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Dixième dossier disponible

Retrouvez notre 10ème dossier, disponible sur le site du Courrier de stratèges ! Après avoir posé les bases de notre stratégie (cliquez ici), puis abordé l’or, les métaux blancs, les matières premières, l’art-investissement, le secteur non coté, les devises étrangères, les actions françaises et les crypotoactifs, nous vous expliquons dans ce nouvel opus ce que sont les obligations souveraines (extra-européennes pour l’essentiel) et en quoi elles permettent de protéger votre patrimoine en le diversifiant en dehors des sentiers battus par les banques traditionnelles.

N’hésitez pas à consulter aussi notre 19ème tableau de bord de l’épargnant, disponible gratuitement chaque samedi sur le site du Courrier des stratèges.

19e tableau de bord de l’épargnant disponible

Retrouvez notre dernier tableau de bord de l’épargnant, disponible sur le site du Courrier des Stratèges, en cliquant ici !

N’hésitez pas à consulter notre dernier dossier (N°9), disponible sur la boutique du Courrier des Stratèges : Acheter des cryptomonnaies.

Le prochain dossier paraîtra demain dimanche 20/11 dans la boutique du Courrier des Stratèges. Il explorera la pertinence d’acquérir de façon ciblée des obligations souveraines de pays étrangers.

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État des lieux des risques qui pèsent sur votre épargne

Risque 1, le compte courant : beaucoup de danger pour très peu d’avantages

Il n’y a que très peu d’intérêt à laisser dormir de l’argent sur un compte courant : vous pouvez payer en ligne avec votre CB, vous ne risquez pas de vous faire cambrioler, l’argent est disponible aux guichets. Cependant, le compte courant ne rapporte rien ; l’argent n’est plus le vôtre, car il est à la banque à qui vous le prêtez sans en être toujours conscient ; et cet argent court le risque d’une fraude informatique ou criminelle.

De plus, votre argent est soumis à presque tous les risques : l’inflation (l’argent se dévalue tout seul) ; le risque de baisse ou d’effondrement de l’euro ; ainsi que celui d’une faillite de la banque ; et il y a un risque de blocage temporaire des retraits en cas de difficultés économiques de l’Etat.

Malheureusement il n’y a pas qu’avec le compte courant que beaucoup d’épargnants perdent de l’argent. L’écart entre son taux nominal et le niveau d’inflation font du livret A un support sur lequel les Français perdent chaque année des millions d’euros…

Risque 2, le livret A : Les Français l’adorent… mais perdent des millions !

Le montant et le nombre de placements sur Livret A atteignent des records (voir graphique ci-dessus), alors même que son taux s’effondre depuis 20 ans, malgré une réévaluation récente à 1%. Il est devenu une véritable arme dont les gouvernements successifs se sont servis pour modifier le taux : 25 fois depuis 20 ans, de 4 à 0.5%. Il est le placement par défaut quand les Français sont inquiets. Alors une question se pose : ai-je gagné ou perdu de l’argent en termes réels à la fin de l’année ?

Réponse simple : 2018 ; 2019 ; 2020 ; 2021 : perdu et de loin. Pour une raison simple : désormais à 1%, le rendement est aujourd’hui très nettement en-dessous de l’inflation qui dépasse les 5%. Et cette tendance s’annonce solide et durable, même si le taux du livret devait être revu à la hausse (2% ?) à la mi-juillet. D’ailleurs le taux d’épargne n’a jamais été aussi haut – plus de 15% du patrimoine avant même la crise 2020, contre 10% en Europe. Le capital s’érode donc de 4% en termes réels, soit la dilapidation de la moitié de son pécule en 17 ans ! 

Au-delà de l’absence de rendement intéressant, dépendre du gouvernement pour son épargne de sécurité est très dangereux. L’évolution du livret A est suspendue aux décisions temporaires de chaque gouvernement, qui essaye de pousser le bouchon toujours plus en défaveur de l’épargnant. A la limite, le Livret A peut-être utilisé comme premier complément au compte courant, mais seulement pour garder 2-3 mois de revenus de précaution.

Risque 3, l’Assurance-vie : Les dernières années du dispositif ?

Aujourd’hui, l’assurance-vie présente des risques de plus en plus élevés. Les fonds euros représentent 80% de l’assurance-vie des Français, soit un encours d’environ 1800 Mds €.  Les dettes européennes qu’ils financent sont de plus en plus critiques, et les rendements baissent chaque année, comme le montre le graphique ci-contre. La moyenne des rendements des fonds euros en 2020 est d’environ 1%. Mais c’est une moyenne. Les meilleurs taux sont encore donnés par les contrats associatifs ou mutualistes, parfois au-dessus de 2%. En revanche, dans certaines grandes banques et assurances, c’est déjà au maximum 0,5%, soit plus de 4 points de moins que l’inflation…

Par ailleurs, les frais de gestion s’envolent, en particulier pour les mouvements au sein d’une assurance-vie, ou les entrées en fonds euros. Les assureurs font tout pour transférer un maximum des assurances-vie en unités de compte, c’est-à-dire en achat d’actifs et sans les garanties du fonds euros.

Pour faire simple, si vous voulez placer sur les marchés, autant le faire vous-même, sans déléguer quoi que ce soit à qui que ce soit (gestion active et non passive, ni même « pilotée »). La dernière étude Facts&Figures relève même qu’à cause des frais, « la gestion profilée prudente a moins rapporté en moyenne que les fonds en euros au cours de ces dernières années ». En cas de crise, vous perdez votre capital autant que si vous gériez vous-même votre argent, mais sans avoir pu prendre les bons actifs pour vous couvrir.

De plus, avec l’assurance-vie, après 8 ans, vous pouvez retirer du capital correspondant à des intérêts capitalisés jusqu’à 4600€ par an par personne en échappant à la fiscalité. Avec le PEA, après 5 ans, vous pouvez retirer la somme de votre choix sans aucun impôt sur les plus-values. Dans sa dernière loi PACTE, le gouvernement a choisi de faciliter les transferts de PEA d’une banque à l’autre. Cela reste impossible pour l’assurance-vie.

Enfin, l’assurance-vie détient l’avantage de la succession. En effet, ce qui est placé sur votre assurance-vie revient à votre héritier direct à votre décès, sans droit de succession. Cependant, le 13 décembre 2019, la Garde des Sceaux a reçu le Rapport qu’elle avait commandé sur la question des héritages… et qui lui conseille de repasser les assurances-vie dans le régime commun d’héritage ! Le 23 mai 2016, Monsieur Sapin a par ailleurs mis en place son plan de « modernisation de la vie économique ». Le petit amendement sur l’article 21bis de la loi Sapin 2 permet désormais à un Comité Consultatif de Bercy de bloquer vos contrats d’assurances-vie de façon renouvelable à l’infini, si les assurances sont en mauvaise posture. Il n’y a pas de hasard si cet amendement est passé en 2016, car c’est précisément l’année où la BCE a pris la décision de baisser les taux d’intérêt (réels en négatif), en sachant très bien que cela allait durer. 6 ans plus tard, la BCE envisage de remonter les taux ; et encore ne le pourra-t-elle que du bout des doigts, tant la dette publique s’est accumulée partout dans la zone euro !  

En conséquence : 3 règles pour se protéger

La situation de transition actuelle porte à croire que nous sommes à l’aube d’un retournement de cycle majeur, qui pourrait engendrer des krachs à répétition. Les bulles sont partout et il est bien difficile de prédire d’où viendra la prochaine grosse crise : dettes publiques/privées, banques, immobilier… ou tout en même temps ! Réaliser ces 3 actions simples vous permettra de commencer à protéger votre épargne et vous assurer d’avoir des liquidités en cas de crise.

  • Convertir une partie de vos Euros.

Diversifier vos devises vous rendra moins dépendant de l’actualité de l’Euro et du contexte européen. Le premier moyen est donc de changer quelques milliers d’euros en devise étrangère : dollars, livres, et surtout franc suisse qui est une monnaie refuge très accessible. Une application mobile comme Revolut permet d’effectuer du change gratuitement et très simplement, et de façon rapide et sécurisée. Nous en reparlerons très précisément prochainement.

  • Gardez une partie de votre argent en liquide.

En cas de crise de confiance dans nos institutions, les banques ne seront pas en mesure de satisfaire tous leurs clients. Et de façon encore plus proche et réaliste, dès qu’une banque est en difficulté elle bloque l’accès aux comptes des particuliers, sans possibilité de retirer quoi que ce soit.

Il est bien plus rassurant d’avoir de l’argent chez soi (1000€ par exemple), que de regarder le chiffre de vos comptes bancaires sur Internet, en se demandant si la banque voudra bien vous en rendre un petit bout quand elle fera faillite.

  • Cibler vos placements actuels qui résistent à la crise.

Votre argent est-il bien réparti entre plusieurs intermédiaires ? Je vous conseille de diversifier ces intermédiaires, et de répartir vos sommes d’argent entre plusieurs acteurs, pour ne pas souffrir d’une défaillance d’un d’entre eux (méthode FINTIC, vidéo disponible sur ma chaîne YouTube). Si vous avez par exemple 13 supports de placement différents, mais qu’ils sont tous dans le même groupe bancaire, alors votre épargne est en réalité très exposée. Il suffit qu’un seul intermédiaire ait une défaillance, et vous perdrez accès à toute votre épargne ! Les principaux placements qui ont tous des noms différents et compliqués (assurance-vie, PERCO, OPCVM) sont peut-être tous investis sur les mêmes supports (probablement dans des obligations en euros). En réalité, tous les placements précédents dépendent des mêmes risques majeurs : le risque sur l’euro ; le risque sur le budget des États européens, etc.

Avec plus de recul, un autre moyen simple de commencer à sauver votre épargne est de vous affranchir au maximum du système bancaire. Bien sûr, il est impossible de faire totalement sans les banques. Un compte courant s’avère bien pratique pour gérer les opérations du quotidien. Mais il faut absolument éviter d’y laisser dormir trop d’argent.

  • Les options de placement alternatif à privilégier.

Prenons la composition du patrimoine des Français, qui n’a pas bougé depuis des années. En termes de répartition, ce n’est pas du tout diversifié. Un seul placement, l’immobilier, couvre plus de la moitié du patrimoine. Et les produits objectivement les plus risqués en ce moment, avec des banques surexposées et des Etats surendettés, sont 2e et 3e : assurance vie et livrets d’épargne.

En cas de crise et de récession majeure (or, elles arrivent…), 85% du patrimoine des Français ne leur rapportera sans doute plus rien. L’immobilier est certes un investissement solide, mais en période de difficulté, il devient très difficile d’assurer ses locations ou même de revendre. Il n’est pas liquide. Et il faut s’attendre à court/moyen terme à un retournement de l’immobilier de l’ordre de 15%.

Il est donc essentiel d’avoir dans son portefeuille, en plus de l’argent liquide et de quelques monnaies étrangères, des actifs qui vous appartiennent vraiment et qui sont rattachés au monde réel (tangibles, débancarisés) ; par exemple, les actifs en votre nom sont déjà une bonne garantie (actions d’entreprise, immobilier, parts d’entreprise non-cotées, etc.).

Des placements alternatifs tels que les métaux précieux et les crypto monnaies dont nous vous parlons abondamment dans ce mensuel permettent de diversifier encore un peu plus son épargne. En l’occurrence, l’or a encore prouvé sa qualité d’excellente valeur refuge en 2020, avec une progression de près de 20% pendant que tous les marchés baissaient.

Florent Ly-Machabert

18e tableau de bord de l’épargnant disponible

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Le prochain dossier paraîtra le dimanche 20/11 dans la boutique du Courrier des Stratèges. Il explorera la pertinence d’acquérir de façon ciblée des obligations souveraines de pays étrangers.

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Neuvième dossier disponible

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17e tableau de bord de l’épargnant disponible

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Le prochain dossier paraîtra le dimanche 06/11 dans la boutique du Courrier des Stratèges. Il explorera la pertinence d’acquérir précautionneusement des crypto actifs. Oui, mais pourquoi, comment et lesquels ?

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Le prochain dossier paraîtra le dimanche 06/11 dans la boutique du Courrier des Stratèges. Il explorera la pertinence d’acquérir précautionneusement des crypto actifs. Oui, mais pourquoi, comment et lesquels ?

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La Théorie Monétaire Moderne (TMM)

La Théorie Monétaire Moderne

Pendant des décennies, la politique monétaire a été régie par ce qu’Irving Fisher appelait la “théorie quantitative de la monnaie” (TQM), résumée dans la fameuse formule suivante :  MV = PQ, où M désigne la masse monétaire (quantité de monnaie en circulation), V la vélocité (ou vitesse de circulation) de la monnaie[1], P le niveau des prix et Q la production.

Officiellement depuis la Grande Récession (c’est-à-dire la crise des subprimes de 2007-2009 aux USA), mais officieusement depuis la fin de la convertibilité or du dollar décrétée unilatéralement par le Président Nixon le 15 août 1971[2], c’est à une toute autre théorie que les banquiers centraux vouent une confiance aveugle : la « TMM », pour « Théorie moderne de la monnaie », ou « MMT », pour « Modern Monetary Theory », que nous avons donc vue déjà à l’œuvre lors du sauvetage des banques US et européennes en 2009, mais surtout, de façon encore plus patente, à l’occasion du coronacircus.

Le match TQM/TMM

Les deux approches monétaires s’opposent en tous points et il ne serait pas faux d’affirmer que la TMM est pour le moins fumeuse au plan économique… Elle a en revanche le grand mérite d’arranger les affaires de la caste et de son « great reset » monétaire qui tend à faire disparaître le cash, à endetter les Etats (et les acteurs privés), tout en maintenant les taux d’intérêt à zéro et en accroissant considérablement la dépendance de tous vis-à-vis à la fois des banques centrales et des puissances étatiques.      

Comparons quelques caractéristiques des deux théories.

  • Dépenses et dette publiques

Dans la TMM, les dépenses publiques ne sont plus financées par les impôts mais par la planche à billets (émission de monnaie), la soutenabilité de la dette publique n’est donc plus un problème, et l’émission de titres publics ne sert donc plus à financer le déficit public mais à distribuer du revenu[3] (chèque inflation, chèque alimentaire, etc.). L’accès des Etats-membres au financement de la banque centrale, jadis interdit par les Traités européens, est désormais non seulement autorisé (depuis août 2020) mais aussi rendu illimité ! L’effet d’éviction, qui désigne la baisse de l’investissement et de la consommation privés sous l’effet de la hausse des dépenses et donc de l’endettement publics qui pousse les taux d’intérêt vers le haut, n’est plus un problème.  

  • Politiques monétaire et structurelles  

Dans la TMM, la politique monétaire n’a donc plus de rôle à jouer pour stabiliser l’économie : les taux d’intérêt sont une variable administrée, à la discrétion des Etats, l’inflation, phénomène pourtant intrinsèquement monétaire (voir la TQM), relève de la politique budgétaire. Le chômage peut être totalement éliminé grâce aux logiques du revenu universel. Les politiques structurelles conventionnelles sont rendues caduques et une économie souveraine n’a plus à être compétitive, puisque l’argent est magique !  Les compétences de chacun n’ont plus qu’un lien très distant avec les revenus et la protection sociale n’a plus de réel coût associé.


[1] C’est-à-dire le nombre de fois qu’une même unité de monnaie a servi à payer des transactions pendant la période

[2] Qui signe en réalité le début de la fin des Accords de Bretton Woods, la fin définitive du dollar prenant forme de nos jours à grands pas sous nos yeux avec le rapprochement, notamment monétaire, des puissances russe et chinoise

[3] Ce qu’on appelle aux US depuis Ben Bernanke l’« helicopter money », bien illustrée par l’image en tête de cet article

Florent Ly-Machabert

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Huitième dossier disponible

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15e tableau de bord de l’épargnant disponible

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N’hésitez pas à consulter notre dernier dossier (N°7), disponible sur la boutique du Courrier des Stratèges : Acheter des devises.

Le prochain dossier paraîtra le dimanche 23/10 dans la boutique du Courrier des Stratèges. Il explorera la pertinence de revenir sur le marché actions après la baisse de près de 20% de l’indice CAC40 depuis janvier 2022.