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Archives février 2023

La June, une monnaie libre de dette

L’argent que nous utilisons tous les jours provient à plus de 90% des crédits bancaires. Les euros en circulation sont donc créés par des banques privées à partir de rien. L’euro, le dollar, le yen, etc. sont des « monnaies-dettes », car issues d’un crédit dit fiduciaire (même si la monnaie est émise sous forme scripturale et non fiduciaire, c’est-à-dire des espèces). Lorsqu’une dette est remboursée, nous versons le montant de la dette et l’intérêt et détruisons définitivement la monnaie initialement créée. La banque encaisse l’intérêt, mais le montant principal, lui, est détruit. La monnaie provient du néant, et revient au néant. Cela est très important à comprendre.  

Au final, une grande partie de la masse monétaire est destinée à être détruite. Nous sommes donc perpétuellement dans une boucle de recours au crédit pour avoir de la monnaie.

Pour éviter tout cela, il existe des monnaies libres. La 1ère monnaie libre en circulation s’appelle la « June » (symbole : Ğ1). La création monétaire des Ğ1 est spontanée, quotidienne, gratuite, et uniformément répartie entre ses membres. Chaque membre voit chaque jour une dizaine de Junes apparaître sur son compte : il s’agit du dividende universel (DU). La monnaie est donc constamment co-créée par les membres, et ne nécessite ni remboursement, ni intérêts.

Une autre propriété très intéressante de cette monnaie, c’est le fait que si vous ne vendez ou n’achetez rien, votre part de masse monétaire se rapproche de la moyenne. Le scénario ci-contre montre l’exemple de 3 personnes n’achetant ou ne vendant rien. Ainsi, les parts sont beaucoup plus équilibrées qu’au départ. Plus le temps passe, plus les parts s’équilibrent. La quantité relative de monnaie est constamment redistribuée de ceux qui ont plus de la moyenne, vers ceux qui ont moins que la moyenne. Il est bon de rappeler qu’il y a des variations dans la vie de tous les jours avec les différents achats et ventes possibles.

Pour entrer dans le dividende universel, il faut rentrer dans la toile de confiance. C’est un réseau de personnes physiques dont l’existence est attestée par 5 membres (co-optation).

La monnaie libre est créée en continu tant qu’il y a des membres vivants. Elle n’a donc pas besoin de croissance, ni de course au profit pour continuer d’exister. Ainsi elle peut être une solution pour accompagner une décroissance vers un monde plus sobre.

Rappels théoriques sur la monnaie

Tout d’abord, la monnaie que vous avez n’est pas le fruit de votre travail. La monnaie, c’est ce que vous acceptez en échange du fruit de votre travail.

Ce sont donc les banques commerciales qui créent la monnaie que nous utilisons tous les jours. C’est la banque qui décide qui a le droit à la monnaie, selon ses critères. Globalement il faut rembourser plus qu’il n’y a de monnaie en circulation. Les conséquences qui en découlent sont donc : course au profit, et faillite pour les plus fragiles. Cette course au profit entraîne entre autres l’épuisement des ressources.

Dans le système de la monnaie libre, la monnaie est créée à parts égales pour tous les membres, sans dette et sans intérêts à rembourser. Chaque membre crée sa propre fraction de monnaie. La création permanente de monnaie allège la peur de l’avenir et favorise un comportement de collaboration, de confiance mutuelle et d’entraide.

Nous utilisons la monnaie comme unité de mesure. Le mètre a été défini comme la distance de l’équateur au pôle divisé par 10 000 000, et le degré Celsius comme la différence de température entre le gel et l’évaporation de l’eau divisée par 100. Pourtant, nous n’avons pas de repères pour définir la valeur d’une unité monétaire. Cette valeur varie dans le temps et l’espace. Une monnaie peut être dévaluée par simple création d’unités supplémentaires. Avec une monnaie libre (de dette), l’unité de mesure serait la quantité de monnaie produite chaque jour par individu. Lorsque la monnaie libre sera pleinement en place, cette quantité représentera toujours la même portion de monnaie par rapport à la masse monétaire globale ; ce qui en fait un invariant à travers le temps et l’espace.

La June (Ğ1)

La Théorie Relative de la Monnaie (S. Laborde, 2010) théorise 4 grandes libertés économiques :

  • La liberté de choix de son système monétaire ;
  • La liberté d’utiliser les ressources ;
  • La liberté d’estimation et de production de toute valeur économique ;
  • La liberté d’échanger, comptabiliser, afficher ses prix « dans la monnaie ».

Pour respecter les 4 libertés, il faut que chaque humain crée la même part de monnaie. Chaque génération créé la monnaie qu’elle utilise sans que cette monnaie ait un impact sur les générations futures.

La formule de la Ğ1 est : DU=c.(M/N). La part que chaque être humain crée (Dividende Universel) est une portion, un coefficient (c) de la moyenne de la masse monétaire par membre (M/N). Ce coefficient c doit être proche de 10% par an pour ne privilégier ni les plus jeunes, ni les plus âgés.

Conformément à la Théorie Relative de la Monnaie (TRM), la « June » est co-créée sans dette et à parts égales, entre tous les membres de toutes les générations, sous la forme d’un « paquet » de monnaie, une quantité de Ğ1, appelée le Dividende Universel. Les enfants sont des membres à part entière, qui participent à la création monétaire en créant tous les jours leur part de monnaie.

La Ğ1 s’appuie sur la blockchain pour sécuriser et décentraliser les données. L’algorithme a été conçu pour consommer très peu d’énergie : un ordinateur de la taille d’un paquet de cigarette suffit pour calculer les blocs, bien loin des immenses fermes à bitcoin.

Pour respecter la décentralisation et ne donner le pouvoir à aucun organisme, ce sont les membres eux-mêmes qui identifient et co-optent les autres membres.

A noter que la Ğ1 n’appartient à personne. De plus, aucune monnaie libre ne saurait avoir de « site officiel », car il n’y a pas d’autorité qui la gouverne. La Ğ1 n’a pas de tête. La Ğ1 n’a pas de centre. Chaque membre est libre de contribuer comme bon lui semble, sans attendre que qui que ce soit ne lui en donne l’autorisation. S’il souhaite collaborer avec d’autres membres sur certains projets, il suffit de se manifester sur n’importe quelle plateforme ou réseau sur lequel se trouvent des « junistes ».

Pour utiliser cette monnaie, il suffit de télécharger et installer l’application césium à partir du site cesium.app, puis d’ouvrir un compte. La June est par ailleurs échangeable sur le réseau de services SINAPS (sur co-optation aussi).

Le physicien P Guillemant dont les lecteurs de Finance & Tic sont coutumiers est à l’origine de la June et de SINAPS.


Florent Ly-Machabert

8e tableau de bord de l’épargnant disponible (2023)

Retrouvez notre dernier tableau de bord de l’épargnant, disponible sur le nouveau site du Courrier des Stratèges, en cliquant ici !

N’hésitez pas à consulter notre dernier dossier (N°16), disponible sur la boutique du Courrier des Stratèges : les lois de défiscalisation immobilière.

Le prochain dossier va paraître dimanche 5/3 dans la boutique du Courrier des Stratèges. Il traitera comme le N°9 des cryptos mais sous un angle pratique : Lesquelles choisis ? Comment les acheter ? Comment les stocker ? Présentation à venir.

La rétrospective 2022 est aussi disponible ici.

Fuite en avant. [Edito inédit du N°27 de Finance&Tic, 03/23]

La caste poursuit sa fuite en avant.

Elle dessine, en France notamment, une économie qui ne sera plus faite, conformément à la Théorie Monétaire Moderne, que de rabais permanents, de fausse viande et de farine de grillon !

Entre deux diktats écologiques bien sûr.

Entre un « quatrième booster » et un « cinquième booster » ARNm, sponsorisés par Pfizer.   

Entre une énième vague d’(auto-)sanctions économiques contre les mangeurs (russes) d’enfants et un énième envoi d’armes toujours plus puissantes aux colonnes toujours plus démunies de l’armée d’un humoriste reconverti – on se pince en lisant ce titre du Figaro – « en héros du monde libre ».

Mais de quel monde parle-t-on au juste ?

Et, surtout, de quelle liberté ?

Car on ne fait pas plus endettée, donc asservie, que la soi-disant « communauté internationale », laquelle s’est montrée la plus acharnée en matière de « tracking » et autre « tracing » pour surveiller, prétexte du Covid aidant, chaque citoyen.

Vraiment, du « monde libre » ?

Celui-là même qui criminalise (ou prévoit de le faire) tout individu qui ose poser la question qui dérange, celle qui contrevient à la doxa du moment, et ce quel que soit le sujet débattu ?

Celui-là qui ne jure plus que par des « fact-checkeurs » qui osent prétendre dans le porte-voix des réseaux sociaux numériques que – je cite le salarié, Julien Pain, du cartel de la presse subventionnée – « si un média n’a pas parlé de quelque chose, c’est que c’est faux, ou que ça n’existe pas » ?   

En vertu des articles X et XI de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (je ne saurais prendre source plus consensuelle…), je revendique donc l’entière liberté de poser des questions et de déclarer que oui, notre Occident, jadis démocratique et libéral, finit par ressembler à l’URSS, tant ses « élites » sont bel et bien prises de pulsions totalitaires pour tenter, mais c’est vain, de contrôler une situation dont elles sentent, plus ou moins confusément, qu’elle est en train de leur échapper complètement. En ce début de Carême : Deo Gratias !   


Florent Ly-Machabert

Seizième dossier disponible

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7e tableau de bord de l’épargnant disponible (2023)

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Le prochain dossier va paraître dimanche 19/2 dans la boutique du Courrier des Stratèges. Il défrichera la jungle des niches fiscales immobilières. Présentation ci-dessus.

La rétrospective 2022 est aussi disponible ici.

Bilan économique de la Chine en 2022

Une année moins bonne que prévu

Au 3e trimestre 2021, le PIB chinois surplombait déjà de plus de 8% son niveau pré-pandémique. Cependant, le rythme de la croissance avait nettement ralenti, tombant à 4,9% en glissement annuel, en dessous des standards chinois d’avant-crise, qui étaient autour de 6%. La reprise en forme de « V » s’est donc progressivement estompée, comme en a longtemps témoignée la nouvelle contraction de l’activité manufacturière. Les exportations affichaient une croissance nettement plus soutenue que les importations entre mi-2020 et début 2021, mais leur progression a progressivement ralenti depuis le printemps 2022. La balance commerciale chinoise reste cependant insolemment positive, avec près de 100 Mds d’€ d’excédents commerciaux… pour le seul mois d’août 2022 ! Signe que le découplage économique entre l’UE et la Chine ou entre les USA et la Chine est encore loin d’être une réalité… Business is business.

Le long maintien des mesures sanitaires à l’échelle mondiale a ainsi prolongé la perte de vitesse sur les exportations de biens médicaux et informatiques (deux pôles de spécialisation de l’industrie chinoise), mais la demande adressée à ces secteurs a commencé à s’estomper avec la fin des restrictions sanitaires enfin intervenue. La forte reprise observée en Chine a donc été tributaire de la demande du reste du monde, alors que le processus de transition vers une économie plus « autocentrée » s’est enrayé avec la pandémie. En témoignent les immatriculations automobiles qui ont plafonné depuis le début de 2021 à un niveau inférieur à leur moyenne de 2019, ainsi que la reprise poussive des ventes de détail, toujours bien en-dessous de leur tendance d’avant-crise. Ainsi, après un rebond fulgurant, les perspectives de croissance pour l’économie chinoise sont systématiquement revues à la baisse, à l’heure où le soutien public à l’économie se réduit et où le secteur privé subit un tour de vis réglementaire et une augmentation des contraintes environnementales.

La pandémie

Le rebond de la pandémie lié au variant Omicron n’a, dans un premier temps, pas convaincu les autorités chinoises qu’il fallait assouplir la politique « zéro Covid » appliquée depuis l’origine de la crise sanitaire avec des résultats pour le moins mitigés. Les treize millions d’habitants de la ville de Xi’an en décembre 2021, puis les quatorze millions d’habitants de la ville de Tianjin début janvier 2022 ont été mis en quarantaine et soumis à des tests systématiques face à l’apparition de quelques centaines de cas (192 le 10 janvier 2021 pour Tianjin). Le coût de cette politique est difficile à mesurer précisément, mais il est évident que les mises en quarantaine, les interruptions de transport, les coûts d’arrêt liés à cette politique ont pesé et vont continuer de peser sur la consommation, le tourisme et l’offre de biens et services, le tout dans un contexte géopolitique de tensions croissantes au sujet de Taïwan et de rapprochement avec la Russie dans le contexte de l’opération spéciale menée par Poutine en Ukraine.

Au regard des bons résultats sur le front de l’inflation (dont le taux ne dépasse pas 2,9% depuis 10 ans, que l’on peut notamment imputer à la non monétisation du Covid (pas de planche à billets), le gouvernement chinois n’a sans doute aucune envie de modifier une politique qu’il juge payante depuis 2020 sur le front sanitaire (le nombre de cas par million d’habitants en Chine est 35 fois plus faible que celui des États-Unis, si l’on considère leurs statistiques comme fiables…). Par ailleurs, les grandes échéances de l’année 2022, avec les Jeux Olympiques d’hiver en février dernier et le XXème congrès du Parti communiste en novembre dernier, ne favorisent pas l’innovation. Un signal fort de ce risque est la multiplication des faillites de PME, qui sont les plus touchées par les restrictions sanitaires. Le nombre de faillites atteignait 4,3 millions au cours des onze premiers mois de l’année 2021 et dépassait largement le nombre de créations d’entreprises (1,3 millions, soit dix fois moins qu’en 2019).

Situation des ménages

La part de la consommation privée dans le PIB chinois avait atteint 34,8 % en 2010 (soit 20 pts de moins qu’un pays comme la France). La pandémie a inversé la tendance : la consommation privée a chuté en 2020. L’année 2021 a été plus encourageante : le revenu disponible a repris sa progression ainsi que le taux d’épargne, particulièrement élevé en 2020 (34% du revenu disponible). Mais les ventes de détail de l’automne 2021 ont connu une croissance ralentie en raison des perturbations liées à la politique sanitaire, le marché automobile étant particulièrement affecté par un double choc d’offre (pénurie de semi-conducteurs, qui ne devrait pas s’arranger avec la crise taïwanaise qui couve toujours) et de demande.

Globalement, la consommation reste un moteur mou de la croissance chinoise, sans que le gouvernement ne semble prêt à lui accorder une réelle priorité. Car, contrairement à ce qui s’est passé en Europe ou aux États-Unis, où les plans de soutien à l’économie incluaient une forte part de soutien aux revenus, la Chine a surtout pratiqué une politique de soutien à l’offre et aux entreprises, ce qui lui a permis de soutenir sa monnaie, le renminbi.  

Enfin, le Premier ministre chinois n’a pas répondu sur l’impact réel que pourrait avoir la guerre en Ukraine sur l’économie chinoise. On l’oublie souvent mais la Chine est en effet le premier partenaire commercial de l’Ukraine. Le pays fourni(ssai)t notamment à la Chine près du tiers de ses importations de maïs.

Sources : Xerfi, Samarie & Cie


Florent Ly-Machabert

6e tableau de bord de l’épargnant disponible (2023)

Retrouvez notre dernier tableau de bord de l’épargnant, disponible sur le nouveau site du Courrier des Stratèges, en cliquant ici !

N’hésitez pas à consulter notre dernier dossier (N°15), disponible sur la boutique du Courrier des Stratèges : investir dans la pierre et l’immobilier alternatif en 2023.

Le prochain dossier va paraître dimanche 19/2 dans la boutique du Courrier des Stratèges. Il défrichera la jungle des niches fiscales immobilières.

La rétrospective 2022 est aussi disponible ici.

Quinzième dossier disponible

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N’hésitez pas à consulter aussi notre 5ème tableau de bord de l’épargnant, disponible gratuitement chaque samedi sur le site du Courrier des stratèges.

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Énergie : la France, un bon élève qui s’autoflagelle

92% d’électricité décarbonée en France en 2021… mais il faut encore plus !

La production d’électricité en France a été assurée en 2021 à plus de 92% par des sources émettant peu de gaz à effet de serre à savoir le nucléaire (69%), l’hydraulique (12%) et plus légèrement l’éolien (7%) et le solaire (2,7%), selon les chiffres de RTE (Réseau de Transport d’Électricité).

A noter que la part des énergies renouvelables a baissé par rapport à 2020 du fait de conditions météorologiques défavorables. Après une année 2020 entachée par le Covid, la consommation et la production d’électricité ont retrouvé des niveaux proches de 201, à respectivement +1,7% et +4,5% sur un an.

Difficile d’y croire pour de nombreux militants écologistes, mais la France est l’un des pays au monde où la production est la plus décarbonée. L’intensité carbone de la production électrique française est l’une des plus faibles au monde à 36 g de CO2/kWh, soit six fois moins que la moyenne européenne ! De quoi remettre en cause le jugement de février 2021 du tribunal administratif en faveur de l’association L’Affaire du siècle qui condamnait la France pour sa politique énergétique.
La reprise de la consommation a été alimentée par la reprise économique. Le secteur industriel a consommé 8% de courant en plus qu’en 2020, avec cependant des différences selon les filières : +20% dans la sidérurgie, tandis que la construction automobile est toujours en retrait. Du côté de la production (522,9 TWh, soit -2,7% par rapport à 2019), 92% de l’électricité est venu de sources décarbonées, avec un recours très limité à la production thermique fossile. Le nucléaire a fourni 361 TWh, soit 69% de l’électricité française. La production nucléaire est repartie à la hausse (+8 % par rapport à 2020, mais 5% en dessous du niveau de 2019), avec une faible disponibilité du parc en fin d’année 2021, qui reste partiellement d’actualité en 2023.

L’année 2021 a aussi vu un développement rapide des capacités solaires (près de 2,7 GW supplémentaires), même si, en termes de niveau de production, cela reste limité. Ainsi, la production renouvelable totale a connu une baisse en 2021. En cause notamment, les conditions météorologiques défavorables pour l’éolien (36,8 TWh, -7%) et l’hydraulique (62,5 TWh, -5%). Pour la production fossile (essentiellement gaz et charbon), elle a reculé de 8% par rapport à 2019 (3,4 TWh). Elle a cependant légèrement progressé par rapport à 2020, avec un recours plus fréquent aux centrales à charbon fin 2021 (au détriment du gaz dont les prix ont explosé sur le marché européen), du fait d’une disponibilité plus faible pour cause de maintenance du parc nucléaire et d’épisodes de faible production éolienne. Sur ce point précis, la situation géopolitique n’a rien arrangé, bien au contraire. On n’entend d’ailleurs pas beaucoup les Verts sur les conséquences environnementales des sanctions énergétiques européennes contre Poutine.

La France a aussi gardé, l’an dernier, sa place de premier exportateur européen d’électricité. Cependant, il y a eu une forte volatilité des flux : les volumes d’exports ont été au plus haut depuis 2017 (87 TWh), tandis que les volumes d’importation en 2021 ont atteint 44 TWh (+27 % par rapport à 2020, + 55 % par rapport à 2019, le plus haut niveau depuis dix ans.

Enfin, l’envolée des prix de l’électricité a constitué l’un des faits marquants de 2021/2022. Le prix moyen français s’est élevé à 109,2 €/MWh l’an dernier, contre 32,2 €/MWh en 2020. Cette augmentation est due à la forte augmentation du prix du gaz, entraînant avec lui celui du charbon et du CO2 sur le marché des quotas européens.

De quoi anéantir, comme nous vous le répétons, le narratif autour de la guerre en Urkaine qui serait la seule responsable de l’inflation énergétique !


Florent Ly-Machabert

5e tableau de bord de l’épargnant disponible (2023)

Retrouvez notre dernier tableau de bord de l’épargnant, disponible sur le nouveau site du Courrier des Stratèges, en cliquant ici !

N’hésitez pas à consulter notre dernier dossier (N°14), disponible sur la boutique du Courrier des Stratèges : investir en SCPI.

Le prochain dossier va paraître dimanche 5/2 dans la boutique du Courrier des Stratèges. Il explorera les perspectives de la pierre en 2023 et celles, notamment, des biens immobiliers alternatifs.

La retrospective 2022 est aussi disponible ici.