode est à la destruction de la monnaie.

Depuis la crise des subprimes, le bilan de « petites » banques centrales, comme la FED pour les USA ou la BCE pour la zone euro a quadruplé, atteignant, pour chacune de ces jumelles, la seconde copiant la première, environ 9 000 Mds $, soit quelque 8 000 Mds €.

Si Mme Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, a un jour craché le morceau en révélant que trop de monnaie avait « bien évidemment » été injectée ces dernières années, Mme Lagarde, elle, alias ChLag, patronne de la BCE, s’est enferrée dans le mensonge, en déclarant successivement qu’il n’y avait « pas d’inflation », puisqu’elle était « temporaire », pour enfin affirmer qu’elle était « due à la guerre en Ukraine » : on ne répètera jamais assez que le pic énergétique européen remonte à octobre 2021, date à laquelle Poutine songeait peut-être à intervenir en Ukraine, mais ne l’avait pas encore fait !

L’embêtant quand on monétise sa dette publique, c’est que cela fait, tôt ou tard (et parfois cela prend des années), plonger sa monnaie nationale. Sir Thomas Gresham, dès le milieu du XVIe s., ne disait pas autre chose, lui qui a donné son nom à une loi qui établit que « la mauvaise monnaie chasse la bonne » ; Voltaire non plus lorsqu’il affirmait qu’« une monnaie papier, basée sur la seule confiance dans le gouvernement qui l’imprime, finit toujours par retourner à sa valeur intrinsèque, c’est à dire zéro. »

Et nous voilà arrivés dans un monde économique et financier où 60% des transactions se font encore dans une monnaie, le dollar américain, qui a perdu 98% de sa valeur face à l’or depuis 1913, année de création de sa banque centrale ! Il en va de même pour l’euro, qui, face au dollar, a perdu, depuis la crise de 2008, plus de 30% de sa valeur ; ce seul fait explique en grande partie le prix à la pompe en 2023, le cours du baril de pétrole s’étant, pour sa part, replié de 50% sur la même période !

Sauf que, nous en parlons souvent, le monde hors OCDE, BRICS en tête, se dédollarise, à vitesse V. Les réserves de change en dollars, dont Moscou garde un mauvais souvenir depuis leur gel – ou plutôt leur vol – en représailles de son opération spéciale contre Kiev en février 2022, deviennent une patate chaude dont un nombre croissant de pays veut se débarrasser. La Chine, par exemple, ex premier créancier des USA, s’est ainsi séparée de près de 600 Mds $ de bons du Trésor US depuis 2016. Et le mouvement semble s’accélérer, et atteindra ensuite, n’en doutons pas, les obligations des pays européens. Et que vont faire le Japon, la Chine, le Royaume-Uni, la Belgique, bref tous les principaux créanciers de la dette publique fédérale américaine, de ces mauvais dollars issus de la revente de ces obligations US ? Ils vont vite s’en débarrasser et, comme il n’y a en finance que des contrats ou des titres de propriété, et qu’ils viennent de vendre les contrats (les titres de dette), il ne leur restera plus qu’à acquérir des actions libellées en dollar, voire en euro. Petit volume par petit volume. En désespoir de cause. Les actions américaines devraient donc continuer de monter, peut-être aussi les actions européennes, car l’euro aveugle ne vaut pas mieux que son cousin dollar borgne, et c’est ce qu’on appelle une « hausse de misère ». La banque centrale suisse, la BNS, par exemple, fait déjà ses réserves de change en actions américaines, notamment de la tech et des GAFAM, dont elle a fini par devenir un gros actionnaire. C’est probablement ce qui attend les banques centrales chinoise, indienne, brésilienne, sud-africaine. Russe ? Cela semble plus compliqué pour des raisons géopolitiques. Mais, après tout, Poutine n’est qu’un autre type de mondialiste, plus « patriote » et « conservateur » qu’un Biden ou un Macron aux factions desquelles il s’oppose.   

Un autre exemple pourrait illustrer notre propos : le cas turc.

Il est de notoriété publique que l’inflation en Turquie atteint 40%.

Les Turcs, mais aussi les épargnants étrangers, utilisent donc la livre turque au quotidien (qui a cours forcé et légal), mais, conformément à la loi de Gresham, ils cherchent à rompre toute attache avec elle pour leurs investissements. Là encore, une « hausse de misère » – mais hausse tout de même –  de la place boursière d’Istanbul est tout sauf improbable. Idem avec les placements immobiliers, pour peu qu’on prenne le soin d’éviter les zones sismiques… Et l’on pourrait de la sorte dupliquer notre raisonnement avec le Liban (260% d’inflation), dont et la bourse et l’immobilier (Beyrouth ?) pourraient boomer.

Faites vos jeux !   

Florent Ly-Machabert