Quand vendre une action ?

Approche théorique complémentaire de nos études (ESV, ESVod)

S’il est important de choisir son moment pour acheter une action, puisque c’est là en réalité que vous réalisez en grande partie votre plus-value (je rappelle ici que nos Etudes Synthétiques de Valeurs vous indiquent sur des valeurs que nous choisissons pour l’ESV ou que vous sélectionnez librement pour l’ESVod si le titre est 1/ digne d’être acheté et 2/ achetable au moment où l’étude est publiée).


Différents types d’actions

Il est tout d’abord primordial de comprendre que la même « règle de sortie » (c’est-à-dire de vente, quand on coupe une position) ne peut pas s’appliquer à toutes les actions, car tous les titres ne se comportent pas en bourse de la même façon. La seule règle générale valable est de se souvenir, en toutes circonstances, que la bourse est un placement long-terme, dont nous estimons la maturité minimale à 7 ans (comme pour un crédit immobilier pour acquérir sa résidence principale d’ailleurs). Nous allons ainsi distinguer trois cas très différents les uns des autres :

Les entreprises dont la droite de régression a une forte pente (positive)

Exemple : HERMES
Quand le cours de bourse d’une action oscille autour d’une droite de régression fortement croissante, il est absolument contreproductif de faire des allers-retours, et donc de vendre peu de temps après avoir acheté pour espérer attraper un plus-bas, au lieu de la conserver sur le long-terme. J’ai fait les calculs pour vous : faisons l’hypothèse que vous avez vendu en 1999 (+2 écarts-types) 1000 actions Hermès à 40€, réinvestis en 2009 à 56€ (-2 écarts-types) soit 714 actions, que vous revendez en 2011 à 2 écarts-types au-dessus à 246,50€, soit une vente à 176 000€ ; que vous ayez racheté 780 actions à 226€ en 2014 (1 écart-type en-dessous), que vous conservez jusqu’en 2021 où l’action cote 967€.

On constate alors que malgré des allers-retours optimaux, vous avez dans la bataille « perdu » 220 actions (1000 – 780), qui vaudraient 967€ chacune si vous n’aviez pas touché à votre position depuis 1999, soit un coût de trading de presque 213 000 €, et ce du seul fait d’une forte pente de la droite de régression du titre (plus de 18% annuel).

On n’a donc en général jamais intérêt à faire des allers-retours sur le cours de bourse d’une très belle société comme HERMES, qui connaît une belle progression sur les marchés et qui a une belle croissance, car la pente de sa droite de régression annihile tous les efforts de trading réalisés, comme l’illustre notre exemple chiffré.

Les entreprises moyennement performantes et dont le cours de bourse est volatil

Exemple : SOCIETE GENERALE
Quand le cours de bourse d’une action oscille fortement autour d’une droite de régression faiblement croissante, il peut s’avérer rentable de trader la valeur en faisant des allers-retours : c’est le cas par exemple de la bancaire SG, dont la performance annuelle moyenne est de l’ordre de 5% (contre 18% pour Hermès) et donc le cours de bourse est très volatil. Du trading permettra de capter les plus-values liées aux oscillations sans être pénalisé par la pente de la droite de régression qui est plus faible d’un facteur 3,6 que celle d’Hermès. Ainsi, l’acquisition en mars 2009 de 1000 actions à 11€ (-1 écart-type), revendues à 23€ le mois d’après, pour racheter 1917 titres en décembre 2011 à -1,5 écart-type (12€), que vous auriez
revendus en 2013 à 30€, aurait gonflé votre ligne de 11 000€ à 57 500€. Trading gagnant dans ce cas.

On a donc en général intérêt à faire des allers-retours sur le cours de bourse d’une société moyennement performante comme SOCIETE GENERALE, dont le cours de bourse est par ailleurs volatile. Il faut donc combiner forte volatilité et faible performance moyenne (pente de la droite de régression) pour que le trading soit couronné de succès.

Les entreprises au cours de bourse imprévisible

Exemple : IMERYS
Enfin, quand le cours de bourse d’une action est imprévisible mais que sa performance est dans la moyenne supérieure, comme le leader IMERYS des matières premières minérales, dont la tendance annuelle est de l’ordre de 8%, il est périlleux de se livrer à des allers-retours. Par exemple, ce titre valait 31€ en novembre 2011 et seulement 20€ en avril 2020, sans que cela n’infléchisse la pente de la droite de régression.

On n’a donc en général pas intérêt à faire des allers-retours sur le cours de bourse d’une société comme IMERYS, même leader sur son marché, qui connaît une progression annuelle sur les marchés dans la moyenne supérieure, car la pente de sa droite de régression à tendance à réduire à néant la plupart des efforts de trading réalisés.

Conclusion : Dans 2 cas sur 3, il faut privilégier le long-terme aux allers-retours de trading.