Où en est vraiment l’économie britannique ?

Le Brexit a bon dos…

L’économie britannique présente mi-2023 de furieuses ressemblances avec celle des États-Unis : le plein emploi (3,8% de chômage), mais au double prix d’une dette qui, certes plus faible en pourcentage qu’outre-Atlantique, dépasse néanmoins le PIB (100,6%) et d’un déficit public du même ordre de grandeur (5,5% du PIB).

Si l’on veut mettre sur le compte du Brexit le déficit (ce qui serait absurde), attribuons-lui également d’avoir d’avoir permis au Royaume-Uni de renouer avec le plein emploi (ce qui n’est pas satisfaisant au plan intellectuel, car la croissance du PIB en glissement annuel – dérisoire : 0,2% – n’est acquise que moyennant une monétisation en continue de la dette publique, comme aux USA et en zone Euro d’ailleurs).

Le taux directeur de la BoE (Bank of England) se fixe actuellement à 4,5%, alors même que l’inflation outre-Manche caracole encore à 8,7%.

UK interest rates: Prices to be higher for longer, Bank of ...

Cette situation amène deux commentaires :

1) C’est une anomalie car, aux USA, le taux directeur, laissé inchangé mi-juin par la FED, est de 5,25% pour une inflation en pleine décrue (4% environ). Les courbes du taux d’inflation et du taux d’intérêt se sont donc croisées outre-Atlantique, mais pas outre-Manche, ce qui laisse augurer plusieurs relèvements de taux encore à l’initiative de la BoE. La livre sterling devrait donc bien se comporter face au dollar et même à l’euro, la BCE devant être amenée à ralentir son propre resserrement avant la BoE. Avis aux traders du forex !

2) Le 2-ans britannique (obligation d’Etat) se rémunère mi-juin 4,98% contre 4,6% pour le 20-ans, ce qui constitue une nouvelle anomalie (inversion de la courbe des taux), généralement annonciatrice d’une récession dans les douze mois.

On peut donc jouer la livre sterling à court terme, en attendant l’entrée en récession et le krach immobilier outre-Manche.

Le malheur des uns…          

Florent Ly-Machabert