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2040 : l’explosif rapport prospectif de la CIA

Les forces structurelles du monde à l’horizon 2040

Un édifiant rapport de la CIA a élaboré des scénarios prospectifs en termes d’avantages et de risques des applications biotechnologiques avancées.

Nous l’avons synthétisé pour vous dans le tableau ci-dessous.

  Applications  AvantagesRisques
Santé numérique
Médecine personnalisée[1]
Moins d’erreurs de diagnostic,
bilan de santé amélioré
Disparités d’accès dues aux coûts et à la localisation, mauvais usage des données
Production de médicaments
à la demande[2]
Traitements médicaux rapides
et plus efficaces
Disputes sur la priorisation de la R&D dans les pays développés et en développement
Bio-impression Xénotranplantation[3]Réduction des délais et des rejets d’organes, des greffes et réparationsDisparités d’accès en raison               
des coûts initiaux élevés
Ingénierie de la reproduction[4]Réduction importante des maladies génétiques héréditairesClivages éthiques et sociaux sur les applications, eugénisme, inégalités d’accès
Interfaces homme-machine[5]Nouveaux traitements des troubles neurologiques, amélioration de la cognition et élargissement de la perceptionTensions entre individus augmentés et non augmentés, nouvelles vulnérabilités cyber/bio  
Biofabrication[6]Conception plus rapide et efficace de nouveaux matériaux et médicamentsAbus et restructuration des effectifs
Organismes synthétiques[7]Production rapide de molécules, matériaux et traitements nouveaux
et inédits
Impacts environnementaux inconnus, développement d’armes biologiques, accidents
Restauration environnementale[8]Fécondité de terres stériles ou appauvries, atténuations des menaces humaines/naturellesImpacts potentiellement mondiaux sur l’environnement et la santé publique
Stockage de données
basé sur l’ADN[9]
Capacité illimitée de stockage
de données à long terme
Suivi social long terme
Transformation de l’agriculture et de la production alimentaire[10]Diversification et baisse des prix alimentaires, réduction de l’impact environnementalRéduction de la biodiversité, tensions sociales, perturbation de la main d’œuvre et des chaînes d’approvisionnement

Nous avons fait figurer en gras dans la colonne de droite les risques que nous voyons déjà à l’œuvre dans le contexte de pandémie, d’inflation et de guerre russo-ukrainienne que nous traversons.

On peut en effet, face à ce tableau, légitimement s’interroger sur le risque eugéniste (c’est-à-dire de dépopulation et/ou de stérilisation de masse) lié au “vaccin” Pfizer (hypothèse), sur l’origine du virus qui résulte de manipulations qui ont mal tourné pour créer des organismes synthétiques, sur la volonté de nos « élites » d’instaurer un crédit social autoritaire jusque dans nos « démocraties libérales ». On peut enfin rester perplexe devant les tensions sociales déjà à l’œuvre, résultant de la perturbation des chaînes de valeur et de la modification en profondeur de la production agricole et agroalimentaire, par exemple aux Pays-Bas. Tout cela semble bien anticipé par les services secrets américains, toujours prompts à la guerre comme chacun sait, surtout quand le Président des USA est démocrate et préfère commenter des parfums de glace devant un parterre d’enfants plutôt que de s’exprimer sur la récente tuerie dans une école de Nashville.

Florent Ly-Machabert


[1] Traitements médicaux sur mesure utilisant l’IA pour combiner les données issues du séquençage génétique, des diagnostics et de la biosurveillance

[2] Thérapies cellulaires et génétiques, combinées aux améliorations de la conception et de la production des médicaments, pour une réponse plus rapide aux maladies

[3] La fabrication additive permet d’imprimer des parties biologiques pour des tests médicaux ou le remplacement de tissus, de cultiver des organes compatibles avec l’homme chez des animaux en vue d’une transplantation.

[4] Utilisation des technologies génomiques pour sélectionner et modifier les embryons humains en fonction d’un large éventail de caractéristiques et de capacité

[5] Augmentation par la machine des processus cognitifs humains

[6] Bio-conception et production de matériaux, de médicaments et d’aliments améliorés ou hautement spécifiés

[7] Les OGM et processus biologiques créent de nouveaux matériaux et médicaments.

[8] L’intervention écologique à grande échelle par le biais de la biotechnologie, de la reforestation et de l’ingénierie océanique, crée, manipule ou sauve les environnements endommagés.

[9] ADN utilisé pour coder et stocker des données

[10] Les processus de production de précision automatisés et les systèmes intégrés de culture et d’élevage utilisent des OGM.

49-3, motion rejetée, émeutes nocturnes : et maintenant ?

49al3 sur la réforme des retraites : et la France se mit à brûler !  

Motion de censure transpartisane rejetée par neuf voix ; et la France continua de brûler !

Gouvernement arrogant et entêté : et les émeutes nocturnes, du jamais vu depuis Mai-68, embrasèrent non seulement Paris mais toutes les grandes (et moyennes) villes de province.

Macron, que nous avions vu à l’œuvre dans la répression – sans mauvais jeu de mots – aveugle des Gilets-Jaunes, des sans-dents et autres « gens qui ne sont rien », a peu à peu laissé décompenser son hubris, d’abord à travers l’inutile, la liberticide – et la coûteuse : +600 Mds € de dette publique ! – politique du « quoi qu’il en coûte », avant de se mettre à gouverner, majorité relative oblige, à coup d’article 49 alinéa 3 de la Constitution du 4 octobre 1958 (11 en tout depuis juin 2022), moyennant, entre-temps une réélection « dans le cadre d’un compromis à la française », c’est-à-dire mêlant agitation de la peur brune soi-disant incarnée par la PME-Le Pen (alors que chaque jour démontre que le fascisant, c’est lui !) et peut-être traficotage des résultats…

Alors que Macron, terré à la Lanterne depuis jeudi dernier, s’apprête à parler demain mercredi 22 mars, aux ruraux – cible de choix d’inéluctables législatives anticipées – et aux retraités – le cœur de son électorat dont il anticipe qu’il est en train de fondre comme neige au mois de mars, les seuls qui puissent se rendre disponibles entre midi et deux, pour le néopétainiste « 13H de TF1 », il recevra, dès vendredi 24, au Château de Versailles, le roi Charles III d’Angleterre, hôte de marque qui figure, entre son frère Andrew et Quentin Tarantino, sur la liste des passagers du Lolita Express qui les emmenait se distraire sur l’île d’Epstein. Le choc des images va être formidable : Paris-Match, on n’en doute pas, sera là !

Et parce que je suis libéral, c’est-à-dire tout simplement pour l’état de Droit et contre l’état d’urgence (sécuritaire, climatique, sanitaire…) permanent ;  parce que je suis conservateur, c’est-à-dire attentif au « pacte entre les vivants, les morts et ceux qui ne sont pas encore nés » (E Burke) qui constitue toute société vraiment digne de ce nom et donc, inquiet, à ce titre, de l’accélération avec laquelle des changements inopportuns se produisent, des pans entiers de libertés disparaissent, au bénéfice du mirage de la neutralité technologique dont parlait déjà J Ellul dans son Bluff en 1988 et qu’incarnent mal, convenons-en un L Alexandre, un B Gates, un A Bourla ou encore un Y Harari ; parce que je suis Catholique et que je pratique dans cette grande et belle Tradition dont mon propre Pape pense et dit tant de mal et la journaliste musulmane Sonia Mabrouk tant de bien, je sais qu’il n’est pas nécessaire de convertir César, trop loin de la Foi, pour sauver la France qui a un pacte bimillénaire avec la Liberté, mais qu’il suffit de toucher, à quelques jours du Dimanche de la Passion, le cœur du soldat romain, c’est-à-dire, en ce lendemain de printemps 2023 et veille probable d’une grande insurrection populaire, le cœur du policier, le cœur du gendarme mobile, le cœur du brigadier cynophile, le cœur du Romain des temps post-modernes, qu’un chef d’État, qui n’est plus ni chef – c’est-à-dire responsable – ni n’a d’autre État sous ses ordres qu’une France décomposée par ses coups de menton répétés et ses effets de manche depuis, au moins, le « Grand Blabla » censé éteindre le premier incendie des ronds-points, n’a de cesse de muer, cyniquement, en milice privée, pour espérer ressembler à Jésus ou Bouddha, alors qu’il finira Pilate.

N’a-t-il pas déjà annoncé qu’il s’en lavait les mains ?

L’Histoire est à nouveau en marche.

Oui en marche, car les mots ne lui appartiennent pas.

Florent Ly-Machabert

En plein séisme du 49-3, enquête sur les Français face à leur retraite.

Le Centre d’Études et de Connaissances sur l’Opinion Publique (CECOP) a mené une enquête sur un échantillon représentatif de 1 000 personnes concernant les Français, leur retraite et leur épargne.

Cette enquête présente un intérêt particulier, alors que le Gouvernement a tenté d’imposer par 49-3 sa réforme(tte) du régime des retraites, qui inclut toutefois en son article 7 le report de l’âge légal à 64 ans.

L’étude a mis en évidence 3 choses :

1) Une forte inquiétude à l’égard du système actuel de retraite

Les Français interrogés sont 74% à considérer que leur retraite est ou sera insuffisante compte tenu de leurs besoins. Par contre, chez les retraités, le pourcentage des personnes qui considèrent que leur retraite est insuffisante passe de 50 à 61%. L’inquiétude à l’égard du système de retraite se manifeste également par le fait que 69% des personnes interrogées pensent que leur niveau de vie baisse une fois l’âge de la retraite atteint. Pourtant, ils sont plus nombreux chez les non retraités à anticiper la baisse du niveau de vie (70%) qu’à la constater chez les retraités (66%).

On note chez les 50-64 ans une très forte anticipation de cette dégradation (73%) au fur et à mesure de l’arrivée des relevés individuels de situation (RIS) et des estimations individuelles globales (évaluation du montant de la retraite à percevoir selon différentes prévisions d’âge de départ à la retraite). Plus les candidats retraités sont jeunes, plus les pronostics quant à l’âge de la retraite sont pessimistes. Ainsi, les 35-49 ans anticipent à 84% un âge de départ à la retraite à 65 ans et plus.

2) L’effort d’épargne régulière ne cesse de diminuer

Le pourcentage des personnes interrogées déclarant placer régulièrement de l’argent en vue de la retraite est passé de 31 % à 25 % en 2 ans. Certains répondent qu’ils épargnent quand ils le peuvent (31%). Cette réponse montre une difficulté tenant au pouvoir d’achat. Seuls ceux appartenant à une classe de revenus supérieurs (+ de 3000 €/mois) maintiennent leur intention d’épargner régulièrement (6 sur 10).

La baisse du pouvoir d’achat ne suffit pas à expliquer cette diminution de la volonté d’épargner. La baisse de rentabilité des placements est également à prendre en compte. La plus forte baisse de la rentabilité perçue des produits d’épargne touche l’assurance-vie et notamment les fonds en euros. Quelques produits conservent de l’attrait : le livret A, mais surtout les actions.

3) Le système actuel de retraite est jugé inéquitable

Le système est perçu comme injuste (75%) et inefficace (80%). Le sentiment d’insatisfaction est plus fort chez les femmes que chez les hommes, signe d’une inégalité professionnelle prolongée jusqu’à l’âge de la retraite. Toutefois, l’insatisfaction provient avant tout du montant de la pension de retraite. A défaut de régime parfait, 53% des sondés désirent un régime unique et une caisse unique de retraite.

Enfin, les meilleures façons de préparer sa retraite sont, pour le panel, « être propriétaires de son logement » (65%) ; « détenir un produit d’épargne à long terme » (36%) et enfin « placer leur argent dans des produits spécifiquement adaptés à la retraite » (23%). Dommage que ce débat n’ait pas pu avoir lieu par le seul fait du prince qui a décidé le passage en force avec les conséquences sociales que l’on voit, et politiques puis institutionnelles que l’on pressent sans en avoir une vision claire à ce jour.

Florent Ly-Machabert

Affaire Eurovita : secousses en vue sur les assurances-vie !

Panorama du marché de l’assurance-vie

Le marché français de l’assurance-vie (qui, rappelons-le, n’est pas un produit d’épargne mais une enveloppe fiscale) a collecté 103,1 Mds € en 2020 contre 127,3 Mds € en 2019, dont 64,9 Mds € (63%) en fonds € (placés en obligations souveraines, le plus souvent en titres de dette française) et 38,2 Mds € (37%) en unités de compte U.C. (placées en actions). Il est à noter que les versements en U.C. sont en progression de 9% en 2021, ce qui reflète à la fois la stratégie des assureurs de flécher davantage d’épargne vers les marchés actions et l’appétit croissant des Français pour le risque (le fameux syndrome TINA, There Is No Alternative, selon lequel les principaux produits d’épargne ne rapportant presque plus rien à un taux nominal très bas et faisant perdre de la valeur à notre épargne à un taux réel négatif, il ne reste que les actions pour espérer stimuler notre rendement).

Pour l’ensemble de l’année 2020, la collecte nette en épargne individuelle ressort en revanche négative (-9,2 Mds €) mais masque une disparité entre les flux pour les U.C. qui sont positifs (+ 17,8 Mds €) et les flux pour les supports en € qui sont négatifs (-27 Mds €).    

La prochaine récession de la zone €

L’encours d’épargne des Français placée en assurance-vie avoisine les 1 800 Mds €, soit l’équivalent des deux tiers de la dette publique nationale. De quoi tenter nos politiciens zélés…

Les deux tiers de cet encours (soit environ 1 200 Mds €) ont été investis en obligations d’Etat français, ce qui revient à dire qu’environ la moitié[1] de la dette publique est financée par l’épargne assurance-vie des Français. Quand les taux d’intérêt avoisinaient les 4%, les épargnants en retiraient annuellement environ 50 Mds € de revenus, pour rallonger, essentiellement, leur pension de retraite. Avec des taux obligataires à 0%, ces 50 Mds € se sont volatilisés, voire les épargnants sont perdants ! Les assureurs-vie ont effet le droit depuis 2018 de réintégrer VOS intérêts pour renforcer LEURS fonds propres ! Ceci est un scandale de plus dont vous n’avez, évidemment, pas entendu parler…

Avec la disparition de ces 50 Mds € pour les épargnants (l’équivalent d’une grosse moitié de l’impôt sur le revenu), c’est l’équivalent d’une taxe de 100% sur les nouveaux dépôts qui a été décrétée en catimini « pour sauver l’€ » et ceux parmi nous qui comptaient sur leur assurance-vie pour améliorer leur retraite se retrouvent le bec dans l’eau.

Dit autrement, et comme l’explique l’économiste C Gave, le niveau de vie des retraités va se crasher partout en Europe et cela pourrait bien conduire tout droit la zone € vers une nouvelle récession de la consommation en Europe du Nord, suivie d’une dépression en Europe du Sud dès lors que les Allemands et les Néerlandais, faute de pouvoir d’achat, arrêteront d’aller faire du tourisme en France, en Italie ou en Espagne ! Entre temps, les fonds de pension des pays nordiques auront également sauté.

Nous redisons donc, et l’affaire Eurovita en est déjà la triste confirmation, combien il est périlleux de garder son épargne dans l’enveloppe fiscale à la française qu’est l’assurance-vie. Quantités de titres de dette vont arriver prochainement à échéance pour les assureurs-vie et lors du renouvellement des contrats, soit il vous sera fortement recommandé d’accroître la part de vos placements en U.C. et donc en actions[2] (ce qui nécessite – si vous souhaitez garder la main sur votre gestion – un examen qui n’est pas à la portée de tout le monde), soit l’on vous proposera un taux de rendement toujours plus proche de zéro, ce qui est un nouvel impôt déguisé sur l’épargne.

Bref, il y a un avis de tempête force 8 sur l’assurance-vie, et plus le temps passe, plus nous nous rapprochons de la vague scélérate…

Alors que l’affaire Eurovita gronde, toutes nos analyses en la matière sont à retrouver dans ce dossier thématique.


[1] En tenant compte du fait que depuis 2020, 100% de la dette publique Covid a été acquise par la BCE, au mépris absolu des traités européens. Nouvelle forfaiture.  

[2] C’est ce qu’on appelle la clause Fourgous, du nom du député qui a proposé un amendement pour faciliter la conversion des fonds € en U.C.

Florent Ly-Machabert

La June, une monnaie libre de dette

L’argent que nous utilisons tous les jours provient à plus de 90% des crédits bancaires. Les euros en circulation sont donc créés par des banques privées à partir de rien. L’euro, le dollar, le yen, etc. sont des « monnaies-dettes », car issues d’un crédit dit fiduciaire (même si la monnaie est émise sous forme scripturale et non fiduciaire, c’est-à-dire des espèces). Lorsqu’une dette est remboursée, nous versons le montant de la dette et l’intérêt et détruisons définitivement la monnaie initialement créée. La banque encaisse l’intérêt, mais le montant principal, lui, est détruit. La monnaie provient du néant, et revient au néant. Cela est très important à comprendre.  

Au final, une grande partie de la masse monétaire est destinée à être détruite. Nous sommes donc perpétuellement dans une boucle de recours au crédit pour avoir de la monnaie.

Pour éviter tout cela, il existe des monnaies libres. La 1ère monnaie libre en circulation s’appelle la « June » (symbole : Ğ1). La création monétaire des Ğ1 est spontanée, quotidienne, gratuite, et uniformément répartie entre ses membres. Chaque membre voit chaque jour une dizaine de Junes apparaître sur son compte : il s’agit du dividende universel (DU). La monnaie est donc constamment co-créée par les membres, et ne nécessite ni remboursement, ni intérêts.

Une autre propriété très intéressante de cette monnaie, c’est le fait que si vous ne vendez ou n’achetez rien, votre part de masse monétaire se rapproche de la moyenne. Le scénario ci-contre montre l’exemple de 3 personnes n’achetant ou ne vendant rien. Ainsi, les parts sont beaucoup plus équilibrées qu’au départ. Plus le temps passe, plus les parts s’équilibrent. La quantité relative de monnaie est constamment redistribuée de ceux qui ont plus de la moyenne, vers ceux qui ont moins que la moyenne. Il est bon de rappeler qu’il y a des variations dans la vie de tous les jours avec les différents achats et ventes possibles.

Pour entrer dans le dividende universel, il faut rentrer dans la toile de confiance. C’est un réseau de personnes physiques dont l’existence est attestée par 5 membres (co-optation).

La monnaie libre est créée en continu tant qu’il y a des membres vivants. Elle n’a donc pas besoin de croissance, ni de course au profit pour continuer d’exister. Ainsi elle peut être une solution pour accompagner une décroissance vers un monde plus sobre.

Rappels théoriques sur la monnaie

Tout d’abord, la monnaie que vous avez n’est pas le fruit de votre travail. La monnaie, c’est ce que vous acceptez en échange du fruit de votre travail.

Ce sont donc les banques commerciales qui créent la monnaie que nous utilisons tous les jours. C’est la banque qui décide qui a le droit à la monnaie, selon ses critères. Globalement il faut rembourser plus qu’il n’y a de monnaie en circulation. Les conséquences qui en découlent sont donc : course au profit, et faillite pour les plus fragiles. Cette course au profit entraîne entre autres l’épuisement des ressources.

Dans le système de la monnaie libre, la monnaie est créée à parts égales pour tous les membres, sans dette et sans intérêts à rembourser. Chaque membre crée sa propre fraction de monnaie. La création permanente de monnaie allège la peur de l’avenir et favorise un comportement de collaboration, de confiance mutuelle et d’entraide.

Nous utilisons la monnaie comme unité de mesure. Le mètre a été défini comme la distance de l’équateur au pôle divisé par 10 000 000, et le degré Celsius comme la différence de température entre le gel et l’évaporation de l’eau divisée par 100. Pourtant, nous n’avons pas de repères pour définir la valeur d’une unité monétaire. Cette valeur varie dans le temps et l’espace. Une monnaie peut être dévaluée par simple création d’unités supplémentaires. Avec une monnaie libre (de dette), l’unité de mesure serait la quantité de monnaie produite chaque jour par individu. Lorsque la monnaie libre sera pleinement en place, cette quantité représentera toujours la même portion de monnaie par rapport à la masse monétaire globale ; ce qui en fait un invariant à travers le temps et l’espace.

La June (Ğ1)

La Théorie Relative de la Monnaie (S. Laborde, 2010) théorise 4 grandes libertés économiques :

  • La liberté de choix de son système monétaire ;
  • La liberté d’utiliser les ressources ;
  • La liberté d’estimation et de production de toute valeur économique ;
  • La liberté d’échanger, comptabiliser, afficher ses prix « dans la monnaie ».

Pour respecter les 4 libertés, il faut que chaque humain crée la même part de monnaie. Chaque génération créé la monnaie qu’elle utilise sans que cette monnaie ait un impact sur les générations futures.

La formule de la Ğ1 est : DU=c.(M/N). La part que chaque être humain crée (Dividende Universel) est une portion, un coefficient (c) de la moyenne de la masse monétaire par membre (M/N). Ce coefficient c doit être proche de 10% par an pour ne privilégier ni les plus jeunes, ni les plus âgés.

Conformément à la Théorie Relative de la Monnaie (TRM), la « June » est co-créée sans dette et à parts égales, entre tous les membres de toutes les générations, sous la forme d’un « paquet » de monnaie, une quantité de Ğ1, appelée le Dividende Universel. Les enfants sont des membres à part entière, qui participent à la création monétaire en créant tous les jours leur part de monnaie.

La Ğ1 s’appuie sur la blockchain pour sécuriser et décentraliser les données. L’algorithme a été conçu pour consommer très peu d’énergie : un ordinateur de la taille d’un paquet de cigarette suffit pour calculer les blocs, bien loin des immenses fermes à bitcoin.

Pour respecter la décentralisation et ne donner le pouvoir à aucun organisme, ce sont les membres eux-mêmes qui identifient et co-optent les autres membres.

A noter que la Ğ1 n’appartient à personne. De plus, aucune monnaie libre ne saurait avoir de « site officiel », car il n’y a pas d’autorité qui la gouverne. La Ğ1 n’a pas de tête. La Ğ1 n’a pas de centre. Chaque membre est libre de contribuer comme bon lui semble, sans attendre que qui que ce soit ne lui en donne l’autorisation. S’il souhaite collaborer avec d’autres membres sur certains projets, il suffit de se manifester sur n’importe quelle plateforme ou réseau sur lequel se trouvent des « junistes ».

Pour utiliser cette monnaie, il suffit de télécharger et installer l’application césium à partir du site cesium.app, puis d’ouvrir un compte. La June est par ailleurs échangeable sur le réseau de services SINAPS (sur co-optation aussi).

Le physicien P Guillemant dont les lecteurs de Finance & Tic sont coutumiers est à l’origine de la June et de SINAPS.


Florent Ly-Machabert

Fuite en avant. [Edito inédit du N°27 de Finance&Tic, 03/23]

La caste poursuit sa fuite en avant.

Elle dessine, en France notamment, une économie qui ne sera plus faite, conformément à la Théorie Monétaire Moderne, que de rabais permanents, de fausse viande et de farine de grillon !

Entre deux diktats écologiques bien sûr.

Entre un « quatrième booster » et un « cinquième booster » ARNm, sponsorisés par Pfizer.   

Entre une énième vague d’(auto-)sanctions économiques contre les mangeurs (russes) d’enfants et un énième envoi d’armes toujours plus puissantes aux colonnes toujours plus démunies de l’armée d’un humoriste reconverti – on se pince en lisant ce titre du Figaro – « en héros du monde libre ».

Mais de quel monde parle-t-on au juste ?

Et, surtout, de quelle liberté ?

Car on ne fait pas plus endettée, donc asservie, que la soi-disant « communauté internationale », laquelle s’est montrée la plus acharnée en matière de « tracking » et autre « tracing » pour surveiller, prétexte du Covid aidant, chaque citoyen.

Vraiment, du « monde libre » ?

Celui-là même qui criminalise (ou prévoit de le faire) tout individu qui ose poser la question qui dérange, celle qui contrevient à la doxa du moment, et ce quel que soit le sujet débattu ?

Celui-là qui ne jure plus que par des « fact-checkeurs » qui osent prétendre dans le porte-voix des réseaux sociaux numériques que – je cite le salarié, Julien Pain, du cartel de la presse subventionnée – « si un média n’a pas parlé de quelque chose, c’est que c’est faux, ou que ça n’existe pas » ?   

En vertu des articles X et XI de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (je ne saurais prendre source plus consensuelle…), je revendique donc l’entière liberté de poser des questions et de déclarer que oui, notre Occident, jadis démocratique et libéral, finit par ressembler à l’URSS, tant ses « élites » sont bel et bien prises de pulsions totalitaires pour tenter, mais c’est vain, de contrôler une situation dont elles sentent, plus ou moins confusément, qu’elle est en train de leur échapper complètement. En ce début de Carême : Deo Gratias !   


Florent Ly-Machabert

Bilan économique de la Chine en 2022

Une année moins bonne que prévu

Au 3e trimestre 2021, le PIB chinois surplombait déjà de plus de 8% son niveau pré-pandémique. Cependant, le rythme de la croissance avait nettement ralenti, tombant à 4,9% en glissement annuel, en dessous des standards chinois d’avant-crise, qui étaient autour de 6%. La reprise en forme de « V » s’est donc progressivement estompée, comme en a longtemps témoignée la nouvelle contraction de l’activité manufacturière. Les exportations affichaient une croissance nettement plus soutenue que les importations entre mi-2020 et début 2021, mais leur progression a progressivement ralenti depuis le printemps 2022. La balance commerciale chinoise reste cependant insolemment positive, avec près de 100 Mds d’€ d’excédents commerciaux… pour le seul mois d’août 2022 ! Signe que le découplage économique entre l’UE et la Chine ou entre les USA et la Chine est encore loin d’être une réalité… Business is business.

Le long maintien des mesures sanitaires à l’échelle mondiale a ainsi prolongé la perte de vitesse sur les exportations de biens médicaux et informatiques (deux pôles de spécialisation de l’industrie chinoise), mais la demande adressée à ces secteurs a commencé à s’estomper avec la fin des restrictions sanitaires enfin intervenue. La forte reprise observée en Chine a donc été tributaire de la demande du reste du monde, alors que le processus de transition vers une économie plus « autocentrée » s’est enrayé avec la pandémie. En témoignent les immatriculations automobiles qui ont plafonné depuis le début de 2021 à un niveau inférieur à leur moyenne de 2019, ainsi que la reprise poussive des ventes de détail, toujours bien en-dessous de leur tendance d’avant-crise. Ainsi, après un rebond fulgurant, les perspectives de croissance pour l’économie chinoise sont systématiquement revues à la baisse, à l’heure où le soutien public à l’économie se réduit et où le secteur privé subit un tour de vis réglementaire et une augmentation des contraintes environnementales.

La pandémie

Le rebond de la pandémie lié au variant Omicron n’a, dans un premier temps, pas convaincu les autorités chinoises qu’il fallait assouplir la politique « zéro Covid » appliquée depuis l’origine de la crise sanitaire avec des résultats pour le moins mitigés. Les treize millions d’habitants de la ville de Xi’an en décembre 2021, puis les quatorze millions d’habitants de la ville de Tianjin début janvier 2022 ont été mis en quarantaine et soumis à des tests systématiques face à l’apparition de quelques centaines de cas (192 le 10 janvier 2021 pour Tianjin). Le coût de cette politique est difficile à mesurer précisément, mais il est évident que les mises en quarantaine, les interruptions de transport, les coûts d’arrêt liés à cette politique ont pesé et vont continuer de peser sur la consommation, le tourisme et l’offre de biens et services, le tout dans un contexte géopolitique de tensions croissantes au sujet de Taïwan et de rapprochement avec la Russie dans le contexte de l’opération spéciale menée par Poutine en Ukraine.

Au regard des bons résultats sur le front de l’inflation (dont le taux ne dépasse pas 2,9% depuis 10 ans, que l’on peut notamment imputer à la non monétisation du Covid (pas de planche à billets), le gouvernement chinois n’a sans doute aucune envie de modifier une politique qu’il juge payante depuis 2020 sur le front sanitaire (le nombre de cas par million d’habitants en Chine est 35 fois plus faible que celui des États-Unis, si l’on considère leurs statistiques comme fiables…). Par ailleurs, les grandes échéances de l’année 2022, avec les Jeux Olympiques d’hiver en février dernier et le XXème congrès du Parti communiste en novembre dernier, ne favorisent pas l’innovation. Un signal fort de ce risque est la multiplication des faillites de PME, qui sont les plus touchées par les restrictions sanitaires. Le nombre de faillites atteignait 4,3 millions au cours des onze premiers mois de l’année 2021 et dépassait largement le nombre de créations d’entreprises (1,3 millions, soit dix fois moins qu’en 2019).

Situation des ménages

La part de la consommation privée dans le PIB chinois avait atteint 34,8 % en 2010 (soit 20 pts de moins qu’un pays comme la France). La pandémie a inversé la tendance : la consommation privée a chuté en 2020. L’année 2021 a été plus encourageante : le revenu disponible a repris sa progression ainsi que le taux d’épargne, particulièrement élevé en 2020 (34% du revenu disponible). Mais les ventes de détail de l’automne 2021 ont connu une croissance ralentie en raison des perturbations liées à la politique sanitaire, le marché automobile étant particulièrement affecté par un double choc d’offre (pénurie de semi-conducteurs, qui ne devrait pas s’arranger avec la crise taïwanaise qui couve toujours) et de demande.

Globalement, la consommation reste un moteur mou de la croissance chinoise, sans que le gouvernement ne semble prêt à lui accorder une réelle priorité. Car, contrairement à ce qui s’est passé en Europe ou aux États-Unis, où les plans de soutien à l’économie incluaient une forte part de soutien aux revenus, la Chine a surtout pratiqué une politique de soutien à l’offre et aux entreprises, ce qui lui a permis de soutenir sa monnaie, le renminbi.  

Enfin, le Premier ministre chinois n’a pas répondu sur l’impact réel que pourrait avoir la guerre en Ukraine sur l’économie chinoise. On l’oublie souvent mais la Chine est en effet le premier partenaire commercial de l’Ukraine. Le pays fourni(ssai)t notamment à la Chine près du tiers de ses importations de maïs.

Sources : Xerfi, Samarie & Cie


Florent Ly-Machabert

black metal current posts

Énergie : la France, un bon élève qui s’autoflagelle

92% d’électricité décarbonée en France en 2021… mais il faut encore plus !

La production d’électricité en France a été assurée en 2021 à plus de 92% par des sources émettant peu de gaz à effet de serre à savoir le nucléaire (69%), l’hydraulique (12%) et plus légèrement l’éolien (7%) et le solaire (2,7%), selon les chiffres de RTE (Réseau de Transport d’Électricité).

A noter que la part des énergies renouvelables a baissé par rapport à 2020 du fait de conditions météorologiques défavorables. Après une année 2020 entachée par le Covid, la consommation et la production d’électricité ont retrouvé des niveaux proches de 201, à respectivement +1,7% et +4,5% sur un an.

Difficile d’y croire pour de nombreux militants écologistes, mais la France est l’un des pays au monde où la production est la plus décarbonée. L’intensité carbone de la production électrique française est l’une des plus faibles au monde à 36 g de CO2/kWh, soit six fois moins que la moyenne européenne ! De quoi remettre en cause le jugement de février 2021 du tribunal administratif en faveur de l’association L’Affaire du siècle qui condamnait la France pour sa politique énergétique.
La reprise de la consommation a été alimentée par la reprise économique. Le secteur industriel a consommé 8% de courant en plus qu’en 2020, avec cependant des différences selon les filières : +20% dans la sidérurgie, tandis que la construction automobile est toujours en retrait. Du côté de la production (522,9 TWh, soit -2,7% par rapport à 2019), 92% de l’électricité est venu de sources décarbonées, avec un recours très limité à la production thermique fossile. Le nucléaire a fourni 361 TWh, soit 69% de l’électricité française. La production nucléaire est repartie à la hausse (+8 % par rapport à 2020, mais 5% en dessous du niveau de 2019), avec une faible disponibilité du parc en fin d’année 2021, qui reste partiellement d’actualité en 2023.

L’année 2021 a aussi vu un développement rapide des capacités solaires (près de 2,7 GW supplémentaires), même si, en termes de niveau de production, cela reste limité. Ainsi, la production renouvelable totale a connu une baisse en 2021. En cause notamment, les conditions météorologiques défavorables pour l’éolien (36,8 TWh, -7%) et l’hydraulique (62,5 TWh, -5%). Pour la production fossile (essentiellement gaz et charbon), elle a reculé de 8% par rapport à 2019 (3,4 TWh). Elle a cependant légèrement progressé par rapport à 2020, avec un recours plus fréquent aux centrales à charbon fin 2021 (au détriment du gaz dont les prix ont explosé sur le marché européen), du fait d’une disponibilité plus faible pour cause de maintenance du parc nucléaire et d’épisodes de faible production éolienne. Sur ce point précis, la situation géopolitique n’a rien arrangé, bien au contraire. On n’entend d’ailleurs pas beaucoup les Verts sur les conséquences environnementales des sanctions énergétiques européennes contre Poutine.

La France a aussi gardé, l’an dernier, sa place de premier exportateur européen d’électricité. Cependant, il y a eu une forte volatilité des flux : les volumes d’exports ont été au plus haut depuis 2017 (87 TWh), tandis que les volumes d’importation en 2021 ont atteint 44 TWh (+27 % par rapport à 2020, + 55 % par rapport à 2019, le plus haut niveau depuis dix ans.

Enfin, l’envolée des prix de l’électricité a constitué l’un des faits marquants de 2021/2022. Le prix moyen français s’est élevé à 109,2 €/MWh l’an dernier, contre 32,2 €/MWh en 2020. Cette augmentation est due à la forte augmentation du prix du gaz, entraînant avec lui celui du charbon et du CO2 sur le marché des quotas européens.

De quoi anéantir, comme nous vous le répétons, le narratif autour de la guerre en Urkaine qui serait la seule responsable de l’inflation énergétique !


Florent Ly-Machabert

La France est au plus mal mais… [INÉDIT]

La France est au plus mal.

L’Europe aussi.

Les décisions s’enchaînent et contribuent toutes, avec une singulière constance, à détruire ce qui faisait jadis notre force, nos atouts, voire notre identité : notre programme nucléaire, conçu par le Général, est vieillissant et mal entretenu, alors qu’il promettait de nous garantir « une certaine souveraineté énergétique », comme eût dit son concepteur en personne ; nos artisans, notamment boulangers, souffrent, comme conséquence d’une guerre qui n’est pas celle de la France, d’une explosion de leur facture d’électricité qui les menace d’une faillite généralisée, comme ils sont désormais en train de le clamer haut et fort sous les fenêtres de Bruno Le Maire himself ; de petits télégraphistes, du style de Roselyne Bachelot, se croient intelligents, alors même que cette dernière était ministre de la culture quand Notre-Dame-de-Paris a brûlé, toujours mystérieusement jusqu’à aujourd’hui, de proclamer sur les ondes qu’« il y a trop d’églises en France », faisant réagir l’homme-sandwich du Président en matière patrimoniale : Stéphane Bern.

Et caetera. Et caetera. Ad nauseam.             

Mêmes nos alliés historiques, les Etats-Unis, n’ont plus que faire d’une Union européenne dont ils ont non seulement compris mais orchestré (qu’on lise, au hasard, une biographie de Jean Monnet) qu’elle devait devenir une UERSS : une Union européenne des républiques socialistes soviétiques. En témoigne le recul glaçant de nos libertés fondamentales depuis que s’enchaînent sur notre sol états d’urgence sécuritaire, sanitaire et, à bas bruit, climatique !

Regardez-les, depuis deux décennies, ces Présidents américains, de Bush à Biden en passant par Obama, exporter leur paix et leur démocratie à coups de canon mitrailleur, de chars, de « carpet bombing », de « frappes chirurgicales ». Pour du pavot. Pour du pétrole. Pour – horreur ! – extraterritorialiser leur « US dollar ». Et les voilà, à présent, qui volent au secours des entreprises européennes en les subventionnant grassement si elles acceptent, pour bénéficier d’une énergie moins chère, de s’implanter outre-Atlantique : le suédois Northvolt renonce à son projet teuton ; Siemens Energy part offshore aux USA ; Volkswagen mise sur le Tennessee.

En face, on est interdits.

On se terre.

On est confondus.

La caste a tout cassé.

Gâtée, elle sent que la salle de jeux a commencé à se vider de ses joujoux les plus drôles ; frustrée, elle pique sa crise pour tout détruire avant que ses ennemis, parfois du même camp, ne se servent.  

Quelle dose de malheur, de dissolution de notre narcissisme hexagonal faut-il atteindre pour revivifier, enfin, le pacte bimillénaire de la France avec la liberté ?

Jusqu’où l’esprit de corruption et l’empire du mensonge auront-ils raison de nos valeurs, de notre foi, de notre âme ?  

Qui sommes-nous si nous ne nous levons pas pour l’avenir du fruit de nos entrailles ?  

Que laisserons-nous à nos enfants et petits-enfants, si nous n’arrêtons pas, pacifiquement, légalement, ces malfaiteurs qui sentent bien, entre deux toasts à Davos, que la situation leur échappe.  

Puisons en nous-mêmes les forces insoupçonnées de la joie, de l’intuition, de la solidarité – la vraie, de l’effort collectif conjugué à la responsabilité individuelle pour relever la tête, d’abord, et rebâtir ensemble, ensuite.

Haut les cœurs !   


Florent Ly-Machabert

Pourquoi les prix de l’électricité s’envolent-ils en France ? (extrait de Finance & Tic, N°24)

Il s’en est fallu de peu, début février 2022, pour que nous subissions une augmentation de 35% de notre facture d’électricité. Seul un blocage des prix, imposé par le gouvernement quelques semaines auparavant, a pu ramener la hausse à « seulement » 4% et à 15% en 2023. Comment se fait-il que la France, pays du nucléaire, connu pour son électricité bon marché, ait vu autant s’envoler les prix ? Que va-t-il se passer après le 1er juillet 2023, date de mise à mort par l’UE du “bouclier tarifaire” à la française ?

Un tarif protecteur

Les consommateurs français sont censés être protégés des variations du prix de marché. Côté particuliers et TPE (très petites entreprises), un tarif régulé de vente (TRV), exclusivement proposé par EDF, sert de référence de prix pour le marché grand public. C’est par rapport à ce tarif que les concurrents d’EDF mettent en avant des offres à -5% voire -10% pour essayer de grignoter des parts de marché. Le TRV est revalorisé par décret une fois par an, en février.

À côté de ce prix réglementé, le marché français est aussi régulé en amont, côté production, afin de faire bénéficier les entreprises comme les particuliers du nucléaire compétitif. La clé de ce dispositif s’appelle l’Arenh. L’Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique (Arenh) permet à tous les fournisseurs alternatifs de s’approvisionner en électricité auprès d’EDF dans des conditions fixées par les pouvoirs publics. Dans ce cadre, EDF vend à ses concurrents, à un tarif fixe et très modique de 42€ par mégawattheure, pas moins de 100 térawattheures (TWh) d’origine nucléaire sur une consommation française totale d’environ 470 TWh. Le reste est vendu par EDF en contrats long terme aux industriels électro-intensifs. Au final, la hausse des prix est amortie par l’Arenh, pour les particuliers.

Recours au marché

Mais la partie non amortie est de plus en plus importante et fait de plus en plus mal aux entreprises. Il y a quelques années, les 100 térawattheures satisfaisaient aux besoins des fournisseurs alternatifs, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Ayant gagné des parts de marché contre EDF, les concurrents ont davantage besoin d’électricité. Cet hiver, ils ont déposé un niveau de demandes record de 160 TWh au titre de l’année 2022. Ils ont par conséquent dû acheter les 60 TWh manquants pour la production française en décembre. Au moment où le cours de l’électricité battait tous ses records en France et en Europe.

Le surcoût lié a été pris en compte mécaniquement dans la formule de revalorisation annuelle du TRV. Ne pas le faire aurait conduit les fournisseurs, qui proposent des offres à prix indexés sur l’évolution du TRV, à la faillite. Ils verraient en effet leur coût d’approvisionnement s’envoler, vu les records sur les prix de vente, sans pouvoir augmenter leurs prix, entraînant une vente à perte conséquente. Le TRV est donc ajusté en tenant compte du marché qui flambe depuis des mois, et les 60 TWh achetés à prix d’or expliquent la hausse de 35% qu’aurait dû connaître le TRV.

Le mécanisme du TRV fonctionne donc bien quand les fournisseurs alternatifs ne demandent pas plus de 100 TWh d’Arenh. À partir du moment où il y a dépassement, l’évolution du TRV, censé protéger les consommateurs contre les variations de prix tout en les faisant bénéficier du nucléaire pas cher, est dépendant des prix de marché. Une partie de la formule de revalorisation du TRV prend en compte la moyenne des prix de marché lissée sur deux ans. Une autre prend en compte les prix de marché durant décembre, qui ont explosé en 2021.

Des réseaux nationaux interconnectés

Sur le marché de l’électricité, ce n’est pas le nucléaire, réputé bon marché, qui fait le prix, mais la dernière centrale mise en route pour satisfaire la demande (coût marginal). Ce rôle est rempli par les centrales tournant au gaz ou au charbon. Leurs coûts dépendent directement du cours du gaz (allemand) et de celui de la tonne de CO2. Quand ils battent des records historiques, comme c’est le cas depuis l’automne 2021, le prix du mégawattheure fait de même. Cette règle vaut pour tous les marchés nationaux européens.

Les réseaux nationaux sont d’ailleurs interconnectés, ce qui permet de combler les manques ponctuels dans un pays, en cas de pic de consommation hivernale en France, par exemple. En temps normal, cela contribue à rapprocher les prix entre pays voisins. Ainsi, sans ces connexions, reliant les réseaux des différents pays, le prix sur le marché serait plus cher dans les pays qui l’importent. Des interconnexions d’une capacité infinie déboucheraient sur un prix unique européen. Mais comme elles ont des capacités limitées, cela provoque des différences de prix entre pays. Au final, si un pays dispose d’excédents d’électricité pas chère, celle-ci sera exportée, contribuant à faire baisser le prix dans le pays qui l’importe. Dans la limite de ce que peuvent faire transiter les interconnexions.


Florent Ly-Machabert