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Krach 2023 : vers une inflation durable ?

Les questions pleuvent pour savoir comment et par où nous allons sortir de la situation économique plus qu’explosive dans laquelle l’Occident – France en tête – n’a de cesse de s’enfoncer depuis 1971 (fin de la convertibilité or du dollar américain : “Dollar is our currency, but it is your problem” dixit John Connally, secrétaire au Trésor sous Nixon), avec une accélération forte depuis 2008 et vertigineuse depuis 2020.

Les monétaristes ont raison : avec un bilan des banques centrales européenne (BCE) et américaine (FED) qui a quadruplé depuis 2009 (doublé entre 2009 et 2020 puis doublé à nouveau depuis 2020), atteignant désormais, chacun, la rondelette somme d’environ 8000 Mds € (9000 Mds $), tout ne pouvait que finir en inflation, la quantité astronomique de monnaie créée se répandant – à partir des actifs financiers, c’est la fameuse loi de Gresham, laquelle explique les bulles que nous avons successivement connues (immobilière, boursière) – sur une quantité de biens et de services augmentant beaucoup plus faiblement que la masse monétaire. La guerre en Ukraine est venue assaisonner la situation, qui ne manquait déjà pas de piquant, puisque le pic inflationniste sur l’énergie remonte en France, contrairement à ce qu’on peut lire y compris sous la plume d’économistes patentés (à moins que ce ne soit justement parce qu’ils sont patentés…), à l’automne 2021, soit quatre bons mois avant le déclenchement de l’Opération spéciale en Ukraine !

Pour juguler cette inflation galopante dont l’Exécutif a déjà annoncé quinze fois le “pic”, le “plateau” ou la dernière “vague”, la vérité macroéconomique se situe quelque part dans un relèvement des taux – à la Volcker – précisément à hauteur de cette inflation, soit, actuellement, environ 7% en glissement annuel. Étranglant les finances publiques et mettant déjà en faillite cinq banques américaines (SVB, FRB, Silvergate, Signature) ou suisse (Crédit Suisse), le “quantitative tightening” des banquiers centraux non seulement ne parvient pas à faire rentrer le dentifrice de l’inflation dans le tube, mais alourdit au-delà du supportable pour les marchés le service de la dette souveraine des pays occidentaux. Avec 3 trillions de dette publique, 7% de taux d’intérêt en France, c’est, à l’horizon 2026-2030, environ 200 Mds € annuels d’intérêts, soit une fois et demi les recettes de la TVA !!! Intenable.

L’Exécutif, français notamment, n’ayant pas vraiment les coudées franches – en pleine contestation sociale – pour procéder au haircut immobilier ou patrimonial dont rêve secrètement Mme Lagarde (et qui serait un jeu d’enfant si les CBDC, comprendre l’€num, voyaient le jour), la hausse des taux directeurs est donc condamnée à se calmer et même à s’inverser – ce qu’on appelle le “pivot” des banques centrales. La FED devrait arrêter la première (ayant commencé plus vite et plus fort que les autres), ce qui devrait renforcer, conjoncturellement, l’euro face au dollar. Les traders du forex peuvent jouer cette carte.

Mais l’inflation, elle, que va-t-elle faire ?

Le pivot des banquiers centraux, conjugué au sous-investissement structurel dans les énergies fossiles – réchauffisme oblige – et à l’enlisement, en réalité maîtrisé par Poutine, du conflit russo-ukrainien, plaident tous pour une désinflation (soit un ralentissement de la hausse des prix), laquelle devrait conduire l’évolution annuelle de l’indice des prix à la consommation (IPC), en tout cas en zone euro, à se stabiliser autour de 5%. Les taux, tant court terme que long terme, restant, pour des raisons d’équilibre des marchés de capitaux, autour de 3% en nominal, cela signifie pour l’épargnant français un statu quo figeant durablement dans le négatif les taux d’intérêts réels (i.e. déduction faite de l’inflation), autour de de -2%.

Quels arbitrages en tirer ?

  1. Votre retraite ne sera pas payée.
  2. Vous endetter vous reste favorable, notamment pour acquérir de la pierre. Je vous renvoie à mes dossiers sur la pierre et sur l’épargne bancaire, qui montrent qu’il faudra sortir du crédit fiduciaire dès lors que l’inflation se calmera durablement, pour repasser en-dessous des taux courts.

Mais qui dit inflation, dit débancarisation dans les autres actifs tangibles complémentaires à la pierre : la terre (forêt, foncier, bétail) et surtout les métaux précieux (or, métaux blancs).

Rechercher un rendement au moins égal au taux d’inflation annuel de long terme, que nous estimons à 5%, est dont un impératif catégorique, en direction duquel les équipes de Samarie & Cie et du Courrier des Stratèges vous accompagnent.

Florent Ly-Machabert


Quelques mots-phares pour la tempête qui vient

Quand on prend le temps d’explorer, via une quarantaine de modèles que nous vous exposons dans notre second mensuel Signal & Tic, notre monde extérieur, comme notre monde intérieur, en tentant à chaque fois d’abord de l’expliquer, puis, si possible, de le changer, trois mots-clefs ressortent, qui résonnent singulièrement après les « années Covid » – années volées – que nous venons de traverser.

Tout d’abord, le mot attention. Notre attention – notre concentration, notre vigilance – est devenue un marché et les grandes firmes du capitalisme de connivence, celles qui copinent avec l’État, se l’arrachent. Nous obnubiler pendant presque trois ans avec le Covid était leur obsession, pour tout digitaliser, absolument tout, quels qu’en soient les effets secondaires, les « externalités négatives » pour parler en économiste. On pourra lire avec intérêt le dernier ouvrage de G Bronner – sociologue pourtant ouvertement macroniste – mais qui décrit très bien le hold-up cognitif en cours (sauf qu’il en conclut qu’il faut verrouiller les réseaux sociaux…) : Apocalypse cognitive.

Ensuite, nous gagnerions à retrouver le sens de l’effort – voire de la douleur – en toutes choses. J’écrivais déjà en 2007, dans un ouvrage préfacé par un L Wauquiez qui venait tout juste d’être Young Global Leader mais qui n’avait pas encore fait son coming out liberticide (il teste désormais la reconnaissance faciale dans les transports collectifs de Rhône-Alpes/Auvergne… mais ne vous inquiétez pas : « c’est français, c’est la police française »), j’écrivais alors, disais-je, en Omar Raddad de l’économie, que « le consumérisme nous a tuer », c’est-à-dire qu’à force de ne plus faire d’efforts, à force d’avoir tout, tout le temps, à portée de bras, de clics ou de carte bancaire, nous avions fini par occire le mérite. Ce temps est révolu et il nous faut à présent nous retrousser les manches, en exploitant le meilleur de la technologie et en en abandonnant le pire, pour recréer du lien social. Du vrai lien social. Humain, pleinement humain. Quelques mots clefs riment avec cet effort, voire cette douleur qui accompagne tout changement d’époque, d’ère ou de cycle ; je les emprunte au physicien Ph Guillemant, dont je recommande chaudement la lecture de son dernier ouvrage (Le grand virage de l’humanité) : résilience, autonomie, solidarité.

Enfin, tout démontre que l’esprit critique et le libre arbitre doivent l’emporter mais que tout est fait actuellement pour les défaire. La nécessité de nous déconditionner n’a jamais été aussi grande et les entraves pour nous en empêcher également. Tout est à reconstruire, à commencer, peut-être, par ce qui nous semblait il y a encore trois ans aller de soi : la Science (la santé, la médecine), les Médias, l’École. Une réflexion, critique, elle aussi, doit intervenir pour redessiner les contours de l’État. Je prends personnellement ma part dans la reconstruction des deux dernières institutions, à travers Samarie & Cie et Le Courrier des Stratèges d’une part, via un projet de fondation d’une école indépendante dans le Bourbonnais d’autre part, où, d’ailleurs, je pars m’installer le mois prochain, tant je pense que nous arrivons, en France, à un point où il convient de “vendre la ville” pour “acheter la campagne”.

Il faut enfin apprendre à débattre et à se reparler.

Rien n’est plus urgent aujourd’hui.   

Florent Ly-Machabert


Vers un grand krach financier pour imposer l’€num ?

La caste joue à Jacques-a-dit

En écho au récent article de notre ami Eric Verhaeghe avec qui nous préparons les modalités d’un nouvel accompagnement pratico-pratique pour vous aider à réagir en temps réel à l’actualité bancaire, boursière, économique et financière qui s’annonce chaotique dans les mois qui viennent, ce papier entend balayer les quelques “signaux faibles” (pas si faibles pour la plupart) potentiellement annonciateurs de tendances baissières lourdes qu’il convient aux sécessionnistes avertis d’anticiper du mieux qu’ils puissent pour les conjurer et ainsi sauvegarder l’épargne de toute une vie.

De son côté, Jacques Attali a tranquillement prophétisé le 12 avril dernier “une immense crise financière”. Et d’ajouter : “A moins d’agir vite, elle frappera, probablement au cours de l’été 2023. Et si, par procrastination générale, elle est reportée, elle n’en sera, plus tard, que plus sévère.”

Le réel plaide en faveur d’une correction généralisée des marchés, qui pourrait rapidement dégénérer en crises financières

  1. D’abord il y a eu, début mai, la dégradation de la note de crédit de la France (désormais cotée AA-) par l’agence de notation Fitch : que ce soit une agence française qui ouvre le bal, qui plus est dirigée par un proche de Macron (et de Fillon) est pour le moins inquiétant, d’autant que c’est l’institution notée qui paie son évaluateur ! Les conflits d’intérêt potentiels ne suffiraient-ils donc plus ? Marc Ladreit de Lacharrière ne veut-il pas entamer la réputation de son agence en surclassant un navire en perdition ? Les notes à venir des deux autres agences, américaines cette fois, Moody’s et Standard & Poor’s, lèveront peut-être une partie du voile.
  2. Ensuite, les marchés boursiers européens évoluent à des niveaux élevés. L’indice parisien, qui a gagné plus de 13% depuis le début de l’année et près de 30% depuis l’automne dernier, se situe ainsi à plus de 2 écarts-types au-dessus de sa tendance moyenne, ce qui signifie, au plan strictement statistique, qu’il a 97,5% de risque de baisser à présent. Ou 2,5% de poursuive sur sa lancée. A vous d’estimer le risque de marché que vous êtes prêt à prendre.
  3. Démonstration n’est plus à faire du gigantesque krach obligataire provoqué par le violent resserrement monétaire décidé, très et trop tardivement, par les banques centrales occidentales, notamment la FED et la BCE, pour tenter de contrer l’inflation causée, non par la guerre en Ukraine comme on le lit ici ou là, mais par la monétisation très Great Reset-compatible du Covid : il ne faut guère aller chercher plus loin les causes de la faillite – déjà ! – de cinq grandes banques, quatre aux USA (SVB, Signature, Silvergate, FRB) et une en Suisse (Crédit Suisse). La SG et la BNP sont en lice en France, la DB outre-Rhin (même si elles seront immanquablement sauvées par la BCE), tant il aura déjà fallu le retour de la planche à billet à folle allure dès septembre 2019 pour les réalimenter en centaines de milliards de $, Covid aidant…
  4. Les métaux précieux évoluent à bon niveau, signe que l’épargne cherche déjà le refuge de la débancarisation. Le cours de l’or fait ainsi du surplace au-dessus des 2000 $ l’once depuis plus de deux semaines.
  5. Au rythme où la BCE remonte encore son principal taux directeur, le Trésor français devra progressivement acquitter à horizon 2026-2028 des intérêts annuels de la dette de l’ordre de 70 à 90 Mds € (sous l’hypothèse, optimiste, de 3% sur l’OAT 10-ans), soit plus que le budget de la Défense, une fois et demi celui de l’Éducation nationale, un tiers du budget de l’État, les deux tiers des recettes annuelles de la TVA, etc. Pour le dire autrement, un scénario à la grecque n’est plus du tout à exclure pour la France, c’est-à-dire celui d’une attaque spéculative de notre dette sur les marchés de capitaux.
  6. La démondialisation consécutive à la fois au Covid et à la guerre en Ukraine, en renforçant les BRICS dont elle accélère la dédollarisation, contribue à la dégradation de la balance commerciale de l’UE (notamment de l’Allemagne et des Pays-Bas) qui affaiblit un peu plus l’euro, dont l’avenir est tout sauf garanti ; à moins que la servilité covidienne d’une grande partie des populations occidentales n’ait autorisé la caste à mettre les bouchées doubles sur les monnaies programmables de Banque Centrale, dont un bon krach faciliterait considérablement la mise en œuvre prévue en Europe pour l’automne prochain.

Ce n’est donc pas parce que Jacques l’a dit que cela aura lieu.

Mais ce n’est pas non plus parce qu’il l’a dit que cela n’aura pas lieu, compte tenu des six nuages (au moins) qui s’amoncèlent à l’horizon.

Un homme averti en valant deux, pesez double dans la balance !

Florent Ly-Machabert


Dette publique et “pognon de dingue”

La crise n’explique pas tout

Par rapport à 2020, l’endettement public de la France s’est envolé de plus de 6% pour dépasser les 2810 Mds € fin 2021 et 2950 Mds € fin 2022. Alors que le gouvernement pensait clore l’année 2022 sur une dette d’environ 115% du PIB et un déficit d’environ 5% (après respectivement 114,6% et 8,9% en 2020 et 112,9% et 6,5% en 2021), les indicateurs s’avèrent légèrement meilleurs que prévu. Grâce à la très forte croissance de l’activité économique de 7% en 2021, la dette s’établit à 111,6% du PIB, après un pic à plus de 120% en cours d’année, selon les dernières données publiées par l’Insee. Le déficit public est quant à lui « limité » à 4,7% du PIB.

Comme souvent lors des périodes de forte croissance (2021), les recettes fiscales se sont envolées. Après une perte de vitesse de près de 5% en 2020, elles ont augmenté de 8,4% en 2021, soit +102 Mds €, dont notamment une progression des recettes de TVA de plus de 20 Mds € due au rebond de la consommation. Idem en 2022, où les recettes de TVA ont encore grapillé 9 Mds €.

Cependant, ce dynamisme n’est pas synonyme de libéralisme. Loin de là : l’État reste hélas le pilier central de l’économie française, comme le démontrent les « plans de relance post-Covid », les aides d’urgence pour les entreprises touchées par les restrictions sanitaires, etc. Ainsi, les dépenses publiques représentent 59,2% du PIB fin 2021, au-delà de leur niveau d’avant-crise, où le ratio s’élevait à 55,6%. Pour 2022, la fourchette est de 56-58%.

Olivier Dussopt (ex-ministre des Comptes publics) estimait d’ailleurs que ces indicateurs « confirment l’efficacité du plan d’urgence et du plan de relance pour notre économie et donc pour les Français ». Ce redressement des finances publiques pourrait même expliquer, rétrospectivement, la réélection de Macron, alors même que les finances publiques, on s’en souvient, n’ont été que rarement évoquées dans le débat public électoral. Le président-candidat a même nié avoir fait exploser la dette durant son premier mandat… 

Le fragile bilan du premier mandat d’Emmanuel Macron

Les équipes du président-candidat ne s’étaient d’ailleurs pas avancées sur de quelconques prévisions macroéconomiques. Les questions de finances publiques, sur lesquelles Emmanuel Macron s’était engagé en 2017, ont semblé occuper une place plus que secondaire. Malgré le contexte économique (très) inquiétant, le candidat Macron n’a presque jamais prononcé les mots « dette », « déficit » ou même « finances publiques ». Il s’est contenté de promettre un retour sous un déficit de 3% en 2027 et un reflux de la dette à partir de 2026. Et ce grâce à une maîtrise des dépenses !

Cette discrétion n’est pas uniquement due à l’effet de surprise de la guerre en Ukraine. Malgré la bonne nouvelle du retour de la croissance en 2021, le bilan d’Emmanuel Macron sur l’ensemble du quinquennat est catastrophique au niveau des comptes publics. Depuis fin 2017, la dette de l’ensemble des administrations publiques françaises a augmenté de plus de 540 Mds €, soit près de 25%. Et même en 2021, en valeur, la dette a encore progressé de 165 Mds €, pour dépasser 2813 Mds €. Nous en sommes aujourd’hui au seuil des 3000 Mds €… En 2021, cela a représenté un bond de 6,2% en un an, inférieur, donc, à la progression en valeur du PIB. D’où la réduction mécanique du ratio dette / PIB en un an, tout en trompe-l’œil donc.

La France avait, dans ces conditions, abordé la crise sanitaire dans une situation d’endettement pire que ses voisins, comme l’Italie, dont elle se moquait pourtant passablement. Entre 2018 et 2019, la dette publique française est restée stable à 98,1% du PIB, alors qu’elle a baissé de 1,4 point de PIB en moyenne dans la zone euro, pour atteindre 84,1% du PIB fin 2019. La dette allemande est repassée sous le seuil des 60% (70% aujourd’hui), comme l’exige normalement le Pacte de Stabilité et de Croissance. À cette époque, seuls la Grèce, l’Italie, le Portugal et la Belgique présentaient dans la zone euro une dette supérieure à celle de la France… Ne restent désormais plus que les pays méditerranéens, la Belgique ayant entamé un mouvement de maîtrise de ses comptes publics.

Tous les pays de l’Eurozone se sont par ailleurs lourdement endettés pendant la crise pour soutenir leur économie et amortir le choc pour les ménages et, selon les pays, les entreprises. Et fidèle à son habitude, la France a ouvert plus largement les vannes que ses voisins. Selon Eurostat, la dette publique moyenne des États de la zone euro avait progressé en valeur de 19% entre fin 2017 et le troisième trimestre 2021. Sur la même période, l’endettement de la France avait déjà bondi de 26% ! Si on se concentre sur la période de la pandémie, la dette de la zone euro s’est envolée de 17% entre fin 2019 et le troisième trimestre 2021, celle de la France, de 19%. Nous rappelons au passage qu’avec seulement 2% de la population mondiale, la France concentre à elle seule 12% des revenus secondaires mondiaux, c’est-à-dire des prestations sociales versées aux quatre coins de la planète…

Autrement dit, c’est essentiellement hors période de crise que l’écart entre la France et les autres pays européens se creuse, sans doute en raison de notre structure de dépenses. Alors que la guerre en Ukraine a percuté lourdement l’activité économique, en aggravant l’inflation, les prochaines années s’annoncent donc d’ores et déjà délicates. La restauration de finances publiques saines va être douloureuse. La première piqûre de rappel viendra (très vite désormais) de la charge d’intérêt de la dette, qui, du fait de la brutale remontée des taux, va rapidement occasionner une dépense annuelle de l’ordre de 60 à 80 Mds €. Malgré l’environnement de taux très favorable en 2021, cette ligne budgétaire a déjà rebondi de 15%, soit 5 Mds €, pour atteindre 38 Mds € en raison du poids des obligations indexées sur l’inflation. Le second coup derrière la tête arrive. Espérons qu’il ne sera pas fatal.

Florent Ly-Machabert


La hausse du pétrole partie pour durer

L’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) vient de revoir ses estimations de consommation de pétrole dans le monde depuis 2007, qui étaient en réalité fausses. En effet, elle a grandement sous-estimé la consommation globale, notamment des industries pétrochimiques chinoise et saoudienne. Cela signifie que les possibilités de production supplémentaire pour faire face à la demande réelle sont bien plus limitées que les gouvernements ne le pensaient. Cette nouvelle est intervenue au moment même où les prix du pétrole s’envolaient suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie (24/02/2022).

Au-delà de ce conflit qui pousse les cours du pétrole à la hausse, il y a également des raisons structurelles pour que l’énergie la plus consommée au monde (31% en 2019) ne cesse de se renchérir dans les prochaines années. La consommation de pétrole devrait augmenter de 3,2 millions de barils par jour cette année pour atteindre 100,6 millions de barils et elle a été grandement sous-évaluée depuis de nombreuses années.

C’est d’autant plus problématique que les chiffres de l’AIE sont utilisés en permanence par les gouvernements, les compagnies pétrolières et les experts. Cela signifie que toutes les projections sur les équilibres entre offre et demande de pétrole sont fausses depuis… 15 ans. La demande supplémentaire que l’AIE a identifiée est supérieure à 800 000 barils par jour au cours des trois dernières années (voir le graphique ci-dessous).

Elle représente en tout 2,9 milliards de barils depuis 2007. C’est l’équivalent de 5 fois les réserves stratégiques américaines ou la consommation annuelle cumulée de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, de l’Espagne et du Mexique ! Quelle erreur !

Nombre de barils jour supplémentaires consommés depuis 2007

Une sous-estimation massive des besoins de l’industrie pétrochimique

Comme dit plus haut, l’erreur provient avant tout de la consommation de pétrole par les industries pétrochimiques chinoise et saoudienne. La pétrochimie est le secteur dont la consommation de pétrole devrait le plus augmenter dans les prochaines années et qui n’a même pas baissé, durant la période la plus critique de la pandémie en 2020. La révision des chiffres de l’AIE signifie plusieurs choses pour le marché pétrolier.

Tout d’abord, les 660 millions de barils en surplus dans les réserves mondiales que l’Agence avait calculées il y a encore un mois n’existent plus. Au final, les réserves mondiales étaient inférieures début 2022 à ce qu’elles étaient fin 2019 avant la pandémie. Il en va de même des stocks commerciaux qui sont tombés à 60 millions de barils en décembre dernier. Le marché pétrolier est en fait beaucoup plus tendu que les experts ne le pensent. Par exemple, la décision de Joe Biden de mettre sur le marché une partie des réserves pétrolières américaines pour faire baisser les cours a eu un impact plus que limité.

L’OPEP+ semble incapable de produire plus

Une éventuelle stabilisation et baisse des cours, indépendamment de la situation ukrainienne, dépend de la capacité à produire plus, qui passe notamment par les Etats-Unis, avec l’accélération de l’exploitation du pétrole de schiste et par l’Iran, si, à la suite d’un accord sur son programme nucléaire, ce pays peut à nouveau exporter sans entrave ses barils.

Selon plusieurs études sérieuses, 15 des 19 pays de l’OPEP+ ont été incapables de respecter leurs objectifs de production. De plus, la production des 13 membres de l’OPEP a seulement augmenté de 65 000 barils par jour le mois dernier, soit un quart de l’augmentation annoncée. Selon l’administration américaine, la production de pétrole de schiste devrait augmenter aux Etats-Unis de 200 000 barils par jour en 2023. Un accord sur le nucléaire iranien débloquerait environ 1,3 million de barils par jour. Cela permettra peut-être dans les prochains mois de stabiliser les cours.

Baisse des investissements dans la recherche et la production

Cependant, l’équilibre entre demande et offre reste durablement menacé. En effet, la production de pétrole commence à être affectée par la baisse des investissements dans l’exploration depuis plusieurs années du fait de la pandémie et surtout des pressions croissantes sur les investisseurs pour se détourner des énergies fossiles. Le ministre du pétrole saoudien a d’ailleurs mis en garde contre un risque majeur de crise énergétique dans les prochaines années du fait de l’effondrement des investissements pétroliers. Il estime que la production mondiale pourrait baisser de 30 millions de barils par jour (environ 30%) d’ici 2030 !

Les investissements dans le pétrole et le gaz ont chuté de 30% en 2020 à 309 Mds $ et sont très légèrement remontés en 2021. Il faudrait qu’ils reviennent quasiment à leurs niveaux d’avant la pandémie, de 525 Mds $ par an, pendant le restant de la décennie pour pouvoir répondre à la demande…

Ainsi, les grandes compagnies pétrolières, comme Royal Dutch Shell, BP ou TotalEnergies, réduisent leurs investissements dans le pétrole et se tournent en priorité vers les renouvelables.

Cependant, si l’envolée des prix du pétrole se poursuit, les dirigeants de la plupart des pays auront pour priorité de limiter les conséquences d’un tel choc, en investissant grandement dans la transition énergétique. Plusieurs experts décrivent l’augmentation des prix du gaz des derniers mois comme « le premier grand choc énergétique de l’ère verte », qui serait lié à des investissements mal gérés dans les énergies renouvelables comme dans les combustibles fossiles ; ce qui pourrait conduire à une révolte du peuple, comme l’ont montré les différentes manifestations des Gilets jaunes à travers le monde, puis des Convois de la Liberté…

Florent Ly-Machabert


L’immobilier dans le viseur de la caste : la blockchain contre-attaque !

La blockchain

La blockchain est une technologie qui permet de stocker et de sécuriser la transmission d’informations par blocs, entre les différents membres d’un réseau :

  • Le client effectue sa transaction,
  • Les transactions sont rassemblées et stockées dans un bloc,
  • Chaque bloc est validé au travers des maillons décentralisés de la chaîne grâce à des algorithmes de cryptographie,
  • Puis il est daté et ajouté à la blockchain, accessible à tous les utilisateurs,
  • Le « fournisseur » reçoit la transaction du « client ».

Cette technologie a été utilisée à ses débuts pour gérer les crypto-monnaies, mais elle tend à se développer dans d’autres secteurs, comme l’immobilier. Si elle paraît difficile à appréhender, la blockchain présente l’avantage de la sécurité des transactions et de leur rapidité. Une fois entrées dans la blockchain, les données sont infalsifiables et pérennes dans le temps.

La blockchain dans l’immobilier

  • Sécurisation

La blockchain permet de répertorier les terrains et de stocker l’information de façon transparente, publique et sécurisée, garantissant la propriété du bien répertorié. En Suède, le bureau national gérant terrains et immobilier a basculé sur des registres distribués reposant sur une blockchain privée : tous les enregistrements relatifs aux propriétés y sont mémorisés et consultables par les acteurs du marché.

Ce procédé s’avère intéressant dans certains pays où le système est corrompu et où il est compliqué de savoir à qui appartient réellement un terrain avant de l’acheter. La Blockchain est un outil idéal pour visualiser l’état des propriétés et des actes de ventes, en ayant un accès complet à l’historique du bien ou du terrain. Consultable à tout moment et sans limitation de durée, par les banques, les agences immobilières, les acheteurs et les vendeurs, la Blockchain assure ainsi l’authenticité des registres fonciers et détient une certaine résistance au piratage et à la corruption des données.

  • Automatisation : Smart Contract

Un « smart contract » est une transaction dont l’exécution est sécurisée via une blockchain. Elle est soumise à des conditions inscrites sur un programme informatique. Si nous connaissons principalement la blockchain pour sa première utilisation, la cryptomonnaie, la seconde utilisation, le smart contract, est celle qui est la plus en vue pour les entreprises.

Sécuriser les données est une première étape. Vient ensuite le temps des transactions. La blockchain joue le rôle d’une chaîne d’enregistrement transparente, décentralisée chez chaque partie prenante de l’opération. Il existe aujourd’hui dans la finance immobilière une lourdeur administrative qui ralentit les processus et amoindrit la rentabilité des actifs. Or, la blockchain permet d’automatiser la succession de ces étapes dès lors que des critères prédéfinis ont été réunis. Avec un gain de temps et des coûts réduits à la clef.

Le smart contract consiste à transcrire les conditions d’un contrat mais sous forme de code, qui vont pouvoir se lier à des actions dont l’exécution est automatiquement déclenchée une fois la condition vérifiée. Ainsi, le smart contract permet d’ajouter des conditions aux échanges. Ils permettent d’échanger toutes sortes d’actifs, notamment immobiliers, sans utiliser d’intermédiaires.

Certaines transactions immobilières entre professionnels peuvent désormais se réaliser grâce à la blockchain. L’actif financier est divisé en plusieurs parts, elles-mêmes transformées en tokens. Le token est une unité cryptographique composée de jetons numériques facilement échangeables. Ce type d’échange est, pour l’heure, uniquement possible entre particuliers. 

L’exemple de RealT

RealT est une plateforme proposant d’acquérir des tokens correspondant à des biens immobiliers en contrepartie de revenus. Le principe est très similaire à celui d’une SCPI. Là où RealT tire véritablement son épingle du jeu, c’est que les propriétés mises en vente sont fractionnables grâce à la tokénisation, ce qui permet aux futurs acquéreurs d’investir le montant qui leur convient et de partager la propriété d’un bien avec d’autres personnes.

L’immobilier ne peut pas être directement tokenisé, mais les personnes morales peuvent l’être. Chaque bien immobilier appartient à une société à responsabilité limitée. Chaque société à responsabilité limitée est tokenisée et vaut un certain nombre de RealTokens, puis est mise en vente sur le marché. Selon leur part de tokens, les détenteurs peuvent percevoir les revenus du loyer et voter les décisions relatives au bien.

RealT rend l’investissement immobilier accessible à tous, la tokenisation faisant en sorte que ce type de placement soit abordable pour presque tout le monde. Alors que les concurrents traditionnels de RealT ont des investissements minimums compris entre 5 000 à 10 000 $, un seul token pour les propriétés RealT coûte entre 50 et 150 $, ce qui constitue l’investissement minimum le plus bas que le secteur immobilier puisse offrir.

Au final, RealtT présente de nombreux avantages :

  • Aucun frais de notaire ;
  • La perception quotidienne d’une fraction du loyer attaché aux jetons ;
  • La compression voire la suppression des délais administratifs (achat possible en 24h en moyenne) ;
  • Une plus grande accessibilité de l’achat immobilier à l’étranger ;
  • Une plus grande liquidité de l’investissement immobilier.

Aujourd’hui, RealT, c’est 10 M$ de propriétés vendues sous forme de tokens.

Voilà typiquement le genre de procédés et de sociétés qui permettront, en toute légalité, de contourner les attaques démultipliées de la caste contre la propriété privée et donc, contre l’immobilier (placement préféré des Français comme nous le rappelons dans ce dossier).

Florent Ly-Machabert


La visite de Macron fait les affaires de Xi.

Le CIPS

L’éviction du système SWIFT imposée par les pays occidentaux a conduit Moscou à chercher refuge ailleurs et à étudier des alternatives. En effet, les banques russes se sont immédiatement tournées vers le système de paiement interbancaire transfrontalier (CIPS). Développé par la Chine (principal partenaire commercial et, désormais, géopolitique, de la Russie) en 2015, le système de paiement CIPS est principalement utilisé pour régler les crédits internationaux en yuan.

Il permet aux banques mondiales d’effectuer des transactions transfrontalières directement en yuan sur le territoire national, plutôt que par l’intermédiaire de banques de compensation dans des centres offshore, et vise à faire de la monnaie de Pékin une monnaie de réserve mondiale à part entière.

Nous pouvons noter que le système chinois a traité environ 80 000 Mds de yuans, soit 12 680 Mds $, en 2021, soit une augmentation de 75% en glissement annuel. Le CIPS gère notamment 23 banques russes, mais également des banques occidentales telles que HSBC, Standard Chartered, Citigroup et BNP Paribas…

17,5% des relations commerciales entre Pékin et Moscou passant par le yuan, les banques russes ont décidé de se tourner vers le partenaire le plus naturel, ainsi que de développer davantage leur propre système de paiement transfrontalier SPSF, créé en 2014, lors du précédent train de sanctions européennes (crise du Donbass). Plus l’UE sanctionne, plus l’axe sino-russe se renforce.

Les sociétés chinoises impliquées dans le développement du CIPS sont celles qui profitent le plus de ce déplacement vers l’est, comme HyUnion Holding et Shenzhen Forms Syntron Information. Les actions de ces sociétés sont ainsi toutes deux en hausse à la Bourse de Shenzhen (voir graphiques ci-dessous).

Les nouvelles sanctions ont concrètement exclu sept banques russes du système de paiement SWIFT selon le journal officiel de l’Union Européenne. Ces dernières avaient eu 10 jours pour arrêter leurs opérations sur le système de paiement.

Ces banques privées ont été sélectionnées pour leur liens étroits avec l’État russe. Les banques publiques sont déjà sous le coup de sanctions depuis l’annexion de la Crimée. Cependant, les sanctions épargnent Sberbank, la plus grande banque de Russie, puisque cette dernière est le principal canal de paiement pour les importations européennes de gaz et de pétrole russes, lesquelles ont considérablement décru suite aux trains de sanctions intervenues depuis…

Coup de bluff ou coup de maître ?

Cependant, de nombreux experts affirment que le gouvernement russe n’a pas la capacité de remplacer complètement le mécanisme de messagerie SWIFT, utilisé par les institutions financières du monde entier pour les paiements transfrontaliers. Il s’agit, tout de même, du principal canal de communication transfrontalier pour les institutions financières mondiales. Il est utilisé par plus de 11 000 entreprises et organisations à travers le monde.

Le CIPS n’aurait pas suffisamment de banques participantes, bien qu’il ait réussi à en attirer 672 indirectement de l’étranger. Il ne compte que 76 participants directs, pour la plupart des filiales à l’étranger ou des filiales de banques chinoises.

Seuls les participants directs peuvent échanger des informations via CIPS, tandis que les participants indirects échangent principalement des informations avec des participants directs via SWIFT.

L’exclusion de certaines banques russes de SWIFT ne peut les empêcher de régler des paiements transfrontaliers avec d’autres institutions financières internationales. L’interdiction signifie que les banques russes ne pourront pas communiquer avec d’autres banques via SWIFT. Elles peuvent toujours choisir d’autres moyens de communiquer, y compris des télégrammes cryptés et même des e-mails. Mais ces méthodes peuvent être inefficaces, risquées et coûteuses.

Toujours est-il que ce n’est pas le tact diplomatique de Macron, très mal accueilli par ailleurs, lors de sa dernière visite à Pékin qui aura permis une quelconque inflexion en quelque matière que ce soit.

Florent Ly-Machabert


2040 : l’explosif rapport prospectif de la CIA

Les forces structurelles du monde à l’horizon 2040

Un édifiant rapport de la CIA a élaboré des scénarios prospectifs en termes d’avantages et de risques des applications biotechnologiques avancées.

Nous l’avons synthétisé pour vous dans le tableau ci-dessous.

  Applications  AvantagesRisques
Santé numérique
Médecine personnalisée[1]
Moins d’erreurs de diagnostic,
bilan de santé amélioré
Disparités d’accès dues aux coûts et à la localisation, mauvais usage des données
Production de médicaments
à la demande[2]
Traitements médicaux rapides
et plus efficaces
Disputes sur la priorisation de la R&D dans les pays développés et en développement
Bio-impression Xénotranplantation[3]Réduction des délais et des rejets d’organes, des greffes et réparationsDisparités d’accès en raison               
des coûts initiaux élevés
Ingénierie de la reproduction[4]Réduction importante des maladies génétiques héréditairesClivages éthiques et sociaux sur les applications, eugénisme, inégalités d’accès
Interfaces homme-machine[5]Nouveaux traitements des troubles neurologiques, amélioration de la cognition et élargissement de la perceptionTensions entre individus augmentés et non augmentés, nouvelles vulnérabilités cyber/bio  
Biofabrication[6]Conception plus rapide et efficace de nouveaux matériaux et médicamentsAbus et restructuration des effectifs
Organismes synthétiques[7]Production rapide de molécules, matériaux et traitements nouveaux
et inédits
Impacts environnementaux inconnus, développement d’armes biologiques, accidents
Restauration environnementale[8]Fécondité de terres stériles ou appauvries, atténuations des menaces humaines/naturellesImpacts potentiellement mondiaux sur l’environnement et la santé publique
Stockage de données
basé sur l’ADN[9]
Capacité illimitée de stockage
de données à long terme
Suivi social long terme
Transformation de l’agriculture et de la production alimentaire[10]Diversification et baisse des prix alimentaires, réduction de l’impact environnementalRéduction de la biodiversité, tensions sociales, perturbation de la main d’œuvre et des chaînes d’approvisionnement

Nous avons fait figurer en gras dans la colonne de droite les risques que nous voyons déjà à l’œuvre dans le contexte de pandémie, d’inflation et de guerre russo-ukrainienne que nous traversons.

On peut en effet, face à ce tableau, légitimement s’interroger sur le risque eugéniste (c’est-à-dire de dépopulation et/ou de stérilisation de masse) lié au “vaccin” Pfizer (hypothèse), sur l’origine du virus qui résulte de manipulations qui ont mal tourné pour créer des organismes synthétiques, sur la volonté de nos « élites » d’instaurer un crédit social autoritaire jusque dans nos « démocraties libérales ». On peut enfin rester perplexe devant les tensions sociales déjà à l’œuvre, résultant de la perturbation des chaînes de valeur et de la modification en profondeur de la production agricole et agroalimentaire, par exemple aux Pays-Bas. Tout cela semble bien anticipé par les services secrets américains, toujours prompts à la guerre comme chacun sait, surtout quand le Président des USA est démocrate et préfère commenter des parfums de glace devant un parterre d’enfants plutôt que de s’exprimer sur la récente tuerie dans une école de Nashville.

Florent Ly-Machabert


[1] Traitements médicaux sur mesure utilisant l’IA pour combiner les données issues du séquençage génétique, des diagnostics et de la biosurveillance

[2] Thérapies cellulaires et génétiques, combinées aux améliorations de la conception et de la production des médicaments, pour une réponse plus rapide aux maladies

[3] La fabrication additive permet d’imprimer des parties biologiques pour des tests médicaux ou le remplacement de tissus, de cultiver des organes compatibles avec l’homme chez des animaux en vue d’une transplantation.

[4] Utilisation des technologies génomiques pour sélectionner et modifier les embryons humains en fonction d’un large éventail de caractéristiques et de capacité

[5] Augmentation par la machine des processus cognitifs humains

[6] Bio-conception et production de matériaux, de médicaments et d’aliments améliorés ou hautement spécifiés

[7] Les OGM et processus biologiques créent de nouveaux matériaux et médicaments.

[8] L’intervention écologique à grande échelle par le biais de la biotechnologie, de la reforestation et de l’ingénierie océanique, crée, manipule ou sauve les environnements endommagés.

[9] ADN utilisé pour coder et stocker des données

[10] Les processus de production de précision automatisés et les systèmes intégrés de culture et d’élevage utilisent des OGM.

49-3, motion rejetée, émeutes nocturnes : et maintenant ?

49al3 sur la réforme des retraites : et la France se mit à brûler !  

Motion de censure transpartisane rejetée par neuf voix ; et la France continua de brûler !

Gouvernement arrogant et entêté : et les émeutes nocturnes, du jamais vu depuis Mai-68, embrasèrent non seulement Paris mais toutes les grandes (et moyennes) villes de province.

Macron, que nous avions vu à l’œuvre dans la répression – sans mauvais jeu de mots – aveugle des Gilets-Jaunes, des sans-dents et autres « gens qui ne sont rien », a peu à peu laissé décompenser son hubris, d’abord à travers l’inutile, la liberticide – et la coûteuse : +600 Mds € de dette publique ! – politique du « quoi qu’il en coûte », avant de se mettre à gouverner, majorité relative oblige, à coup d’article 49 alinéa 3 de la Constitution du 4 octobre 1958 (11 en tout depuis juin 2022), moyennant, entre-temps une réélection « dans le cadre d’un compromis à la française », c’est-à-dire mêlant agitation de la peur brune soi-disant incarnée par la PME-Le Pen (alors que chaque jour démontre que le fascisant, c’est lui !) et peut-être traficotage des résultats…

Alors que Macron, terré à la Lanterne depuis jeudi dernier, s’apprête à parler demain mercredi 22 mars, aux ruraux – cible de choix d’inéluctables législatives anticipées – et aux retraités – le cœur de son électorat dont il anticipe qu’il est en train de fondre comme neige au mois de mars, les seuls qui puissent se rendre disponibles entre midi et deux, pour le néopétainiste « 13H de TF1 », il recevra, dès vendredi 24, au Château de Versailles, le roi Charles III d’Angleterre, hôte de marque qui figure, entre son frère Andrew et Quentin Tarantino, sur la liste des passagers du Lolita Express qui les emmenait se distraire sur l’île d’Epstein. Le choc des images va être formidable : Paris-Match, on n’en doute pas, sera là !

Et parce que je suis libéral, c’est-à-dire tout simplement pour l’état de Droit et contre l’état d’urgence (sécuritaire, climatique, sanitaire…) permanent ;  parce que je suis conservateur, c’est-à-dire attentif au « pacte entre les vivants, les morts et ceux qui ne sont pas encore nés » (E Burke) qui constitue toute société vraiment digne de ce nom et donc, inquiet, à ce titre, de l’accélération avec laquelle des changements inopportuns se produisent, des pans entiers de libertés disparaissent, au bénéfice du mirage de la neutralité technologique dont parlait déjà J Ellul dans son Bluff en 1988 et qu’incarnent mal, convenons-en un L Alexandre, un B Gates, un A Bourla ou encore un Y Harari ; parce que je suis Catholique et que je pratique dans cette grande et belle Tradition dont mon propre Pape pense et dit tant de mal et la journaliste musulmane Sonia Mabrouk tant de bien, je sais qu’il n’est pas nécessaire de convertir César, trop loin de la Foi, pour sauver la France qui a un pacte bimillénaire avec la Liberté, mais qu’il suffit de toucher, à quelques jours du Dimanche de la Passion, le cœur du soldat romain, c’est-à-dire, en ce lendemain de printemps 2023 et veille probable d’une grande insurrection populaire, le cœur du policier, le cœur du gendarme mobile, le cœur du brigadier cynophile, le cœur du Romain des temps post-modernes, qu’un chef d’État, qui n’est plus ni chef – c’est-à-dire responsable – ni n’a d’autre État sous ses ordres qu’une France décomposée par ses coups de menton répétés et ses effets de manche depuis, au moins, le « Grand Blabla » censé éteindre le premier incendie des ronds-points, n’a de cesse de muer, cyniquement, en milice privée, pour espérer ressembler à Jésus ou Bouddha, alors qu’il finira Pilate.

N’a-t-il pas déjà annoncé qu’il s’en lavait les mains ?

L’Histoire est à nouveau en marche.

Oui en marche, car les mots ne lui appartiennent pas.

Florent Ly-Machabert

En plein séisme du 49-3, enquête sur les Français face à leur retraite.

Le Centre d’Études et de Connaissances sur l’Opinion Publique (CECOP) a mené une enquête sur un échantillon représentatif de 1 000 personnes concernant les Français, leur retraite et leur épargne.

Cette enquête présente un intérêt particulier, alors que le Gouvernement a tenté d’imposer par 49-3 sa réforme(tte) du régime des retraites, qui inclut toutefois en son article 7 le report de l’âge légal à 64 ans.

L’étude a mis en évidence 3 choses :

1) Une forte inquiétude à l’égard du système actuel de retraite

Les Français interrogés sont 74% à considérer que leur retraite est ou sera insuffisante compte tenu de leurs besoins. Par contre, chez les retraités, le pourcentage des personnes qui considèrent que leur retraite est insuffisante passe de 50 à 61%. L’inquiétude à l’égard du système de retraite se manifeste également par le fait que 69% des personnes interrogées pensent que leur niveau de vie baisse une fois l’âge de la retraite atteint. Pourtant, ils sont plus nombreux chez les non retraités à anticiper la baisse du niveau de vie (70%) qu’à la constater chez les retraités (66%).

On note chez les 50-64 ans une très forte anticipation de cette dégradation (73%) au fur et à mesure de l’arrivée des relevés individuels de situation (RIS) et des estimations individuelles globales (évaluation du montant de la retraite à percevoir selon différentes prévisions d’âge de départ à la retraite). Plus les candidats retraités sont jeunes, plus les pronostics quant à l’âge de la retraite sont pessimistes. Ainsi, les 35-49 ans anticipent à 84% un âge de départ à la retraite à 65 ans et plus.

2) L’effort d’épargne régulière ne cesse de diminuer

Le pourcentage des personnes interrogées déclarant placer régulièrement de l’argent en vue de la retraite est passé de 31 % à 25 % en 2 ans. Certains répondent qu’ils épargnent quand ils le peuvent (31%). Cette réponse montre une difficulté tenant au pouvoir d’achat. Seuls ceux appartenant à une classe de revenus supérieurs (+ de 3000 €/mois) maintiennent leur intention d’épargner régulièrement (6 sur 10).

La baisse du pouvoir d’achat ne suffit pas à expliquer cette diminution de la volonté d’épargner. La baisse de rentabilité des placements est également à prendre en compte. La plus forte baisse de la rentabilité perçue des produits d’épargne touche l’assurance-vie et notamment les fonds en euros. Quelques produits conservent de l’attrait : le livret A, mais surtout les actions.

3) Le système actuel de retraite est jugé inéquitable

Le système est perçu comme injuste (75%) et inefficace (80%). Le sentiment d’insatisfaction est plus fort chez les femmes que chez les hommes, signe d’une inégalité professionnelle prolongée jusqu’à l’âge de la retraite. Toutefois, l’insatisfaction provient avant tout du montant de la pension de retraite. A défaut de régime parfait, 53% des sondés désirent un régime unique et une caisse unique de retraite.

Enfin, les meilleures façons de préparer sa retraite sont, pour le panel, « être propriétaires de son logement » (65%) ; « détenir un produit d’épargne à long terme » (36%) et enfin « placer leur argent dans des produits spécifiquement adaptés à la retraite » (23%). Dommage que ce débat n’ait pas pu avoir lieu par le seul fait du prince qui a décidé le passage en force avec les conséquences sociales que l’on voit, et politiques puis institutionnelles que l’on pressent sans en avoir une vision claire à ce jour.

Florent Ly-Machabert